Comptabilité : le guide complet pour 2025

Que savez-vous de la comptabilité ? Derrière cette obligation légale qui touche toutes les entreprises, se cache un outil de gestion incontournable permettant de piloter l’activité, d’évaluer les performances, d’anticiper des difficultés financières et de prendre les bonnes décisions au moment opportun. Au-delà des grandes notions de comptabilité générale, il est essentiel de comprendre précisément son rôle et ses avantages dans le cadre de la gestion d’entreprise, mais aussi d’avoir en tête les nombreuses obligations comptables applicables en fonction du statut juridique et du régime fiscal. Keobiz vous explique tout ce que vous devez savoir sur la comptabilité d’entreprise en 2025.

Qu’est-ce que la comptabilité des entreprises ?

Par définition, la comptabilité désigne un principe d’organisation permettant de collecter, de présenter et de conserver des informations sur la santé financière d’une entreprise. Elle suppose de lister les données relatives à son activité (ressources, dépenses et bénéfices) et à ses composantes patrimoniales (immeubles, fonds de commerce ou instruments financiers, entre autres). Ainsi, toutes les opérations comptables réalisées durant l’exercice sont répertoriées par la personne en charge, en particulier les encaissements et les paiements.

Ces informations sont saisies et classées dans des documents comptables spécifiques. De façon générale, les comptes sont établis tous les ans via un bilan et un compte de résultat. Quant aux journaux comptables, ils sont utilisés pour suivre les transactions commerciales au jour le jour, avec les clients comme avec les fournisseurs.

La comptabilité de l’entreprise doit notamment respecter le principe de l’image fidèle : elle doit être régulière, sincère et donner une image fidèle de la situation patrimoniale de l’entreprise, en vertu d’une information fiable et d’un mode d’organisation établi par le plan comptable général. Lorsque l’application d’une prescription comptable ne suffit pas, l’annexe doit apporter une information complémentaire (le cas échéant, cette dérogation est mentionnée dans l’annexe).

Pourquoi la comptabilité en entreprise est-elle essentielle ?

Tenir la comptabilité de l’entreprise permet de se faire une idée concrète de sa situation financière, et donc d’optimiser la prise de décision stratégique pour la suite. En pratique, cet exercice évalue les forces et les faiblesses de l’organisme tout en favorisant une gestion poussée des flux financiers, forçant ainsi les dirigeants à analyser leurs dépenses et à réfléchir aux améliorations possibles.

Voici les principaux avantages de la comptabilité d’une entreprise :

• La maîtrise des dépenses et des encaissements de l’entreprise.
• L’analyse pointue des coûts et des performances.
• La détermination du montant des impôts et des taxes.
• La préparation rigoureuse des états financiers (bilan et résultat).
• L’établissement des budgets et des prévisions en matière de finances.
• La conformité avec la loi et les règlements fiscaux en vigueur.
• La transparence financière auprès des partenaires et des investisseurs.
• L’amélioration des décisions de gestion de l’entreprise.

En somme, la comptabilité est essentielle au bon fonctionnement des entreprises, indépendamment de la nature de leur activité – même les associations sont concernées.

Quels sont les différents types de comptabilité ?

La notion de « comptabilité » peut être déclinée en cinq grandes catégories utilisées pour la gestion d’entreprise, avec des objectifs différents.

La comptabilité financière

Cette méthode donne une vision globale de la situation financière de l’entreprise à destination des décideurs en interne et des parties externes. C’est celle qui correspond à la « comptabilité générale » au sens strict : elle s’impose à toutes les entités, y compris à la micro-entreprise (qui bénéficie de démarches allégées).

La comptabilité d’engagement

La comptabilité d’engagement, ou d’exercice, consiste à enregistrer les dépenses et les rentrées d’argent au moment où elles sont engagées, et non pas lors du règlement. Cette approche permet d’anticiper les flux financiers avec un maximum de rigueur.

La comptabilité de trésorerie

Cette méthode comptable est employée pour enregistrer les transactions de l’entreprise en se focalisant sur les mouvements réels (c’est-à-dire sur le moment où l’argent est effectivement reçu ou payé).

La comptabilité budgétaire

Cette branche de la comptabilité se concentre sur la planification financière de l’entreprise. Elle passe par l’établissement, le suivi et l’analyse des budgets : des plans financiers détaillés qui aident à contrôler les mouvements d’argent sur une période donnée et à prévoir les flux à venir.

La comptabilité analytique

Dite aussi « comptabilité de gestion », elle permet d’analyser les coûts et les performances de l’entreprise, de manière à évaluer sa rentabilité en tenant compte de ses résultats. Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, elle s’avère pertinente pour le développement de la structure.

Quelles sont les principales obligations comptables des entreprises ?

La comptabilité des entreprises impose de respecter des obligations comme l’établissement du bilan comptable ou le suivi de l’exercice. Mais chaque structure juridique a ses spécificités. À titre d’exemple, l’approbation des comptes en SASU doit tenir compte des seuils et des formalités propres à ce statut. Pour les entrepreneurs agricoles, le régime micro-BA simplifie la gestion comptable en se basant sur les recettes de l’entreprise individuelle. Des obligations comptables plus générales viennent s’y greffer, comme la nécessaire conformité des factures (qui doivent intégrer l’adresse de facturation) et l’extension progressive de la facturation électronique à toutes les tailles d’entreprises. D’autres opérations méritent d’être mentionnées :

• La notion d’extourne, qui joue un rôle clé dans la gestion de la trésorerie et l’ajustement des écritures entre deux exercices comptables.
• Les intérêts courus, dont le suivi et la comptabilisation nécessitent une attention particulière aux modalités de l’exercice.
• Le produit constaté d’avance (PCA), indispensable pour présenter un bilan fidèle, notamment lors de la comptabilisation des prestations ou des marchandises qui ont été facturées mais pas encore réalisées ou livrées à la clôture de l’exercice comptable.
• L’établissement du compte de résultat d’association, qui met en lumière les excédents ou les déficits générés durant un exercice, donne une vision claire du patrimoine détenu, et témoigne de la santé financière des organismes associatifs.

Voyons maintenant, dans le détail, les principales obligations comptables des entreprises en fonction du régime d’imposition.

Le régime micro

Le régime de la micro-entreprise bénéficie d’une comptabilité très simplifiée qui consiste à tenir un livre des encaissements. Ces transactions doivent être enregistrées dans l’ordre chronologique. L’entrepreneur ne doit pas déposer de comptes annuels, mais déclarer son chiffre d’affaires en respectant l’échéance mensuelle ou trimestrielle.

Ce régime fiscal est plafonné à 188 700 € de chiffre d’affaires annuel pour les activités de vente de marchandises et d’hébergement, et à 77 700 € pour les activités de service.

Le régime réel simplifié

Le réel simplifié s’applique aux entreprises qui relèvent des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et dont le chiffre d’affaires n’excède pas 254 000 € pour les activités de service et 840 000 € pour celles de vente ou d’hébergement. Elles doivent tenir une comptabilité d’engagement caractérisée par :

• La tenue d’un livre-journal permettant d’enregistrer les mouvements financiers de manière chronologique. Les encaissements et paiements sont enregistrés au jour le jour sur chaque page du livre, tandis que les dettes et les créances sont constatées à la fin de l’exercice. Quant aux frais généraux, ils sont enregistrés au maximum tous les ans.
• La tenue d’un grand livre recensant toutes les opérations comptables et les classant par type de compte, dans l’ordre prévu par le plan comptable général. Chaque opération est inscrite sur une page du grand livre.
• L’établissement de comptes annuels en fin d’exercice.
• La réalisation d’un inventaire tous les 12 mois afin de contrôler la valeur des actifs et des passifs de l’entreprise (évaluation simplifiée des stocks et des productions).

Le régime réel normal

Les entreprises qui dépassent les plafonds du réel simplifié passent au réel normal et sont aussi soumises à une comptabilité d’engagement. La différence principale entre les deux réside dans le contenu des bilans comptables (voir aussi « régime réel simplifié ou normal »).

Les autres tâches comptables courantes

D’autres tâches viennent s’ajouter à ces exigences :

• La préparation des déclarations fiscales (impôts et taxes, dont la TVA).
• Le versement des cotisations sociales.
• La gestion de la paie.
• La vérification de la sincérité et de la régularité des comptes par un commissaire (une obligation applicable en fonction de la forme juridique et de certains plafonds définis par le décret du 24 mai 2019).

Quels sont les principaux documents comptables ?

Plusieurs documents s’inscrivent dans la comptabilité d’une société. Nous vous proposons de découvrir les principaux.

• Les livres comptables enregistrent toutes les transactions afin de donner une vue d’ensemble détaillée de la comptabilité de l’entreprise. En pratique, chaque opération fait l’objet d’une ligne d’écriture dans un livre : elle est accompagnée de la référence de la pièce comptable concernée (par exemple, le numéro de la facture). Ils sont au nombre de trois : le livre-journal, le grand livre et le livre d’inventaire (celui-ci étant facultatif depuis 2016, tandis que la réalisation de l’inventaire reste une obligation).
• Le bilan comptable présente la situation patrimoniale de l’entreprise à la date de clôture de l’exercice. Il est composé de l’actif (ce que l’entité possède) et du passif (ce qu’elle doit, comme les dettes).
• Le compte de résultat vise à déterminer si l’activité est excédentaire ou déficitaire, en faisant état de trois éléments : les produits, les charges et le résultat. Il contient le plus souvent des transactions relatives à plusieurs exercices comptables.
• Les annexes contiennent les informations indispensables à une bonne compréhension du bilan et du compte de résultat, notamment les méthodes de comptabilité employées par l’entreprise et les données précises sur les charges à payer et les produits à recevoir.
• La liasse fiscale désigne l’ensemble des documents à transmettre à l’administration fiscale lors de la clôture de l’exercice. Elle est composée d’une déclaration des résultats et de 18 tableaux annexes.

Quelles sont les normes comptables en vigueur ?

Une gestion financière efficace passe par une compréhension poussée des règles comptables. À ce titre, il y a deux systèmes essentiels à connaître.

Le plan comptable général

Toute la comptabilité exercée en France est réunie dans le plan comptable général (PCG), un document issu du droit comptable qui fournit un cadre uniforme pour la tenue des comptes des entreprises et dont l’utilisation garantit la comparabilité des informations relatives aux finances. Ce faisant, il permet d’organiser les enregistrements comptables de manière cohérente et logique.

Le PCG est divisé en 7 classes qui correspondent à des types de transactions spécifiques :

• Classe 1 : comptes de capitaux.
• Classe 2 : comptes d’immobilisations.
• Classe 3 : comptes de stocks.
• Classe 4 : comptes de tiers.
• Classe 5 : comptes financiers.
• Classe 6 : comptes de charges.
• Classe 7 : comptes de produits.

Ce plan comptable s’applique à toutes les entreprises qui opèrent en France, quel que soit leur statut juridique ou leur domaine d’activité, mais aussi à l’international lorsqu’elles ne sont pas cotées.

Les normes IFRS pour les entreprises cotées

Les entreprises cotées en Bourse s’appuient sur des normes particulières pour établir leurs états financiers, dites IFRS (International Financial Reporting Standards), qui favorisent la transparence et la comparabilité des opérations à l’échelle de la planète. Ces normes tiennent compte moins de règles précises que de grands principes juridiques : une flexibilité bénéfique pour les sociétés qui ambitionnent d’attirer l’attention des investisseurs à l’international.

En contrepartie, les IFRS se caractérisent par leur complexité de mise en œuvre et par les disparités parfois importantes avec les pratiques comptables locales. 

Comment tenir la comptabilité de son entreprise ?

Pour tenir une comptabilité adaptée au régime fiscal de votre entreprise et conforme aux normes en vigueur, trois solutions s’offrent à vous :

• Tenir votre propre comptabilité. Cela suppose d’avoir le temps de vous en occuper, mais aussi de disposer des compétences nécessaires pour respecter les obligations qui vous incombent. Cette solution est donc surtout réservée aux entrepreneurs dont la comptabilité est fortement allégée.
• Utiliser un logiciel dédié à la gestion comptable. Pour la plupart, les logiciels de comptabilité en ligne embarquent des fonctionnalités qui automatisent la saisie des encaissements et des décaissements, la réalisation des déclarations fiscales et sociales, ainsi que l’établissement des états financiers.
• Recourir aux services d’un expert-comptable. C’est à la fois l’option la plus courante et la mieux adaptée dès lors que vos obligations sont lourdes et complexes (notamment au régime réel d’imposition). L’avantage de l’expert-comptable réside dans la qualité de son accompagnement : en plus de suivre les flux financiers et d’établir les comptes, il joue un rôle essentiel de conseil.