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SASU ou Entreprise Individuelle : L’arbitrage définitif pour lancer votre activité

Sommaire :

1.Définitions et fondamentaux juridiques
2.Responsabilité et protection du patrimoine
3.Protection sociale : D’un côté président assimilé salarié de l’autre TNS
4.Fiscalité : Impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés ?
5.Formalités de création et gestion quotidienne
6.Crédibilité et évolutivité du projet
7.Tableau comparatif : SASU vs EI en un coup d’œil
8.Aide à la décision : Quel statut pour votre profil ?
9.De l’EI à la SASU : Une trajectoire fréquente
10.FAQ des questions de nos clients sur SASU ou Entreprise individuelle

Créer son entreprise exige de trancher une question fondamentale dès les premiers instants : quelle structure juridique portera votre projet ? Parmi les options plébiscitées par les entrepreneurs français, deux statuts dominent le match : la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) et l’Entreprise Individuelle (EI).

Ce choix ne relève pas du simple détail administratif. Il détermine votre protection sociale, le montant de vos impôts, la sécurité de votre patrimoine personnel et la crédibilité de votre activité face aux banques.

Boulanger artisan, consultant freelance, développeur ou commerçant : chaque profil possède ses spécificités. Chez Keobiz, nous analysons quotidiennement ces dossiers. Voici le guide expert et complet pour décider, sans zones d’ombre, entre SASU ou entreprise individuelle.

En résumé
  • L’Entreprise Individuelle (EI) fusionne avec l’entrepreneur, tandis que la SASU crée une personne morale distincte qui protège mieux le patrimoine et crédibilise le projet.

  • L’EI offre des charges sociales allégées (TNS), alors que la SASU garantit une protection sociale quasi-identique aux salariés (mais plus coûteuse).

  • La SASU permet un pilotage fin entre salaire et dividendes (faiblement taxés), là où l’EI est plus rigide fiscalement.

  • Seule la SASU permet de maintenir 100 % de ses allocations chômage (ARE) en ne se versant pas de salaire au démarrage.

  • L’EI (surtout en micro) brille par sa simplicité administrative, contrairement à la SASU qui exige statuts, capital et comptabilité stricte.

Définitions et fondamentaux juridiques

Avant de comparer les avantages, comprenons la nature juridique de ces deux statuts. La différence réside dans l’existence – ou non – d’une “personne” distincte de vous.

L’Entreprise Individuelle (EI) : La fusion avec l’entrepreneur

En optant pour l’entreprise individuelle, vous et votre entreprise ne formez qu’une seule entité juridique. Vous exercez en votre nom propre.

  • La nouveauté juridique : Depuis la réforme du 15 mai 2022, le statut unique d’entrepreneur individuel protège automatiquement votre patrimoine personnel. Auparavant, la confusion des patrimoines exposait vos biens privés. Aujourd’hui, seuls les biens utiles à votre activité professionnelle peuvent être saisis par les créanciers professionnels (sauf si vous en décidez autrement ou offrez des garanties spécifiques).
  • Le régime micro-entrepreneur : Attention à la confusion. La “micro-entreprise” n’est pas un statut juridique, mais un régime fiscal et social simplifié qui s’applique à l’Entreprise Individuelle (sous plafonds de chiffre d’affaires).

La SASU : La création d’une personne morale

La SASU constitue une société commerciale à part entière. Elle dispose de sa propre personnalité juridique, distincte de la vôtre.

  • Fonctionnement : Elle possède son propre patrimoine, son propre nom, son siège social et son capital. Vous n’êtes pas l’entreprise, vous en êtes l’associé unique et, généralement, le Président.
  • Cadre légal : Elle suit les règles du Code de commerce applicables aux sociétés par actions. C’est une structure plus formaliste mais offrant une puissance de gestion supérieure.

Des questions sur la mise en place de la facturation électronique en 2026 ? On a fait un guide !

Responsabilité et protection du patrimoine

La sécurité financière constitue souvent la préoccupation majeure du créateur.

En SASU : La barrière de la responsabilité limitée

Le principe de la SASU reste la responsabilité limitée aux apports.

Concrètement, si la société contracte 50 000 € de dettes et dépose le bilan, vous ne perdez que le capital social investi (même s’il n’est que de 100 ou 1 000 €). Vos comptes personnels, votre résidence principale et vos biens privés restent intouchables.

Point de vigilance : Cette protection tombe si le dirigeant commet une faute de gestion grave (ex : utiliser le compte de la société pour des dépenses personnelles).

En EI : Une protection renforcée mais souple

Comme évoqué, la loi sépare désormais patrimoine professionnel et personnel. Toutefois, cette séparation s’avère plus perméable qu’en société.

  • L’entrepreneur peut renoncer à cette protection pour garantir un emprunt bancaire.
  • Les dettes fiscales et sociales peuvent parfois contourner cette protection.
  • La distinction entre bien “utile à l’activité” et bien personnel suscite parfois des contentieux juridiques complexes.
Bon à savoir

Si votre projet implique des investissements lourds, des emprunts importants ou des risques commerciaux élevés, la SASU offre une cloison plus hermétique et sécurisante pour votre famille.

Protection sociale : D’un côté président assimilé salarié de l’autre TNS

C’est ici que les calculatrices chauffent. Votre statut détermine votre couverture santé, votre retraite et le coût de votre protection.

SASU : L’excellence de la protection sociale

Le Président de SASU bénéficie du statut d’assimilé salarié.

  • Régime : Vous cotisez au Régime Général de la Sécurité Sociale (URSSAF), comme n’importe quel salarié cadre.
  • Avantages : Meilleure retraite complémentaire, couverture accidents du travail, pas de surprise de régularisation l’année suivante.
  • Coût : La qualité se paie. Les cotisations sociales représentent environ 75% à 80% de votre salaire net. Pour vous verser 1 000 € nets, la société déboursera environ 1 800 €.
  • Bulletins de paie : Obligatoires dès qu’une rémunération existe.

Entreprise Individuelle : Le coût optimisé

L’entrepreneur individuel relève du régime des Travailleurs Non Salariés (TNS), rattaché à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI).

  • Coût : Les charges sociales oscillent entre 40% et 45% du revenu net. C’est nettement moins onéreux qu’en SASU.
  • Micro-entreprise : Si vous optez pour le régime micro-social, les cotisations correspondent à un pourcentage fixe du chiffre d’affaires (ex : 21,1% ou 21,2% pour les prestations de services en 2025). C’est imbattable pour démarrer, mais la protection reste minimale (retraite très faible, indemnités journalières limitées).
Bon à savoir

Visez-vous une protection maximale quitte à payer plus (SASU) ? Ou souhaitez-vous maximiser votre net disponible immédiat (EI) ? Notez qu’en SASU, si vous ne prenez pas de rémunération (pour toucher le chômage par exemple), vous ne payez aucune cotisation sociale, contrairement à l’EI classique où des cotisations minimales s’appliquent.

Fiscalité : Impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés ?

La mécanique fiscale diffère radicalement et impacte la stratégie de rémunération.

Entreprise Individuelle : transparence fiscale

L’EI est soumise de plein droit à l’Impôt sur le Revenu (IR).

  • Le bénéfice de l’entreprise s’ajoute directement aux revenus de votre foyer fiscal.
  • Vous ne pouvez pas piloter votre imposition : si vous faites une excellente année, vous changez potentiellement de tranche d’imposition personnelle, même si vous laissez l’argent sur le compte pro.
  • Option IS : Depuis 2022, l’EI peut opter pour l’Impôt sur les Sociétés (IS), ce qui la rapproche fiscalement de la SASU, mais complexifie la gestion administrative.

SASU : Le pilotage par l’impôt sur les sociétés (IS)

La SASU est soumise à l’IS (taux réduit de 15% jusqu’à 42 500 € de bénéfices, 25% au-delà).

  • Arbitrage salaire / dividendes : C’est la grande force de la SASU. Vous pouvez choisir de vous verser un salaire (déductible du bénéfice) ou de prendre des dividendes en fin d’année.
  • Fiscalité des dividendes : Les dividendes en SASU ne subissent pas de charges sociales, seulement la Flat Tax de 30% (ou barème progressif + prélèvements sociaux de 17,2%). C’est un outil d’optimisation fiscale puissant pour les revenus élevés.

Formalités de création et gestion quotidienne

La simplicité administrative pèse souvent lourd dans le choix des entrepreneurs phobiques de la paperasse.

Entreprise Individuelle : La légèreté absolue

  • Création : Un simple dossier en ligne sur le Guichet Unique suffit. Pas de statuts à rédiger, pas de capital à déposer, pas d’annonce légale. Le coût est quasi nul.
  • Comptabilité :
    • En micro : Ultra-simplifiée. Un livre des recettes et un registre des achats suffisent.
    • En réel : Une comptabilité plus fournie (bilan, compte de résultat) est nécessaire, mais reste moins lourde qu’en société.

SASU : Le formalisme d’une “vraie” société

Créer une SASU exige de respecter un cérémonial juridique précis :

  1. Rédaction des statuts (document complexe définissant les règles de fonctionnement).
  2. Dépôt du capital social (numéraire) sur un compte bloqué (banque ou notaire).
  3. Publication d’une annonce légale.
  4. Immatriculation au Greffe pour obtenir le K-bis.
Bon à savoir

Vous devez tenir une comptabilité commerciale complète, approuver les comptes annuels, tenir des registres de décisions. L’accompagnement par un expert-comptable (comme Keobiz) devient quasiment indispensable pour éviter les erreurs.

Crédibilité et évolutivité du projet

Au-delà des chiffres, l’image que vous renvoyez compte.

Image de marque

  • SASU : Le sigle “Société” rassure. Il indique que vous avez structuré une entité, déposé un capital. Pour travailler avec des grands groupes en B2B ou négocier avec des fournisseurs, la SASU pose un cadre professionnel sérieux.
  • EI : Peut parfois renvoyer une image de “petite structure” ou de précarité, surtout si vous êtes en micro-entreprise. C’est moins gênant pour du B2C (artisans, boutiques) ou du consulting léger.

Scalabilité (Passage à l’échelle)

  • SASU : Elle est bâtie pour grandir. Vous voulez intégrer un associé ? La SASU devient SAS sans dissolution, simplement en cédant des actions ou en augmentant le capital. Vous voulez lever des fonds ? Les investisseurs exigeront une société de capitaux (SAS).
  • EI : Vous restez seul, par définition. Pour s’associer, il faudra fermer l’EI et créer une société, ou apporter le fonds de commerce à une nouvelle société. Une procédure lourde et coûteuse (droits d’enregistrement).

Tableau comparatif : SASU vs EI en un coup d’œil

Pour visualiser l’ensemble des données, voici la synthèse technique.

CritèresEntreprise Individuelle (EI)SASU (Société)
Entité juridiquePersonne physique (confusion)Personne morale (distincte)
ResponsabilitéLimitée aux biens pros (sauf option)Limitée aux apports
DirigeantEntrepreneur individuelPrésident
Régime SocialTNS (Sécurité Sociale Indépendants)Assimilé-Salarié (Régime Général)
Charges socialesFaibles (Micro) à Moyennes (45%)Élevées (75-80% du net)
ImpositionImpôt sur le Revenu (IR)Impôt sur les Sociétés (IS)
DividendesImpossiblePossible (Flat Tax 30%)
FormalitésTrès simples et peu coûteusesPlus lourdes (Statuts, Capital, Kbis)
ComptabilitéAllégée (surtout en micro)Complète et stricte
AssociationImpossible (restez seul)Facile (devient SAS)
Crédibilité B2BMoyenneÉlevée

Aide à la décision : Quel statut pour votre profil ?

Quelques cas pratiques pour vous donner des pistes de réflexion sur le choix de votre statut juridique

Cas 1 : Le “Testeur” ou le Freelance débutant

Profil : Vous lancez une activité de graphisme, de coaching ou de petite vente en ligne. Vous ne savez pas encore si cela va marcher. Vous voulez minimiser les frais fixes.

Le choix évident : Entreprise Individuelle (régime micro-entrepreneur).

Pourquoi ? Zéro chiffre d’affaires = zéro charges. Pas de frais de constitution. C’est le véhicule idéal pour valider une idée ou générer un complément de revenu sans risque.

Cas 2 : L’Entrepreneur ambitieux (Start-up / PME)

Profil : Vous lancez une application, ouvrez un gros commerce ou une agence. Vous visez 100 k€ de CA rapidement, prévoyez d’embaucher ou de faire entrer des investisseurs.

Le choix évident : SASU.

Pourquoi ? La crédibilité bancaire est nécessaire. La responsabilité limitée protège vos investissements personnels. La structure juridique est prête à accueillir des associés (transformation en SAS fluide).

Cas 3 : Le bénéficiaire de l’ARE (Pôle Emploi)

Profil : Vous quittez un poste salarié et bénéficiez de 18 ou 24 mois d’allocations chômage.

Le choix évident : SASU.

Pourquoi ? En SASU, si vous décidez de ne pas vous verser de rémunération (décision actée en PV d’AG), vous ne payez aucune charge sociale et Pôle Emploi maintient 100% de vos allocations. Vous pouvez laisser la trésorerie s’accumuler dans la société pour vous verser des dividendes plus tard ou investir. En EI, même sans chiffre d’affaires, des cotisations minimales peuvent s’appliquer (hors micro), et le calcul du maintien des droits est plus complexe.

Cas 4 : L’Artisan ou Commerçant établi

Profil : Plombier ou boulanger, vous générez un revenu régulier et voulez maximiser ce qui tombe dans votre poche chaque mois.

L’arbitrage : Souvent l’EURL (équivalent SARL) ou l’EI sont préférées à la SASU pour ce profil, car le régime TNS permet de payer moins de charges sociales que le régime Président de SASU, pour un net plus élevé. Toutefois, la SASU reste pertinente si vous voulez éviter le RSI (SSI) à tout prix.

De l’EI à la SASU : Une trajectoire fréquente

Beaucoup d’entrepreneurs, notamment dans les services (consultants, IT), suivent une route balisée :

  1. Démarrage en EI (Micro) pour la simplicité et le test du marché jusqu’aux plafonds de TVA ou de CA (77 700 € en presta de services).
  2. Bascule en SASU lorsque l’activité se pérennise, que le besoin de déduire des charges réelles (loyer, voiture, déplacements) dépasse l’abattement forfaitaire de la micro, ou pour optimiser la fiscalité via les dividendes.

Ce passage nécessite d’apporter le fonds de commerce (la clientèle développée en EI) au capital de la nouvelle SASU. Une opération technique qui demande l’intervention d’un commissaire aux apports ou d’un expert-comptable pour valoriser ce fonds.

FAQ des questions de nos clients sur SASU ou Entreprise individuelle

Peut-on cumuler une SASU et une Entreprise Individuelle ? 

C’est juridiquement possible, mais la gestion devient complexe. Vous devez impérativement séparer les activités (ex : une SASU pour du conseil et une entreprise individuelle pour de la vente). Si vous exercez le même projet sous deux statuts différents, l’administration fiscale y verra un abus de droit visant à contourner les plafonds du régime micro ou à optimiser l’impôt et les cotisations sociales. De plus, cumuler responsabilité limitée (société) et responsabilité sur le patrimoine personnel (EI) brouille la lisibilité de vos affaires.

Quel montant de capital social déposer à la création d'une SASU ?

Légalement, un capital de 1 euro suffit pour constituer cette société par actions simplifiée unipersonnelle. Cependant, afficher un montant si faible sur votre K-bis envoie un signal négatif aux banques et fournisseurs concernant la surface financière de l’entreprise. Un capital plus élevé (ex: 1 000 €) crédibilise le dossier, rassure sur la responsabilité de l’actionnaire et facilite les formalités bancaires. Ces apports définissent la valeur de vos actions.

Le statut SASU est-il obligatoire pour une activité VTC ?

Non, beaucoup de chauffeurs débutent leur activité sous le régime de la micro-entreprise (entreprise individuelle) pour sa simplicité. Cependant, dès que le chiffre d’affaires augmente, ce statut montre ses limites : impossible de déduire les charges réelles (véhicule, carburant) du bénéfice imposable. Le passage en société (SASU ou EURL) devient alors mathématiquement nécessaire pour optimiser l’imposition fiscale et piloter la rémunération du dirigeant.

Quel budget prévoir pour un expert-comptable en SASU ?

La gestion d’une société impose des obligations strictes : tenue comptable, bilan, liasse fiscale, déclaration de TVA. Comptez entre 1 500 € et 2 500 € par an pour sécuriser le juridique et le fiscal. L’entreprise individuelle (au régime réel) coûte moins cher. En micro, l’entrepreneur gère souvent seul, bien qu’un suivi soit conseillé pour surveiller les seuils de chiffre d’affaires et le calcul des cotisations sociales.

Est-il plus complexe de fermer une SASU qu’une entreprise individuelle ?

Oui, la différence est nette. Stopper une entreprise individuelle nécessite une simple déclaration gratuite. Fermer une SASU (une personne morale) implique une lourde procédure de dissolution-liquidation : nomination d’un liquidateur, formalités au greffe, annonces légales. Ce processus coûte entre 500 € et 1 000 € et prend des mois. On ne crée pas une structure juridique comme la SASU “juste pour voir”, contrairement à l’entreprise individuelle.

Le choix reste flou malgré tout ? C’est normal.

Chaque situation patrimoniale et familiale est unique. Un article, aussi complet soit-il, ne remplace pas une simulation chiffrée personnalisée.

Vous hésitez entre la protection sociale du Président de SASU et l’économie de charges de l’Entreprise Individuelle ?

Chez Keobiz, nous accompagnons les entrepreneurs de A à Z.

Si vous nous choisissez en tant qu’expert-comptable, nous nous occupons de tout :

  1. Simulation comparative (Impôts/Charges) personnalisée.
  2. Rédaction des statuts de SASU ou création du dossier EI.
  3. Immatriculation et obtention du K-bis.
  4. Gestion comptable et fiscale au quotidien.

Ne jouez pas votre avenir entrepreneurial à pile ou face. Contactez un expert Keobiz pour valider le statut idéal de votre projet.

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