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Entreprise de transport (taxi, VTC)

Quelles sont les obligations fiscales et sociales du chauffeur VTC ?

Sommaire :

1.Chauffeur VTC : de quoi parle-t-on ?
2.Quel statut juridique pour l’entrepreneur VTC ?
3.Quelle imposition pour les revenus du chauffeur VTC ?
4.Comment fonctionne la TVA pour un chauffeur VTC ?
5.La cotisation fonciĂšre des entreprises
6.Les taxes sur les véhicules de société
7.Les obligations sociales du conducteur de VTC
8.FAQ

Vous envisagez de vous lancer comme conducteur de VTC (voiture de transport avec chauffeur) ? Le mĂ©tier est en plein essor, avec 56 000 chauffeurs actifs en France en 2023, qui exercent essentiellement comme indĂ©pendants. Or, comme tout entrepreneur, vous aurez un certain nombre d’obligations sociales et fiscales Ă  remplir, avec divers impĂŽts et taxes Ă  payer. Il est donc crucial de vous informer en amont sur la fiscalitĂ© applicable Ă  cette activitĂ©, et de vous faire accompagner par un expert-comptable spĂ©cialisĂ© dans le transport de personnes afin de maĂźtriser pleinement les spĂ©cificitĂ©s de l’impĂŽt VTC de l’auto-entrepreneur ou de l’entreprise de VTC.

En résumé :
  • Le VTC (pour “voiture de transport avec chauffeur”) est un chauffeur privĂ© qui transporte des passagers d’un point A Ă  un point B, en fixant les modalitĂ©s de la course Ă  l’avance (destination et prix).

  • La fiscalitĂ© du conducteur de VTC (impĂŽt sur le revenu ou sur les sociĂ©tĂ©s) dĂ©pend du statut juridique de son activitĂ© et du rĂ©gime fiscal applicable (micro, rĂ©el simplifiĂ© ou rĂ©el normal). L’assistance d’un expert-comptable est fortement recommandĂ©e.

  • L’activitĂ© de transport de personnes est exonĂ©rĂ©e de CFE et des taxes sur les Ă©missions de CO2 et de polluants atmosphĂ©riques.

  • Les chauffeurs de VTC sont redevables des cotisations sociales, dont le montant dĂ©pend de la forme juridique.

Chauffeur VTC : de quoi parle-t-on ?

Qu’est-ce qu’un conducteur de VTC ? Ces trois lettres signifient « voiture de transport avec chauffeur » et dĂ©signent un professionnel qui transporte des personnes d’un point Ă  un autre. Avec deux particularitĂ©s par rapport aux taxis : les modalitĂ©s de la course sont fixĂ©es Ă  l’avance entre les parties (Ă  savoir, la destination et le prix) et la rĂ©servation se fait par le biais d’une application mobile comme Uber ou Bolt. Son vĂ©hicule n’est donc Ă©quipĂ© d’aucun dispositif tel qu’un compteur tarifaire ou un lumignon de toit. C’est pourquoi on parle plus communĂ©ment de « chauffeur privé ».

Attention !

Le VTC et le taxi n’ont pas les mĂȘmes droits, ni les mĂȘmes devoirs. Le VTC fonctionne uniquement sur rĂ©servation, tandis que le taxi peut (aussi) prendre des passagers sur la voie publique, sur laquelle il est libre de stationner entre deux courses – ce que n’a pas le droit de faire un chauffeur privĂ© (sauf aux abords des gares et des aĂ©roports s’il attend un client ayant effectuĂ© une rĂ©servation). De plus, le taxi doit acquĂ©rir une licence au coĂ»t Ă©levĂ© (jusqu’à 300 000 €), alors que le VTC n’a besoin que d’une carte professionnelle au prix de 60 € environ.

Les conditions requises pour se lancer comme chauffeur VTC sont trùs simples, et plus accessibles à l’entrepreneur que pour devenir taxi ou exercer en tant que capacitaire LOTI (un professionnel qui effectue des courses occasionnelles et doit accueillir au moins 2 passagers par trajet). Il suffit :

  • de choisir un statut juridique adaptĂ© (voir plus bas),
  • d’ĂȘtre titulaire du permis de conduire de catĂ©gorie B depuis au moins 3 ans,
  • d’avoir passĂ© une visite mĂ©dicale auprĂšs d’un mĂ©decin agréé, et d’ĂȘtre dĂ©clarĂ© apte Ă  exercer l’activitĂ©,
  • de justifier d’une honorabilitĂ© dans les conditions prĂ©vues par le Code des transports dans son article R3120-8 (pas de condamnation pour certains dĂ©lits),
  • d’ĂȘtre titulaire de l’examen d’accĂšs Ă  la profession de conducteur de VTC (organisĂ© par la chambre de mĂ©tiers et de l’artisanat) ou de justifier d’une expĂ©rience professionnelle d’au moins un an dans des fonctions de chauffeur professionnel de personnes au cours des dix annĂ©es prĂ©cĂ©dentes,
  • d’obtenir une carte professionnelle VTC (en remplissant toutes les conditions qui prĂ©cĂšdent) en dĂ©posant une demande sur la plateforme demarches-simplifiees.fr,
  • d’ĂȘtre inscrit au registre des exploitants VTC.

Quel statut juridique pour l’entrepreneur VTC ?

Un chauffeur est susceptible d’exercer son activitĂ© de VTC sous deux formes juridiques : en nom propre, c’est-Ă -dire en optant pour le rĂ©gime de la micro-entreprise, ou en crĂ©ant une entreprise ou une sociĂ©tĂ© unipersonnelle (EURL ou SASU). Dans les faits, 87 % des chauffeurs VTC sont des travailleurs indĂ©pendants. Chaque statut juridique offre des avantages et des inconvĂ©nients :

  • Le statut de micro-entrepreneur VTC (issu de l’entreprise individuelle) se caractĂ©rise par la simplicitĂ© de ses formalitĂ©s de crĂ©ation et de son fonctionnement, mais aussi par sa protection sociale limitĂ©e et son plafond de chiffre d’affaires Ă  ne pas dĂ©passer (77 700 € par an en 2025). L’entreprise unipersonnelle Ă  responsabilitĂ© limitĂ©e octroie une meilleure protection sociale et juridique au chauffeur, mais celui-ci reste soumis au rĂ©gime social des indĂ©pendants. La fiscalitĂ© est toutefois plus intĂ©ressante, dans la mesure oĂč le chauffeur VTC peut dĂ©duire les charges de son activitĂ© professionnelle VTC s’il est imposĂ© au rĂ©gime rĂ©el.
  • La sociĂ©tĂ© par actions simplifiĂ©e unipersonnelle offre un degrĂ© de protection accru sur le plan social (l’associĂ© unique est assimilĂ© salariĂ©), ainsi qu’une grande flexibilitĂ©, sans les contraintes d’une structure Ă  plusieurs associĂ©s (pas de capital minimum Ă  apporter et la libertĂ© de dĂ©finir le fonctionnement de la structure). Le choix de la SASU est donc particuliĂšrement cohĂ©rent pour un chauffeur VTC, mĂȘme s’il nĂ©cessite l’assistance d’un expert-comptable pour les formalitĂ©s administratives, les obligations comptables et les dĂ©clarations fiscales. La bonne nouvelle, c’est que les frais d’expertise comptable peuvent ĂȘtre dĂ©duits de votre impĂŽt si vous adhĂ©rez Ă  une association de gestion agréée.

Il faut bien comprendre que les obligations du chauffeur VTC varient en fonction de son statut. En effet, le mode de calcul de l’impĂŽt, l’assujettissement Ă  la TVA, ainsi que le montant des cotisations sociales, dĂ©pendent de la forme sociale choisie. Il est donc important d’avoir une connaissance approfondie des implications fiscales et sociales de chaque forme sociale, et de se faire aider par un expert-comptable pour faire le bon choix.

Bon à savoir :

Un chauffeur peut aussi exercer comme salariĂ© au sein d’une entreprise de VTC, et percevoir un salaire mensuel : ses obligations se limitent alors Ă  la dĂ©claration annuelle des revenus issus de son activitĂ© de VTC.

Quelle imposition pour les revenus du chauffeur VTC ?

Comme expliquĂ© plus haut, le mode de calcul de l’impĂŽt dĂ©pend du statut sous lequel le conducteur de VTC a choisi d’exercer son activitĂ©. On distingue deux rĂ©gimes principaux : l’impĂŽt sur le revenu et l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s.

L’impît sur le revenu

Les revenus du conducteur de VTC (qui entrent dans la catĂ©gorie des bĂ©nĂ©fices industriels et commerciaux, ou BIC) sont soumis Ă  l’impĂŽt sur le revenu lorsqu’il adopte le statut d’auto-entrepreneur ou lorsqu’il crĂ©e une entreprise unipersonnelle en tant que personne physique.

Cela signifie que l’administration fiscale ne fait aucune distinction entre le bĂ©nĂ©fice rĂ©alisĂ© par l’entreprise et la rĂ©munĂ©ration du micro-entrepreneur. Dans les deux cas, il s’agit simplement de dĂ©clarer le chiffre d’affaires encaissĂ© lors de la dĂ©claration annuelle des revenus du foyer fiscal, et le bĂ©nĂ©fice imposable est ensuite soumis au barĂšme progressif, suivant la tranche marginale applicable.

Il existe toutefois 3 rĂ©gimes fiscaux possibles dans le cadre de l’impĂŽt sur le revenu :

  • Le rĂ©gime micro-BIC est celui, par dĂ©faut, de calcul de l’impĂŽt du VTC auto-entrepreneur. Il permet de bĂ©nĂ©ficier d’un abattement forfaitaire de 50 % appliquĂ© automatiquement par l’administration, au titre des frais professionnels : dans les faits, vous ĂȘtes donc imposĂ© sur la moitiĂ© des revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par l’activitĂ© (sachant que l’abattement ne peut pas ĂȘtre infĂ©rieur Ă  305 €). Le bĂ©nĂ©fice imposable ainsi calculĂ© est soumis Ă  l’impĂŽt sur le revenu, aux cĂŽtĂ©s des autres revenus du foyer fiscal, et l’impĂŽt est prĂ©levĂ© Ă  la source (sauf en cas de versement libĂ©ratoire, voir encadrĂ©).
Attention !

En cas de dĂ©passement du plafond de chiffre d’affaires du rĂ©gime micro-BIC deux annĂ©es de suite, l’auto-entrepreneur passe automatiquement au rĂ©gime rĂ©el.

  • Le rĂ©gime rĂ©el simplifiĂ© s’applique au-delĂ  du seuil de chiffre d’affaires spĂ©cifique du rĂ©gime micro (77 700 € en 2025 pour les prestations de services BIC). Sous ce rĂ©gime, vous devez dĂ©clarer votre bĂ©nĂ©fice net en dĂ©duisant de votre chiffre d’affaires les charges en lien avec l’activitĂ©. Notez que vous pouvez demander Ă  passer au rĂ©gime rĂ©el lors de la dĂ©claration des revenus de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente (ou lors du dĂ©pĂŽt de la premiĂšre dĂ©claration si vous dĂ©marrez votre activitĂ©) : cette option est prise pour une durĂ©e d’un an et reconduite tacitement.
  • Le rĂ©gime rĂ©el normal s’applique au-delĂ  de 254 000 € de revenus. Il fonctionne sur le mĂȘme principe que le rĂ©el simplifiĂ©, mais avec des obligations un peu plus lourdes pour l’entrepreneur chauffeur.
Bon à savoir :

En auto-entreprise, vous pouvez choisir d’ĂȘtre soumis au versement libĂ©ratoire dans certaines conditions, ce qui vous permet de payer vos impĂŽts en mĂȘme temps que vos cotisations sociales (plutĂŽt que via le prĂ©lĂšvement mensuel Ă  la source). Pour en bĂ©nĂ©ficier, le revenu fiscal de rĂ©fĂ©rence du foyer pour l’annĂ©e N-2 ne doit pas dĂ©passer 27 478 € pour une personne seule, 54 956 € pour un couple, 68 695 € pour un couple avec enfant, et 82 434 € pour un couple avec deux enfants. Le prĂ©lĂšvement libĂ©ratoire est Ă©gal Ă  1,7 % du chiffre d’affaires hors taxe pour les prestations de services BIC, à quoi il faut ajouter le taux du volet social (21,2 %).

Comment déclarer les revenus (IR) ?

Le processus déclaratif des revenus des entrepreneurs dépend du régime fiscal :

  • Au rĂ©gime micro-fiscal, le chiffre d’affaires est portĂ© directement sur la dĂ©claration d’impĂŽt au moyen du formulaire n° 2042-C-PRO. Cette procĂ©dure est Ă  rĂ©aliser par voie Ă©lectronique via le site impots.gouv.fr.
  • Au rĂ©gime rĂ©el simplifiĂ©, il faut rĂ©aliser une dĂ©claration annuelle de rĂ©sultat au plus tard 15 jours aprĂšs le 2e jour ouvrĂ© suivant le 1er mai de l’annĂ©e en cours, et transmettre le formulaire n° 2035 ainsi que la liasse fiscale (tableaux n° 2033-A-SD Ă  2033-G-SD). La dĂ©claration s’effectue par voie Ă©lectronique, par l’intermĂ©diaire d’un partenaire EDI (« échange de donnĂ©es informatisĂ©es ») ou directement depuis votre espace du site des impĂŽts (en mode EFI pour « échange de formulaire informatisé »).
  • Au rĂ©gime rĂ©el normal, il faut rĂ©aliser une dĂ©claration annuelle de rĂ©sultat dans les mĂȘmes conditions, et joindre la liasse fiscale (tableaux annexes n° 2050-SD Ă  2059-G-SD). La dĂ©claration est obligatoirement rĂ©alisĂ©e en mode EDI par l’intermĂ©diaire d’un partenaire (par exemple, un expert de la comptabilitĂ©).

L’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s

Les revenus perçus par le conducteur de VTC sont soumis Ă  l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s lorsque l’associĂ© unique de l’entreprise unipersonnelle est une personne morale (une sociĂ©tĂ© ou une association, par exemple), dans le cadre d’une sociĂ©tĂ© unipersonnelle, ou encore sur demande (mĂȘme lorsque ces revenus sont soumis Ă  l’impĂŽt sur le revenu par dĂ©faut). C’est aussi le cas pour une entreprise exerçant une activitĂ© de VTC.

Sous ce rĂ©gime, les bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s par la sociĂ©tĂ© sont soumis Ă  l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s (IS), tandis que la rĂ©munĂ©ration de l’entrepreneur ainsi que ses Ă©ventuels dividendes relĂšvent de l’impĂŽt sur le revenu (IR). Il y a donc deux impositions distinctes :

  • L’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s au taux rĂ©duit de 15 % jusqu’à 42 500 € de bĂ©nĂ©fices, puis au taux normal de 25 % au-delĂ  (jusqu’à 10 millions d’euros), Ă  condition que le capital soit entiĂšrement libĂ©rĂ© et qu’il soit dĂ©tenu pour au moins 75 % par des personnes physiques.
  • L’impĂŽt sur le revenu qui dĂ©pend de votre tranche marginale (voir tableau ci-dessous).

Compte tenu de la complexitĂ© de ce rĂ©gime (et des obligations comptables affĂ©rentes Ă  l’activitĂ© de VTC), il est recommandĂ© de se faire assister par un expert-comptable.

Barùme de l’impît 2025 sur les revenus 2024

Fraction du revenu imposable (pour une part)

Taux d’impît

Jusqu’à 11 294 €

0 %

De 11 295 € à 28 797 €

11 %

De 28 798 € à 82 341 €

30 %

De 82 342 € à 177 106 €

41 %

SupĂ©rieur Ă  177 106 €

45 %

(Source : economie.gouv.fr)

Bon à savoir :

Au rĂ©gime de l’IS, la rĂ©munĂ©ration perçue par le dirigeant est dĂ©ductible du revenu imposable de la sociĂ©tĂ© – Ă  condition de n’ĂȘtre pas considĂ©rĂ©e comme « excessive ».

Comment déclarer les revenus (IS) ?

Le processus dĂ©claratif des revenus Ă  l’IS dĂ©pend du rĂ©gime fiscal (qu’il s’agisse d’une entreprise unipersonnelle ou d’une sociĂ©tĂ©) :

  • Au rĂ©gime rĂ©el simplifiĂ©, il faut transmettre une dĂ©claration de rĂ©sultat n° 2065 et une liasse fiscale (tableaux n° 2033 A Ă  2033 G) dans les 3 mois aprĂšs la clĂŽture de l’exercice, sauf si celle-ci a lieu le 31 dĂ©cembre de l’annĂ©e ou qu’elle n’a pas eu lieu du tout (auquel cas, la dĂ©claration doit ĂȘtre dĂ©posĂ©e au plus tard dans les 15 jours qui suivent le 2e jour ouvrĂ© aprĂšs le 1er mai). La procĂ©dure est rĂ©alisĂ©e par voie Ă©lectronique, par l’intermĂ©diaire d’un partenaire EDI ou en mode EFI.
  • Au rĂ©gime rĂ©el normal, il faut envoyer une dĂ©claration de rĂ©sultat n° 2065 et une liasse fiscale (tableaux n° 2050 Ă  2059) dans les mĂȘmes dĂ©lais. La procĂ©dure est obligatoirement rĂ©alisĂ©e par voie Ă©lectronique, par l’intermĂ©diaire d’un partenaire EDI.
Attention !

Le paiement de l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s est effectuĂ© en plusieurs fois, au grĂ© de 4 acomptes trimestriels et d’un solde final. Chaque acompte est versĂ© Ă  l’aide du relevĂ© n° 2571 transmis par voie Ă©lectronique, dans des dĂ©lais qui dĂ©pendent de la date de clĂŽture de l’exercice.

Comment fonctionne la TVA pour un chauffeur VTC ?

Le rĂ©gime de la TVA (taxe sur la valeur ajoutĂ©e) varie selon le montant des revenus issus de l’activitĂ©. Dans les faits, l’entrepreneur peut ĂȘtre soumis Ă  l’un des 3 rĂ©gimes suivants :

  • La franchise en base de TVA. Sous ce rĂ©gime, le chauffeur n’est pas assujetti Ă  la taxe sur la valeur ajoutĂ©e : il ne la collecte pas et ne la reverse pas. En contrepartie, il ne peut pas non plus la dĂ©duire de ses achats. Les auto-entrepreneurs VTC bĂ©nĂ©ficient automatiquement de la franchise en base de TVA jusqu’à 37 500 € (la franchise ne s’applique plus au 1er janvier de l’annĂ©e N si le seuil a Ă©tĂ© dĂ©passĂ© durant l’annĂ©e N-1) ou 41 250 € (la franchise cesse de s’appliquer dĂšs le 1er jour du mois de dĂ©passement pour l’annĂ©e en cours). (Seuils pour 2024.)
Bon à savoir :

L’entrepreneur qui bĂ©nĂ©ficie de la franchise en base doit intĂ©grer Ă  ses factures la mention suivante : « TVA non applicable, article 293 bis du CGI ».

  • Le rĂ©gime rĂ©el simplifiĂ© de TVA. Sous ce rĂ©gime, l’entreprise est imposĂ©e sur la base des bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s, lorsque le chiffre d’affaires annuel est compris entre 37 500 € et 254 000 €, et que le montant annuel de la TVA est infĂ©rieur Ă  15 000 €. Dans ce cas de figure, le chauffeur doit facturer la taxe Ă  ses clients et la reverser Ă  l’État, et peut aussi la rĂ©cupĂ©rer sur ses dĂ©penses. Deux acomptes provisionnels sont effectuĂ©s dans l’annĂ©e (en juillet et en dĂ©cembre), via le formulaire n° 3514, et l’éventuel solde est versĂ© lors de la dĂ©claration annuelle, une fois l’exercice clos, via le formulaire n° 3517-S.
  • Le rĂ©gime rĂ©el normal de TVA. Ce rĂ©gime concerne les chauffeurs VTC dont le chiffre d’affaires annuel excĂšde 254 000 €. La TVA perçue est dĂ©clarĂ©e et payĂ©e chaque mois via le formulaire n° 3310-CA3, avec la possibilitĂ© de choisir un versement trimestriel si son montant est infĂ©rieur Ă  4 000 € par an. Cela permet de rĂ©cupĂ©rer plus rapidement la TVA sur les dĂ©penses rĂ©alisĂ©es.
Bon à savoir :

Toute entreprise peut opter pour le rĂ©gime rĂ©el normal de TVA, indĂ©pendamment du montant de son chiffre d’affaires, dĂšs lors que cela s’avĂšre plus avantageux. N’hĂ©sitez pas Ă  en discuter avec votre expert-comptable afin de dĂ©terminer si c’est le cas pour votre activitĂ© de VTC.

Un taux de TVA réduit pour les conducteurs de VTC

Les conducteurs de VTC bĂ©nĂ©ficient d’un taux rĂ©duit de TVA qui s’applique aux « transports de voyageurs quel que soit le mode de transport utilisé » (Code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts, art. 279). Mais cela, uniquement lorsque la tarification est dĂ©finie en fonction de la distance parcourue et que la destination finale est dĂ©terminĂ©e Ă  l’avance. Ce taux est fixĂ© Ă  10 %, contre 20 % en temps normal.

La possibilité de récupérer la TVA sur les dépenses

Au rĂ©gime rĂ©el, le chauffeur est en droit de rĂ©cupĂ©rer la TVA sur les dĂ©penses effectuĂ©es en lien avec le vĂ©hicule employĂ© pour exercer son activitĂ©. Ce droit nĂ©cessite de dĂ©tenir un justificatif sous la forme d’une facture en original comportant le montant de la taxe, et la dĂ©duction s’opĂšre une fois que celle-ci devient exigible par le fournisseur. Ainsi, vous pouvez rĂ©cupĂ©rer l’intĂ©gralitĂ© de la TVA payĂ©e :

  • sur l’acquisition du vĂ©hicule ou sur les loyers relatifs Ă  la location de ce dernier,
  • sur le carburant,
  • sur les dĂ©penses d’entretien et de rĂ©paration.

La cotisation fonciĂšre des entreprises

La cotisation fonciĂšre des entreprises (CFE) est un impĂŽt local dĂ» par les entreprises et par les personnes qui exercent une activitĂ© professionnelle non salariĂ©e. Elle constitue l’une des deux composantes de la contribution Ă©conomique territoriale (CET) avec la cotisation sur la valeur ajoutĂ©e des entreprises (CVAE).

En principe, les chauffeurs VTC y sont assujettis. Pour autant, sont exonĂ©rĂ©s de CFE les « chauffeurs et cochers propriĂ©taires d’une ou de deux voitures qu’ils conduisent et gĂšrent eux-mĂȘmes, Ă  la condition que les deux voitures ne soient pas mises simultanĂ©ment en service, qu’elles ne comportent pas plus de sept places et que les conditions de transport soient conformes Ă  un tarif rĂ©glementaire » (Code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts, art. 1453). Autrement dit, les conducteurs de VTC sont exonĂ©rĂ©s de CFE par dĂ©faut.

Par ailleurs, vous ĂȘtes exonĂ©rĂ© de cotisation fonciĂšre l’annĂ©e de la crĂ©ation de votre activitĂ©, et chaque annĂ©e si votre chiffre d’affaires n’excĂšde pas 5 000 €.

Bon à savoir :

La CVAE est due exclusivement par les entreprises qui rĂ©alisent plus de 500 000 € de chiffre d’affaires annuel hors taxe.

Les taxes sur les véhicules de société

Autre impÎt dont il faut avoir connaissance : la taxe sur les véhicules de société (TVS). En pratique, celle-ci a été remplacée par deux taxes, dont sont redevables, en principe, toutes les entreprises qui emploient des véhicules de tourisme affectés à des fins économiques (immatriculés dans la catégorie M1) :

  • La taxe annuelle sur les Ă©missions de CO2, dĂ©terminĂ©e en fonction du taux d’émission de gaz Ă  effet de serre, de la date de mise en circulation du vĂ©hicule, et le cas Ă©chĂ©ant, de sa puissance fiscale.
  • La taxe annuelle sur les Ă©missions de polluants atmosphĂ©riques, dĂ©terminĂ©e en fonction de la date de mise en circulation du vĂ©hicule et du type de carburant utilisĂ©.

La bonne nouvelle, c’est que les transports mis Ă  la disposition du public sont exonĂ©rĂ©s de ces deux taxes, ce qui englobe les VTC et les taxis. En cas de doute sur cette question, votre comptable en ligne saura vous renseigner.

Les obligations sociales du conducteur de VTC

Que votre activitĂ© de VTC soit exercĂ©e sous le statut d’auto-entrepreneur ou sous la forme d’une entreprise ou sociĂ©tĂ© unipersonnelle, vous ĂȘtes redevable des cotisations sociales. VersĂ©es Ă  l’Urssaf (selon un mode de calcul qui dĂ©pend de la situation), elles financent la protection sociale : couverture maladie et maternitĂ©, retraite de base et complĂ©mentaire, indemnitĂ©s journaliĂšres, allocations familiales, assurance invaliditĂ© et dĂ©cĂšs, formation professionnelle, et contributions sociales (CSG/CRDS).

Comment fonctionnent ces cotisations en fonction de la forme juridique ?

  • Au rĂ©gime de la micro-entreprise, la protection sociale est fortement restreinte, car vous exercez comme travailleur indĂ©pendant. Vos cotisations sont calculĂ©es sur la base du chiffre d’affaires rĂ©alisĂ©, au taux de 21,2 % (22,9 % si vous avez optĂ© pour le versement libĂ©ratoire de l’impĂŽt VTC d’auto-entrepreneur). Elles doivent ĂȘtre versĂ©es chaque mois ou chaque trimestre.
  • En entreprise unipersonnelle, le gĂ©rant est rattachĂ© Ă  la SĂ©curitĂ© sociale des indĂ©pendants (ex-RSI), comme en auto-entreprise. Les cotisations sont calculĂ©es sur les revenus, et dĂ©duites du rĂ©sultat fiscal de la sociĂ©tĂ©. Le versement se fait en deux Ă©tapes : via des cotisations provisionnelles tous les mois ou tous les 3 mois, puis via une rĂ©gularisation des charges de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente.
  • En SASU, le prĂ©sident est assimilĂ© salariĂ© et rattachĂ© au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral de la SĂ©curitĂ© sociale : il bĂ©nĂ©ficie d’une protection optimale, au mĂȘme niveau qu’un salariĂ©. Les cotisations sociales du prĂ©sident sont similaires Ă  celles d’un salariĂ© cadre, exception faite de l’assurance chĂŽmage.
Services Keobiz :

Le cabinet d’expertise comptable en ligne Keobiz prend en charge toutes les obligations fiscales, sociales et comptables relatives Ă  votre activitĂ© de conducteur de VTC. Cela concerne, par exemple, le choix du statut d’entrepreneur, la crĂ©ation de l’entreprise, la rĂ©alisation des dĂ©clarations fiscales, la gestion sociale, la dĂ©claration de TVA, ou encore la dĂ©livrance d’une attestation de rĂ©gularitĂ© fiscale sur demande. L’expert-comptable est un professionnel de confiance qui applique un code de dĂ©ontologie strict au profit de ses clients entrepreneurs. Vous pouvez bĂ©nĂ©ficier des prestations d’un comptable en ligne ou travailler avec notre cabinet Ă  Rouen ou Ă  Paris.

FAQ

Comment devenir auto-entrepreneur VTC ?

Pour devenir chauffeur VTC en auto-entreprise, il faut suivre les étapes suivantes :

  1. CrĂ©er une micro-entreprise (un rĂ©gime particulier de l’entreprise individuelle).
  2. Demander une carte professionnelle, dĂ©livrĂ©e Ă  ceux qui remplissent un certain nombre de conditions : dĂ©tention du permis B depuis au moins 3 ans, aptitude Ă  exercer l’activitĂ©, justification d’honorabilitĂ©, passage d’un examen (ou justification d’une expĂ©rience professionnelle d’au moins 1 an dans le mĂȘme domaine).
  3. Être inscrit au registre des exploitants VTC.

Quelle est la différence entre un chauffeur de taxi et de VTC ?

Bien que ces deux professionnels exercent une activité de transport de personnes, il existe des différences notables entre eux.

  • Le chauffeur VTC fonctionne uniquement sur rĂ©servation, avec une destination et un prix dĂ©finis Ă  l’avance.
  • Le chauffeur de taxi est en droit de stationner sur la voie publique entre deux courses, ce que ne peut pas faire le VTC (sauf aux abords des gares et des aĂ©roports dans l’attente d’une course dĂ©jĂ  rĂ©servĂ©e).

En marge de ces diffĂ©rences, les deux mĂ©tiers ont aussi des points communs. Par exemple, il est indispensable de disposer d’un permis B et d’une attestation de capacitĂ© physique. De plus, l’étape du passage d’un examen est incontournable pour obtenir une carte professionnelle. Enfin, on retrouve des similitudes sur le plan fiscal et sur la nĂ©cessitĂ© de se faire aider par un comptable en ligne ou de proximitĂ©.

Sources :

Devenir chauffeur de VTC
Devenir chauffeur de VTC
Inscription au registre des exploitants VTC
Régime fiscal auto-entreprise
Régime fiscal EURL
Régime fiscal SASU
ImpĂŽt sur le revenu
ImpÎt sur les sociétés
Régime de TVA
Taxe sur les véhicules de société
Cotisations sociales micro-entreprise
Cotisations sociales EURL
Cotisations sociales SASU
Code général des impÎts, art. 1453
Code des transports, art. L3120-1 et suivants
Code des transports, art. R3120-8

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