Simplicité maximale : L’EI est le statut le plus rapide à créer (quelques jours, 0 € de frais pour les libéraux), car il ne nécessite ni statuts ni capital social.
Protection et régime : Le patrimoine personnel est automatiquement protégé depuis 2022. L’entrepreneur relève du régime des Travailleurs Non Salariés (TNS) pour la protection sociale.
Flexibilité fiscale : L’EI permet de choisir entre le régime ultra-simplifié de la micro-entreprise (si seuils respectés) ou le régime réel (si charges importantes), avec une imposition des bénéfices à l’IR par défaut.
Processus allégé : La création se fait en 5 étapes via le guichet unique de l’INPI pour obtenir le numéro SIRET, avec des obligations comptables et de cessation bien plus légères qu’une société.
Vous voulez vous lancer à votre compte sans créer de société ? L’entreprise individuelle (EI) est le statut le plus simple pour démarrer une activité professionnelle en solo. Pas de capital social à constituer, pas de statuts à rédiger, des formalités allégées : c’est la solution idéale si vous voulez tester votre projet rapidement.
Mais attention, simplicité ne veut pas dire improvisation. Créer une entreprise individuelle implique quand même des démarches administratives, des choix fiscaux et des obligations à respecter. Dans ce guide, on vous explique tout ce qu’il faut savoir pour créer votre entreprise individuelle étape par étape.
Qu’est-ce qu’une entreprise individuelle ?
L’entreprise individuelle est un statut juridique qui permet d’exercer une activité professionnelle en nom propre. Contrairement à une société (EURL, SASU, SARL), vous ne créez pas de personne morale distincte. Vous êtes l’entreprise, l’entreprise c’est vous.
Les caractéristiques de l’entreprise individuelle
- Simplicité de création : C’est le statut le plus rapide à mettre en place. Pas besoin de rédiger des statuts ni de constituer un capital social. Une simple déclaration de début d’activité suffit pour démarrer.
- Vous êtes seul maître à bord : Vous prenez toutes les décisions sans avoir à consulter d’associés ou à organiser des assemblées. Cette liberté totale séduit beaucoup d’entrepreneurs qui veulent garder le contrôle.
- Protection de votre patrimoine personnel : Depuis la loi du 14 février 2022, votre patrimoine personnel est automatiquement protégé. Seuls les biens utiles à votre activité professionnelle peuvent être saisis en cas de dettes. C’est un changement majeur qui rend l’entreprise individuelle beaucoup plus attractive.
- Régime fiscal et social : Vous relevez du régime des travailleurs non salariés (TNS) pour votre protection sociale. Vos bénéfices sont imposés à l’impôt sur le revenu dans la catégorie correspondant à votre activité (BIC pour les commerçants et artisans, BNC pour les professions libérales, BA pour les agriculteurs).
Les avantages de l’entreprise individuelle
Pourquoi choisir l’Entreprise Individuelle (EI) ? Pour sa simplicité ! Si vous voulez vous lancer sans délai et avec un minimum de contraintes administratives, l’EI est le statut champion de la rapidité et de la gestion allégée. Voici ces 5 principaux avantages selon nous :
- Création ultra-rapide : Quelques jours suffisent pour obtenir votre numéro SIRET et commencer votre activité. Pas de délai d’attente comme pour l’immatriculation d’une société.
- Coûts de création minimes : Les formalités sont gratuites pour les activités libérales, et très abordables pour les activités commerciales et artisanales (frais d’immatriculation au RCS ou RM).
- Gestion simplifiée : Vous n’avez pas d’obligations comptables lourdes comme une société. Selon votre régime fiscal, un simple livre de recettes peut suffire. Vous n’êtes pas obligé de faire appel à un expert-comptable, mais cela reste fortement conseillé.
- Flexibilité fiscale : Vous pouvez opter pour le régime micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) si vous respectez les seuils, ou pour le régime réel si vos charges sont importantes. Vous pouvez même opter pour l’impôt sur les sociétés sous certaines conditions.
- Modification et cessation faciles : Modifier votre activité ou cesser votre entreprise est beaucoup plus simple qu’avec une société. Pas de dissolution à organiser ni de formalités complexes.
Entreprise individuelle vs société : quel statut choisir ?
Avant de vous lancer, assurez-vous que l’entreprise individuelle corresponde bien à votre projet. Voici un tableau comparatif pour vous aider :
| Critère | Entreprise individuelle | EURL | SARL |
| Création | Très simple, gratuite ou peu coûteuse | Statuts à rédiger, capital à déposer | Statuts à rédiger, capital à déposer |
| Formalités | Déclaration de début d’activité | Immatriculation au greffe | Immatriculation au greffe |
| Coût de création | 0 à 150€ | 400 à 3000€ | 400 à 3000€ |
| Protection du patrimoine | Automatique depuis 2022 | Responsabilité limitée aux apports | Responsabilité limitée aux apports |
| Régime social | TNS (45% de cotisations) | TNS pour le gérant associé unique | Assimilé salarié (70% de cotisations) |
| Régime fiscal | IR par défaut, option IS possible | IR par défaut, option IS possible | IS par défaut, option IR temporaire |
| Comptabilité | Simplifiée (régime micro) ou réelle | Complète obligatoire | Complète obligatoire |
| Expert-comptable | Conseillé mais non obligatoire | Fortement recommandé | Fortement recommandé |
| Crédibilité | Moins forte qu’une société | Bonne crédibilité | Excellente crédibilité |
| Évolution | Transférer son acitivité dans une société | Passage en SARL facile | Passage en SAS facile |
| Cessation | Simple déclaration | Dissolution + liquidation | Dissolution + liquidation |
Si vous démarrez seul avec peu de charges et que vous voulez tester votre activité rapidement, l’entreprise individuelle est parfaite. Si vous avez des investissements importants, des associés potentiels ou que vous visez une forte croissance, orientez-vous vers une société (EURL ou SASU).
Créer son entreprise individuelle en 5 étapes
Vous avez décidé de vous lancer en entreprise individuelle ? Voici les démarches à suivre pour créer votre activité professionnelle.
Étape 1 : Choisir votre régime fiscal
C’est la première décision importante. Votre choix de régime fiscal détermine vos obligations comptables et votre mode d’imposition.
Le régime micro-entreprise (ex auto-entrepreneur)
C’est le régime ultra-simplifié. Si vos recettes prévisionnelles ne dépassent pas les seuils (188 700€ pour le commerce, 77 700€ pour les prestations de services et activités libérales), vous pouvez en bénéficier.
- Les avantages : Comptabilité simplifiée (un simple livre de recettes suffit), calcul forfaitaire des cotisations sociales et de l’impôt, franchise en base de TVA (pas de facturation ni de récupération), déclarations simplifiées, pas besoin d’expert-comptable.
- Les contraintes : Plafonds de chiffre d’affaires à respecter, impossibilité de déduire vos charges réelles (l’abattement forfaitaire peut être insuffisant si vous avez beaucoup de frais), pas de récupération de TVA sur vos achats, difficile d’investir dans du matériel coûteux.
Le régime réel
Si vos charges sont importantes (matériel, local, stock, déplacements), le régime réel peut être plus avantageux. Vous déduisez toutes vos charges réelles de vos recettes pour calculer votre bénéfice imposable.
- Les avantages : Déduction de toutes vos charges professionnelles (loyer, matériel, déplacements, assurances, etc.), récupération de la TVA si vous êtes assujetti, pas de plafond de chiffre d’affaires, plus adapté si vous investissez, permet de mieux piloter votre rentabilité réelle.
- Les contraintes : Comptabilité complète à tenir, déclarations fiscales plus complexes, obligation de tenir un bilan annuel, coût d’un expert-comptable (fortement recommandé), gestion administrative plus lourde, facturation de la TVA obligatoire au-delà des seuils.
Chez Keobiz, nos experts-comptables vous aident à choisir le régime le plus avantageux pour votre situation en simulant les deux options. On calcule votre seuil de rentabilité entre micro et réel pour que vous fassiez le bon choix dès le départ.
Étape 2 : Déclarer votre début d’activité sur le guichet unique
Depuis janvier 2023, toutes les formalités de création d’entreprise se font en ligne sur le guichet unique géré par l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle). C’est votre point d’entrée unique, quelle que soit votre activité.
Les informations à fournir :
- Votre identité (nom, prénom, date et lieu de naissance)
- Votre adresse personnelle
- La nature de votre activité professionnelle
- L’adresse d’exercice de votre activité
- La date de début d’activité
- Le régime fiscal et social choisi
- Votre qualification professionnelle si nécessaire (diplômes pour certaines activités réglementées)
Les documents à joindre :
- Une copie de votre pièce d’identité
- Un justificatif de domicile de moins de 3 mois
- Une déclaration sur l’honneur de non-condamnation
- Les diplômes ou qualifications si votre activité est réglementée
Étape 3 : Recevoir votre numéro SIRET
Une fois votre déclaration validée, vous recevrez votre numéro SIRET sous 48 à 72 heures. C’est votre numéro d’identification unique qui prouve l’existence de votre entreprise.
Ce que vous recevez :
- Un numéro SIREN (9 chiffres) qui identifie votre entreprise
- Un numéro SIRET (14 chiffres) qui identifie votre établissement
- Un code APE qui correspond à votre activité principale
- Un certificat d’inscription (équivalent du Kbis pour les entreprises individuelles)
Si vous exercez une activité commerciale, vous serez inscrit au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Si vous êtes artisan, vous serez inscrit au Répertoire des Métiers (RM). Les professions libérales sont inscrites à l’URSSAF.
Étape 4 : Ouvrir un compte bancaire professionnel (si nécessaire)
Si vous êtes en régime micro-entreprise, vous n’êtes pas obligé d’ouvrir un compte bancaire professionnel. Un compte courant personnel dédié à votre activité suffit. Mais si vos recettes dépassent 10 000€ pendant deux années consécutives, le compte dédié devient obligatoire.
Si vous êtes au régime réel, il est fortement conseillé d’ouvrir un compte professionnel pour faciliter la gestion comptable et séparer vos flux personnels et professionnels.
Étape 5 : Souscrire vos assurances professionnelles
Selon votre activité, certaines assurances sont obligatoires :
- Responsabilité civile professionnelle (RC Pro) : Obligatoire pour les professions réglementées (BTP, santé, droit, etc.) et fortement recommandée pour toutes les activités. Elle vous couvre en cas de dommages causés à vos clients ou à des tiers.
- Assurance décennale : Obligatoire pour les professionnels du bâtiment. Elle couvre les dommages qui compromettent la solidité de l’ouvrage pendant 10 ans.
- Garantie financière : Obligatoire pour certaines activités qui manipulent des fonds (agents immobiliers, agences de voyage, etc.).
- Mutuelle santé : En tant que travailleur non salarié, vous relevez de la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI). Une mutuelle complémentaire est fortement recommandée pour compléter les remboursements de base.
Les obligations après la création de votre entreprise individuelle
Une fois votre activité déclarée, vous devez respecter plusieurs obligations pour rester en règle.
Obligations comptables
- En micro-entreprise : Vous devez tenir un livre de recettes (chronologique) et un registre des achats si vous vendez des marchandises. Conservez tous vos justificatifs (factures, notes de frais).
- Au régime réel : Vous devez tenir une comptabilité complète avec enregistrement de toutes les opérations, établissement d’un bilan et d’un compte de résultat annuel. L’accompagnement d’un expert-comptable est indispensable.
Obligations fiscales
- Déclaration de vos revenus : Vous déclarez vos bénéfices dans votre déclaration personnelle de revenus (catégorie BIC, BNC ou BA selon votre activité).
- Paiement de la TVA : Si vous dépassez les seuils de franchise de TVA, vous devez facturer, déclarer et reverser la TVA.
- Cotisation foncière des entreprises (CFE) : Vous devez payer cette taxe locale chaque année (exonération possible la première année).
Obligations sociales
- Cotisations sociales : Vous cotisez à la SSI pour votre protection sociale (maladie, retraite, allocations familiales). En micro-entreprise, les cotisations sont calculées sur votre chiffre d’affaires. Au régime réel, elles sont calculées sur votre bénéfice.
- Déclarations périodiques : Vous devez déclarer vos revenus pour le calcul de vos cotisations (mensuellement ou trimestriellement en micro, annuellement au régime réel).
Combien coûte la création d’une entreprise individuelle ?
L’entreprise individuelle est le statut le moins coûteux à créer en France. Les frais varient selon votre type d’activité :
| Type d’activité | Formalités obligatoires | Coût |
| Professions libérales | Déclaration de début d’activité | Gratuit |
| Commerçants | Inscription au RCS | 25 à 40€ |
| Artisans | Inscription au RM | 45 à 130€ |
| Agents commerciaux | Inscription au RSAC | Environ 25€ |
Pour les artisans : Le stage de préparation à l’installation (SPI) est facultatif depuis 2019. Si vous le suivez, comptez environ 200€ supplémentaires. Coût total de création : Entre 0€ (profession libérale) et 350€ maximum (artisan avec stage).
Pourquoi faire appel à Keobiz pour votre entreprise individuelle ?
Même si créer une entreprise individuelle est simple, les choix fiscaux et les obligations qui suivent sont complexes. Entre le régime fiscal à choisir, les déclarations à effectuer et l’optimisation de vos charges, vous pouvez vite vous sentir perdu.
Keobiz vous accompagne dès le départ :
- On gère votre déclaration de début d’activité : Vous nous donnez les informations, on remplit et on transmet votre dossier au guichet unique.
- On vous aide à choisir le bon régime : Micro ou réel ? On simule les deux options en fonction de vos charges prévisionnelles et on vous conseille le plus avantageux.
- On s’occupe de votre comptabilité : Que vous soyez en micro ou au régime réel, nos experts-comptables gèrent vos déclarations fiscales et sociales. Vous vous concentrez sur votre activité, on gère l’administratif.
On optimise votre fiscalité : Déduction des frais professionnels, choix du régime de TVA, optimisation de votre rémunération : on vous fait économiser de l’argent tout en restant conforme.
Découvrez nos autres guides sur la création d’entreprise :
Création SASU
Création SAS
Création EURL
Création SARL
Création SELARL
Les questions fréquentes de nos clients sur l’entreprise individuelle :
Quelle est la différence entre entreprise individuelle et micro-entreprise ?
La micro-entreprise n’est pas un statut juridique, c’est un régime fiscal simplifié applicable à l’entreprise individuelle. Vous pouvez être entrepreneur individuel au régime micro ou au régime réel.
Peut-on avoir plusieurs activités en entreprise individuelle ?
Oui, vous pouvez exercer plusieurs activités sous le même numéro SIRET. Vous devez simplement déclarer une activité principale et des activités secondaires lors de votre inscription.
Faut-il un diplôme pour créer une entreprise individuelle ?
Cela dépend de votre activité. Certaines professions réglementées exigent un diplôme ou une qualification (BTP, coiffure, esthétique, santé, etc.). Pour les autres activités, aucun diplôme n’est nécessaire.
Peut-on embaucher des salariés en entreprise individuelle ?
Oui, absolument. Vous pouvez embaucher autant de salariés que nécessaire pour votre activité. Vous devenez alors employeur avec toutes les obligations qui en découlent (contrat de travail, bulletins de paie, déclarations sociales). Pour vous décharger de cette complexité, Keobiz propose la gestion complète de votre paie (établissement des fiches de paie et des déclarations sociales) afin d’assurer votre conformité en tant qu’employeur.é
Comment passer d'une entreprise individuelle à une société ?
Vous avez deux options : soit vous créez une nouvelle société et vous cessez votre entreprise individuelle, soit vous transformez votre entreprise individuelle en société (EURL ou SASU généralement). La transformation implique des formalités et des coûts (apport de votre fonds de commerce à la société).
Peut-on cumuler entreprise individuelle et emploi salarié ?
Oui, vous pouvez cumuler une activité salariée et une entreprise individuelle. Vérifiez simplement votre contrat de travail pour les clauses d’exclusivité ou de non-concurrence. Vous cotiserez dans les deux régimes sociaux.
