Le portage salarial est un système tripartite qui permet à un professionnel indépendant de bénéficier du statut de salarié.
Le freelance est un travailleur indépendant qui exerce son métier en totale autonomie, soit en micro-entreprise, en entreprise individuelle ou en société (SASU ou EURL).
Bien qu’il existe des différences entre les deux statuts, freelance et portage salarial sont parfaitement compatibles.
Pour choisir entre les deux options, il est essentiel de peser les pour et les contre. Par exemple, si le salarié porté profite d’une meilleure couverture sociale, les frais de gestion de l’entreprise de portage sont à considérer.
Le choix entre portage salarial ou indépendant n’est pas toujours judicieux pour un micro-entrepreneur (ex. auto-entrepreneur).
Avant de devenir freelance et portée salarié, faites le point sur vos ambitions et vérifiez le contrat de portage et les conditions contractuelles de la société de portage.
Vous souhaitez lancer votre activité professionnelle et hésitez entre exercer en portage salarial ou freelance ? Système hybride entre salariat et indépendance, le portage repose sur une relation tripartite entre un professionnel salarié, une entreprise cliente et l’entreprise de portage salarial. Ses avantages sont nombreux : meilleure protection sociale, droit aux allocations chômage, délégation de la gestion administrative, etc. Mais le statut présente aussi des limites, dont des frais à payer en plus des cotisations sociales pour les travailleurs indépendants. Entrepreneur freelance et portage salarial, Keobiz vous aide à faire le bon choix pour votre métier et votre avenir !
Freelance et portage salarial : définition
Porté salarié ou indépendant, avant de choisir, il faut bien comprendre en quoi consistent ces deux statuts.
Définition du portage salarial
Le portage salarial est un statut hybride entre salariat et travail indépendant. Il se concrétise à travers une relation tripartite : le professionnel (vous), l’entreprise de portage salarial, et l’entreprise cliente.
Les différentes parties sont liées par un contrat :
- Un contrat de travail entre le salarié porté et la société de portage.
- Un contrat de prestations entre le salarié porté et l’entreprise cliente.
Le salarié porté exerce en toute autonomie : il choisit ses clients, ses missions et son taux journalier moyen (TJM). En tant que salarié, il bénéficie d’une protection sociale complète (mutuelle, assurance chômage, retraite, assurance maladie, etc.) et de congés payés.
C’est la société de portage qui se charge de l’administration, de la facturation, qui perçoit les paiements, puis lui verse un salaire. En contrepartie, elle prélève des frais de gestion sur son chiffre d’affaires.
Définition du statut de freelance
Le freelance est un travailleur indépendant qui exerce son activité professionnelle pour son propre compte. Contrairement au salariat, il n’a aucun lien de subordination. Il assure ses prestations en direct avec ses clients, facture lui-même chaque mission, paie ses cotisations et gère tout le côté administratif. Ce modèle offre une grande liberté, mais aussi plus de responsabilités et une protection sociale limitée.
Le freelancing n’ayant aucune valeur juridique, l’entrepreneur freelance doit créer une entreprise et choisir un statut juridique. Il a le choix entre différents statuts juridiques : en entreprise individuelle, en micro-entreprise ou en société (EURL, SASU, SAS, etc.).
Les différences entre portage salarial et freelance
Voici un tableau comparatif pour mieux visualiser les grandes différences entre les deux statuts :
Critère
Portage salarial
Freelance
Statut juridique
Salarié d’une entreprise de portage
Entrepreneur individuel, auto-entrepreneur, associé unique en EURL, etc.
Gestion administrative
Déléguée à la société de portage
Entièrement à la charge du freelance + création d’entreprise
Charges sociales
Retenues sur le salaire
Payées sur le chiffre d’affaires
Assurance chômage
Oui
Non, uniquement l’ATI (allocation des travailleurs indépendants) – sous conditions
Protection sociale
Régime général de la Sécurité sociale
Variable selon le statut choisi (régime des travailleurs non salariés ou général)
Contrat
Contrat de travail (CDI ou CDD)
Pas de contrat salarié
Accès à la formation
Oui, via le CPF ou le plan de formation
Limité selon la caisse de cotisation choisie
Liberté d’organisation
Oui, mais accompagné
Totale
Facturation client
Gérée par l’entreprise de portage
Gérée directement par le freelance
Rémunération
Salaire net après les frais de gestion et les cotisations du régime social
Chiffre d’affaires net de charges
Quels sont les avantages du portage salarial pour les freelances ?
En premier lieu, le modèle permet d’exercer son métier ou de tester un projet professionnel sans avoir à créer d’entreprise. Ce qui réduit considérablement les démarches administratives. D’autant plus que vous déléguez toute la partie administrative à la société de portage : devis, facturation, déclarations sociales, etc.
Autre avantage et non des moindres, vous bénéficiez d’une couverture sociale complète. Comme tous les salariés, vous cotisez à l’assurance maladie, l’assurance chômage, la prévoyance, la mutuelle d’entreprise, etc. En cas d’arrêt de votre activité, vous pouvez prétendre aux allocations chômage.
Bien que vous soyez sous contrat avec l’entreprise de portage, vous travaillez en totale autonomie. Vous êtes libre de fixer vos tarifs et de refuser une mission qui ne vous convient pas.
De plus, vous profitez de la notoriété de la société de portage. Ce qui augmente votre crédibilité auprès des entreprises clientes.
Enfin, la plupart des sociétés de portage proposent des services additionnels comme du coaching ou des formations. Elles sont aussi le lieu idéal pour se créer un réseau professionnel solide et augmenter facilement votre portefeuille client.
Certaines structures mettent en place une prime de partage de la valeur. Ce dispositif permet aux employeurs de verser une prime à leurs salariés, laquelle peut être exonérée d’impôt et de cotisations sociales. Si votre entreprise de portage salarial vous la propose, elle doit la financer sur ses frais de gestion. Elle n’a pas le droit de réduire votre salaire pour vous verser la prime.
Quels sont les inconvénients du portage salarial pour les indépendants ?
Malgré ses avantages, le portage salarial comporte aussi quelques inconvénients. Le premier élément qui peut freiner les travailleurs indépendants est les coûts engendrés. Les sociétés de portage prélèvent des frais de gestion sur le chiffre d’affaires mensuel de l’entrepreneur. Ils sont généralement compris entre 3 à 15 %, auxquels s’ajoutent les cotisations payées par tous les salariés (environ 45 % du chiffre d’affaires).
Autre point noir du modèle : toutes les professions ne sont pas acceptées. Selon la Convention collective nationale du portage salarial, les métiers réglementés tels que les notaires ou les huissiers de justice en sont exclus. Les artisans du BTP, les prestataires de services à la personne ou encore les intermittents du spectacle sont également interdits de portage salarial.
De plus, les entreprises de portage exigent que les salariés portés disposent au minimum d’une qualification professionnelle de niveau V (bac +2) ou d’une expérience significative d’au moins 3 ans dans le même secteur d’activité.
Enfin, les règles de fonctionnement imposées par certaines entreprises de portage peuvent restreindre la liberté du professionnel. Il n’est pas rare que des seuils de facturation minimums soient exigés, ou que l’on impose certaines conditions contractuelles.
Exemples concrets de freelances porteurs salariés
Le portage salarial est particulièrement adapté aux travailleurs indépendants qui exercent dans le secteur du conseil, de l’ingénierie, ou encore du digital. Mais est-il toujours intéressant ? Voici deux exemples pour illustrer.
Exemple n° 1 : Jeanne, freelance informatique en micro-entreprise
Jeanne est freelance informatique. Son chiffre d’affaires moyen est de 2 380 euros mensuels après avoir déclaré ses revenus et payé ses cotisations sociales (3 100 € – 23,2 %). Elle a opté pour le statut juridique de la micro-entreprise. Elle hésite à rejoindre une entreprise de portage qui applique des frais de gestion de 10 %. Voyons si elle a raison d’hésiter.
Si elle devient salariée portée, le calcul est le suivant :
- 3 100 € – 10 % = 2 790 €.
- Sur ces 2 790 € sont prélevées 45 % de cotisations sociales, soit 1 534,50 €.
- Sa rémunération nette mensuelle serait de 1 525 euros.
Conclusion : Jeanne gagne plus en auto-entreprise, mais elle est moins bien protégée (pas d’assurance chômage notamment). Si elle cherche à maximiser ses revenus, mieux vaut rester freelance. Si son objectif est la sécurité, le portage est fait pour elle.
Exemple n° 2 : Paul, consultant en EURL
Paul, consultant en stratégie digitale, a choisi le statut de l’EURL pour exercer en freelance. Son chiffre d’affaires moyen est de 5 000 euros par mois. Après déduction de ses charges professionnelles et de ses cotisations (environ 45 %), il lui reste 2 750 euros nets mensuels.
S’il opte pour le portage salarial avec 10 % de frais de gestion, voici le calcul :
- 5 000 € – 10 % = 4 500 €.
- Sur ces 4 500 €, 45 % de cotisations sociales sont prélevées : soit environ 2 025 €.
- Salaire net estimé : 2 475 €/mois.
Conclusion : Paul perd 275 € par mois, mais il peut bénéficier d’une protection sociale complète, avec des droits au chômage, un accès à la formation et un réseau professionnel. Il a tout intérêt à rejoindre l’entreprise de portage.
Portage salarial ou freelance, nos conseils pour bien choisir
Choisir entre les deux options ne dépend pas uniquement du revenu net. Vous devez prendre en compte plusieurs critères, dont vos objectifs professionnels, votre activité et votre profil. Voici quelques conseils pour faire le bon choix.
Faites un point sur vos ambitions
Avant tout, posez-vous les bonnes questions. Souhaitez-vous tester une activité sans prendre de risque ? Avez-vous le goût du risque ? Préférez-vous maximiser vos revenus et garder une totale liberté de gestion ?
- Le portage salarial est idéal pour ceux qui commencent une activité indépendante ou envisagent une reconversion et qui souhaitent bénéficier d’un cadre sécurisant.
- À l’inverse, le freelancing est plus adapté si vous avez une activité déjà rentable et cherchez à optimiser vos revenus à long terme.
Comparez les charges des différents statuts
Selon la forme juridique choisie à la création de votre entreprise, les charges totales prélevées sur votre rémunération varient considérablement. Étudiez bien la rentabilité de l’opération avant de rejoindre une société de portage.
Type de charge
Portage salarial
Micro-entreprise
SASU/EURL
Frais de gestion
5 à 15 % du CA
Aucun
Aucun
Cotisations sociales
~45 % du CA
~ 22 % du CA selon l’activité
45 à 55 % (selon rémunération)
TVA
Gérée par la société de portage
Franchise en base jusqu’au seuil de TVA
TVA à facturer
Lisez bien les contrats proposés par les entreprises de portage
Enfin, avant de signer, vérifiez les conditions d’embauche et les clauses contractuelles. Période d’essai, congés payés, etc. En CDD ou en CDI, le Code du travail s’applique aussi pour les sociétés de portage.
Prenez garde aux prestations facturées en plus. Certaines entreprises facturent des droits d’entrée et de sortie, d’autres non. Assurez-vous également que les modalités de paiement soient claires et respectées. Renseignez-vous auprès des autres salariés sur d’éventuels problèmes ou retards de paiement.
Vérifiez également les clauses de résiliation. Certaines sociétés imposent des délais de préavis longs ou des pénalités financières en cas de résiliation anticipée. Pour éviter tout risque, faites appel à un professionnel. Un avocat ou un expert-comptable vous aidera à décortiquer chaque contrat de prestation pour éviter des erreurs coûteuses.
Comment devenir freelance en portage salarial ?
Vous souhaitez combiner l’autonomie du freelance et la sécurité du salariat ? Voici les étapes :
- Choisir une forme juridique adaptée : si vous optez pour le freelance classique, vous devez créer une micro-entreprise ou une société (SASU, EURL). En portage salarial, aucun besoin de créer d’entreprise.
- Trouver une entreprise de portage : sélectionnez une société sérieuse, transparente sur les frais et les services proposés. Privilégiez les sociétés qui excellent dans votre domaine d’expertise.
- Signer un contrat de portage : CDD ou CDI, vérifiez chaque ligne du contrat de travail avant de signer avec la société de portage.
- Rechercher des missions : en portage comme en freelance, c’est à vous de démarcher les entreprises clientes et de négocier les conditions de chaque mission (tarif, durée, etc.).
Choisir entre portage salarial ou freelance est une véritable décision stratégique. Ce choix doit tenir compte de votre profil et de votre projet professionnel. Vérification des contrats de portage, démarches de création d’entreprise, gestion comptable au quotidien, etc. Quel que soit votre choix, les experts-comptables Keobiz accompagnent les freelances et les portés dans toutes les étapes de leur projet. N’attendez pas pour faire le point avec l’un de nos spécialistes et avancez en toute sérénité vers la solution qui vous correspond vraiment !
FAQ :
Puis-je cumuler portage en freelance et emploi salarié ?
Oui, c’est possible si votre contrat de travail ne l’interdit pas (clause de non-concurrence ou d’exclusivité). Le portage ou le freelancing peuvent être exercés en complément d’un emploi, à condition de respecter les limites légales de temps de travail.
Quelle est la différence entre indépendant et freelance ?
En anglais, freelance signifie « travailler en tant qu’indépendant ». Il n’existe donc pas de différence entre un travailleur indépendant et un freelance.
Quelle est la différence entre le portage salarial et l’intérim ?
Le portage salarial s’adresse à des professionnels autonomes qui souhaitent exercer leur activité tout en bénéficiant du statut de salarié. A contrario, l’intérim est destiné aux missions ponctuelles et l’employé est lié par un lien de subordination.