Obligations de base : factures conformes, conservation des justificatifs pendant 10 ans et responsabilité du dirigeant pour l’exactitude des comptes.
Micro‑entreprise : régime simplifié avec livre des recettes (et registre des achats si revente), pas de bilan ni de compte de résultat, imposition forfaitaire.
Régime réel (simplifié ou normal) : comptabilité d’engagement (ou trésorerie en RSI), tenue du livre‑journal et du grand‑livre, et production de comptes annuels (bilan, compte de résultat, annexe).
Distinction pratique : le RSI autorise une comptabilité de trésorerie et des obligations allégées ; le RN impose une comptabilité en partie double et des états financiers plus détaillés.
Expert‑comptable recommandé dès le passage au régime réel pour gérer TVA, amortissements et bilan ; les solutions en ligne (outil + expert dédié) offrent un bon compromis coût/efficacité.
Vous êtes artisan et la gestion de votre comptabilité vous semble être une montagne à gravir ? Entre les différents régimes fiscaux, les statuts juridiques et les obligations légales, il est facile de se sentir dépassé. Pourtant, une tenue des comptes rigoureuse est le socle de la pérennité de votre activité. Elle vous permet non seulement d’être en conformité avec la loi, mais aussi de piloter efficacement votre entreprise, d’anticiper les difficultés et de prendre les bonnes décisions.
Ce guide complet est conçu pour démystifier la comptabilité des artisans. Que vous soyez en micro-entreprise, en entreprise individuelle ou en société, vous trouverez ici des réponses claires et pratiques pour comprendre vos obligations et organiser votre gestion financière sereinement.
Les obligations comptables communes à tous les artisans
Quel que soit votre statut juridique (entreprise individuelle, EURL, SARL, SASU…) ou votre régime d’imposition, un socle d’obligations communes s’applique à toute activité artisanale. Ces règles de base garantissent la traçabilité et la fiabilité des informations financières de votre entreprise.
La première responsabilité incombe toujours au dirigeant. Même si vous déléguez la saisie à un salarié ou à un expert-comptable, vous restez le garant de l’exactitude des comptes de votre entreprise. Les obligations fondamentales incluent :
L’établissement de factures conformes : Chaque vente de produit ou prestation de service doit faire l’objet d’une facture respectant des règles strictes, notamment en matière de mentions obligatoires et de numérotation séquentielle.
La conservation des pièces justificatives : Chaque opération qui affecte le patrimoine de votre entreprise (achat, vente, paiement, encaissement) doit être appuyée par un document probant (facture, reçu, relevé bancaire…). Ces justificatifs doivent être conservés pendant une durée minimale de 10 ans.
La tenue de livres comptables : Selon la complexité de votre régime, vous devrez tenir un ou plusieurs registres retraçant chronologiquement toutes les opérations de l’entreprise.
Ces principes sont la base d’une gestion saine et vous protègent en cas de contrôle par l’administration fiscale.
Quelle comptabilité selon votre statut et régime fiscal ?
L’étendue de vos obligations comptables dépend directement du statut juridique et du régime fiscal que vous avez choisis. On distingue principalement deux grandes familles : le régime de la micro-entreprise, réputé pour sa simplicité, et les régimes réels, plus structurés mais aussi plus précis.
Le cas le plus simple : l’artisan en micro-entreprise (auto-entrepreneur)
Le régime de la micro-entreprise est plébiscité par de nombreux artisans qui se lancent, grâce à ses obligations comptables et fiscales considérablement allégées. Si vous optez pour ce statut, votre gestion quotidienne est simplifiée à l’extrême.
Vos obligations se limitent essentiellement à :
La tenue d’un livre des recettes : Ce registre doit lister de manière chronologique toutes les recettes que vous encaissez. Pour chaque entrée, vous devez indiquer la date, le montant, l’origine (nom du client), et le mode de règlement.
La tenue d’un registre des achats : Ce document est obligatoire uniquement si votre activité principale consiste en la vente de marchandises, de fournitures, d’objets ou de denrées à consommer sur place ou à emporter. Il répertorie le détail de vos achats professionnels.
L’établissement de factures pour chacune de vos prestations ou ventes.
L’immense avantage de ce régime est que vous êtes dispensé de produire des comptes annuels. Vous n’avez donc ni bilan, ni compte de résultat, ni annexe comptable à établir à la fin de l’année. Votre résultat imposable est calculé de manière forfaitaire, en appliquant un abattement sur votre chiffre d’affaires déclaré.
La plupart des artisans relèvent du régime micro-BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) pour leurs activités de fabrication, de vente ou de prestations de services artisanales. Le régime micro-BNC (Bénéfices Non Commerciaux) concerne quant à lui certaines activités plus spécifiques, comme l’artisanat d’art créatif. Les obligations comptables restent très similaires dans les deux cas.
L’artisan en entreprise individuelle (EI) ou en société au régime réel
Dès que votre chiffre d’affaires dépasse les seuils de la micro-entreprise, ou si vous choisissez volontairement d’en sortir, vous basculez dans un régime “réel” d’imposition. La comptabilité devient alors plus complète et se rapproche de celle d’une société commerciale. On parle de comptabilité d’engagement. Il existe deux variantes principales du régime réel.
Le régime réel simplifié d’imposition (RSI)
Ce régime intermédiaire s’applique aux artisans dont le chiffre d’affaires annuel HT se situe entre :
188 700 € et 840 000 € pour les activités de vente de marchandises ou de fourniture de logement.
77 700 € et 254 000 € pour les prestations de services artisanales.
Bien que plus exigeant que la micro-entreprise, le RSI offre des allègements significatifs. Vous devez tenir une comptabilité complète, mais vous bénéficiez d’une simplification majeure :
Vous pouvez tenir une comptabilité de trésorerie tout au long de l’année. Cela signifie que vous enregistrez uniquement les encaissements et les décaissements au moment où ils apparaissent sur votre compte bancaire. Ce n’est qu’à la clôture de l’exercice que vous devrez constater les créances (factures émises mais non encore payées) et les dettes (factures reçues mais non encore réglées).
Les obligations incluent la tenue de livres comptables (livre-journal et grand-livre) et l’établissement de comptes annuels sous une présentation simplifiée.
Le régime réel normal d’imposition (RN)
Si votre chiffre d’affaires dépasse les plafonds du régime simplifié, vous êtes soumis au régime réel normal. C’est le système comptable le plus complet. Vous devez tenir une comptabilité d’engagement dès le premier jour de votre exercice : chaque opération (achat, vente) est enregistrée dès l’émission ou la réception de la facture, indépendamment de sa date de paiement.
Les obligations sont les plus étendues et incluent :
L’enregistrement de tous les mouvements affectant le patrimoine.
La tenue d’une comptabilité en partie double.
L’établissement de comptes annuels complets : bilan, compte de résultat et annexe comptable détaillée.
Ce régime, bien que plus lourd administrativement, offre une vision beaucoup plus précise et fidèle de la santé financière de votre entreprise.
La tenue des comptes au régime réel : les documents clés
Lorsque vous êtes au régime réel (simplifié ou normal), votre comptabilité s’articule autour de documents standardisés qui forment un ensemble cohérent, retraçant la vie de votre entreprise.
Les livres comptables obligatoires
Deux registres principaux sont au cœur de votre comptabilité :
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Le livre-journal : Il enregistre, de manière chronologique, toutes les opérations (achats, ventes, opérations bancaires, paie, etc.) jour après jour. En pratique, il est souvent éclaté en plusieurs journaux spécialisés (journal des achats, des ventes, de banque…) pour plus de clarté.
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Le grand-livre : Il reprend les mêmes informations que le livre-journal, mais les organise différemment. Au lieu d’un classement chronologique, il classe les écritures par numéro de compte du plan comptable. Il permet de connaître le solde de chaque compte (clients, fournisseurs, TVA, capital…).
Les comptes annuels : bilan, compte de résultat et annexe
À la fin de chaque exercice comptable (généralement 12 mois), vous devez synthétiser toutes les informations dans des documents financiers appelés “comptes annuels”.
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Le bilan comptable : C’est une photographie du patrimoine de votre entreprise à un instant T (la date de clôture). Il se compose de deux parties :
L’actif : Ce que l’entreprise possède (bâtiments, machines, stocks, créances clients, trésorerie…).
Le passif : Ce que l’entreprise doit (capital social, emprunts bancaires, dettes fournisseurs, dettes sociales et fiscales…).
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Le compte de résultat : C’est le film de l’activité de votre entreprise sur l’exercice écoulé. Il met en évidence la performance en listant :
Les produits : L’ensemble des revenus générés (principalement le chiffre d’affaires).
Les charges : L’ensemble des dépenses engagées (achats de matières premières, salaires, loyers, impôts…).
La différence entre les produits et les charges donne le résultat de l’exercice : un bénéfice ou une perte.
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L’annexe comptable : Ce document écrit vient compléter et expliquer les chiffres présentés dans le bilan et le compte de résultat. Elle fournit des informations sur les règles et méthodes comptables utilisées et apporte des détails sur certains postes. Les plus petites entreprises peuvent en être dispensées.
Faut-il faire appel à un expert-comptable ?
La question du recours à un professionnel se pose légitimement pour tout artisan. La réponse dépend largement de votre situation et de votre appétence pour les chiffres.
En micro-entreprise, l’expert-comptable n’est absolument pas obligatoire. La simplicité du régime permet à la plupart des artisans de gérer seuls leur comptabilité, à condition d’être rigoureux dans la tenue du livre des recettes.
Dès que vous passez au régime réel, la situation change. La complexité des règles comptables et fiscales (gestion de la TVA, amortissements, provisions, établissement du bilan…) rend l’accompagnement par un professionnel quasi indispensable. Tenter de gérer seul une comptabilité d’engagement sans formation solide est risqué et peut conduire à des erreurs coûteuses en cas de contrôle.
Aujourd’hui, vous n’êtes plus obligé de choisir un cabinet de proximité. Des solutions comme Keobiz combinent le meilleur des deux mondes : la puissance d’outils digitaux et l’accompagnement par un véritable expert dédié. Vous bénéficiez d’une plateforme en temps réel pour suivre votre trésorerie, émettre vos devis et factures, et transmettre vos justificatifs en un clic. Derrière l’écran, un chargé de mission et un expert-comptable s’occupent de tout : saisie, déclarations de TVA, bilan… Vous gagnez un temps précieux, vous assurez votre conformité et vous bénéficiez de conseils pour optimiser la gestion de votre activité, le tout pour un tarif transparent et maîtrisé.
L’expert-comptable n’est pas qu’une simple charge ; c’est un investissement. Il vous libère du temps pour vous concentrer sur votre cœur de métier, sécurise votre situation fiscale et vous apporte une vision claire pour développer votre entreprise.
La gestion comptable d’une activité artisanale n’est pas une fatalité. La clé réside dans le choix d’un statut et d’un régime fiscal adaptés à votre niveau d’activité et à vos ambitions. Pour les débuts, la micro-entreprise offre un cadre simple et sécurisant. À mesure que votre entreprise grandit, le passage au régime réel, bien que plus complexe, vous offrira une vision plus fine de votre rentabilité et de nouvelles possibilités d’optimisation.
Quelle que soit votre situation, ne restez jamais seul face à vos chiffres. Des outils performants et des experts dédiés existent pour transformer cette obligation légale en un véritable levier de pilotage et de croissance pour votre activité.
FAQ :
Quelles sont les obligations comptables minimales pour un artisan en micro-entreprise ?
Un artisan en micro-entreprise doit tenir un livre des recettes enregistrant chronologiquement tous ses encaissements. S’il a une activité d’achat-revente, il doit également tenir un registre des achats. Il est dispensé de bilan et de compte de résultat.
Comment tenir un livre de recettes et quels justificatifs conserver ?
Le livre de recettes doit indiquer pour chaque encaissement : la date, le montant, l’origine (client), le moyen de paiement et la référence de la facture. Vous devez conserver tous les justificatifs (doubles de factures de vente, factures d’achat, relevés bancaires) pendant une durée légale de 10 ans.
Doit-on obligatoirement avoir un expert-comptable quand on est artisan ?
Non, ce n’est pas obligatoire, surtout en micro-entreprise. Cependant, dès le passage à un régime réel d’imposition (simplifié ou normal), le recours à un expert-comptable est très fortement recommandé en raison de la complexité des règles comptables et fiscales à appliquer.
Quelle est la différence entre le régime réel simplifié et le régime réel normal ?
La principale différence réside dans la méthode comptable et l’étendue des obligations. Le régime réel simplifié autorise une comptabilité de trésorerie (basée sur les flux bancaires) en cours d’année et des déclarations allégées. Le régime réel normal impose une comptabilité d’engagement stricte (basée sur les factures) et des comptes annuels plus détaillés. Le passage de l’un à l’autre dépend de seuils de chiffre d’affaires.




