Devenir chauffeur Uber en 2025 : comment ça marche ?

Vous envisagez de devenir chauffeur Uber ? Le nombre de conducteurs actifs sur les plateformes de voitures de transport a augmenté de 41 % entre 2021 et 2023. Au-delà du dynamisme du marché, le métier revêt de nombreux avantages : autonomie, flexibilité des horaires et possibilité de générer des revenus complémentaires (en plus d’une activité salariée). Mais pour vous lancer dans l’aventure, vous aurez besoin d’effectuer des formalités administratives, de respecter des obligations rigoureuses et de suivre plusieurs étapes clés. Vous devrez aussi choisir une voiture adaptée au transport de personnes afin de rejoindre la communauté Uber. Keobiz vous guide.

Qu’est-ce qu’un chauffeur Uber ?

La notion de « chauffeur Uber » désigne un conducteur privé, spécialisé dans le transport de personnes, et qui, une fois son activité créée, s’est inscrit sur la célèbre plateforme web américaine.

En tant que chauffeur Uber, vous n’êtes pas salarié : vous exercez comme indépendant une activité principale ou secondaire. Le site se contente de mettre en relation les chauffeurs VTC et les clients en contrepartie d’une commission sur les courses effectuées. En pratique, vous pouvez être inscrit sur plusieurs applications en simultané (76 % des conducteurs privés exercent via plusieurs plateformes), y compris devenir livreur Uber Eats.

Ce faisant, devenir chauffeur Uber vous permet de générer un complément de rémunération en travaillant les soirs et les week-ends grâce à la flexibilité des horaires, ou bien d’exercer à temps plein. Parmi les autres avantages :

• Vous devenez votre propre patron et n’avez de comptes à rendre à personne.
• Vous organisez votre temps de travail en fonction de vos impératifs personnels et de vos besoins.
• Vous n’avez pas de limite de rémunération : plus vous prenez de courses et plus vous générez de revenus.
• Vous accédez à une base de clients étendue sur Uber, mais aussi sur d’autres applications (Bolt ou Heetch, par exemple).
• Vous bénéficiez de formalités d’inscription simples et rapides.
• Vous développez votre propre portefeuille de clients en toute indépendance.

Mais attention aux inconvénients et aux défis potentiels de la profession de conducteur, comme les coûts liés à l’entretien du véhicule, les horaires irréguliers des chauffeurs Uber, l’incertitude quant au chiffre d’affaires réalisé (en fonction des heures travaillées, du nombre de courses ou du contexte économique) et les exigences administratives nombreuses à respecter. En outre, bien que les chauffeurs ne soient pas salariés, ils sont soumis aux règles imposées par Uber, avec une incidence sur leur indépendance.

Qui peut devenir chauffeur Uber ?

Les conditions à remplir pour devenir chauffeur Uber sont les mêmes que pour exercer comme chauffeur privé indépendant ou affilié à une autre plateforme de mise en relation. Concrètement, vous devez :

• Détenir le permis de conduire auto (catégorie B) depuis au moins 3 ans, ou seulement 2 ans si vous avez fait de la conduite accompagnée.
• Avoir un casier vierge (bulletin n°2).
• Disposer d’un avis médical d’aptitude délivré par un médecin agréé (il ne peut pas vous être remis par votre médecin traitant).

Comme nous allons le voir plus bas, ces conditions sont incontournables pour obtenir la carte professionnelle VTC.

Comment devenir chauffeur Uber ?

Vous remplissez les prérequis pour devenir un professionnel de la conduite de personnes, y compris un casier judiciaire vierge ? Pour exercer la profession de chauffeur VTC, pour Uber comme pour n’importe quelle autre plateforme similaire, vous devez suivre plusieurs étapes clés. Parmi celles-ci : se faire délivrer une carte professionnelle par la préfecture en passant un examen VTC, choisir un  statut juridique (entreprise individuelle ou société commerciale), procéder à son immatriculation comme entrepreneur, puis obtenir une attestation d’inscription au Registre des VTC – spécifiquement dédié à l’activité du transport avec chauffeur. Par la suite, il faudra respecter la réglementation et remplir des obligations fiscales et sociales (en particulier payer des cotisations sociales). Pour aller plus loin :

• Zoom sur le prix de la carte VTC.
• Créer une entreprise de transport de colis.
• Zoom sur le capacitaire LOTI.

Voyons, dans le détail, chaque étape de ce processus.

1. Obtenir la carte VTC

La première étape consiste à obtenir une carte professionnelle de chauffeur VTC. Pour ce faire, vous devez présenter une attestation de réussite à l’examen organisé par la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) de votre région. L’inscription à l’examen VTC coûte environ 200 € et nécessite de présenter les documents suivants :

• Un permis de conduire européen valide d’au moins 3 ans (ou d’au moins 2 ans en cas de conduite accompagnée).
• Une pièce d’identité française ou un passeport de ressortissant de l’Union européenne, ou une carte de séjour et un passeport du pays d’origine.
• Un justificatif de domicile de moins de 3 mois au jour de l’examen (quittance de loyer, facture d’énergie, facture internet ou mobile, avis d’imposition).

L’examen VTC se déroule en deux parties :

• Une partie théorique qui prend la forme d’un test de connaissances. L’épreuve porte sur plusieurs thèmes : gestion d’entreprise et comptabilité, négociation et fidélisation commerciale, cadre réglementaire relatif au métier de conducteur privé et à la sécurité routière, maîtrise du français et de l’anglais, connaissance des infractions sexistes et/ou sexuelles et des discriminations.
• Un test pratique qui consiste à effectuer un parcours de 20 minutes au volant. L’examinateur contrôle la qualité de la conduite, le respect de la sécurité routière, votre relation client et votre capacité à rejoindre une destination tirée au sort en donnant des informations touristiques.

Vous avez la possibilité de vous présenter directement à l’examen, sans formation préalable. Néanmoins, celle-ci est recommandée pour maximiser vos chances de réussite : comptez entre 400 et 3 000 € en fonction du centre de formation sélectionné, pour une durée de 50 à 300 heures. Le site de la CMA affiche une liste des centres agréés. Notez qu’Uber travaille avec des organismes partenaires et propose une formation de 40 heures pour un coût de 20 € seulement.

Une fois réussi l’examen de chauffeur professionnel, vous pouvez déposer une demande de carte sur la plateforme demarches-simplifiees.fr. Vous devez joindre une copie du permis et de votre pièce d’identité, le justificatif de réussite à l’épreuve, le certificat d’aptitude délivré par un médecin agréé, un justificatif de domicile et 2 photos d’identité en couleur. La carte vous est transmise dans un délai de 3 mois.

Notez que la carte professionnelle est valable 5 ans, période à l’issue de laquelle elle doit être renouvelée en suivant une formation complémentaire de 14 heures.

2. Choisir le statut juridique

En tant que chauffeur indépendant, vous devez créer votre entreprise en choisissant un statut juridique adapté à votre situation et à votre projet. En pratique, vous avez le choix entre deux statuts :

• L’entreprise individuelle (EI) avec la possibilité d’opter pour le régime de la micro-entreprise. En tant qu’auto-entrepreneur, vous payez peu de cotisations sociales et bénéficiez d’une fiscalité allégée. En contrepartie, il faut tenir compte de deux limites : le plafond de chiffre d’affaires de 77 700 € (le métier de conducteur privé relevant du secteur artisanal) et l’impossibilité de déduire vos frais professionnels de vos recettes. En entreprise individuelle (donc au régime réel), ces limites n’existent pas.
• La société commerciale : SARL ou SAS si vous souhaitez vous associer, EURL ou SASU pour exercer seul. La forme de société est la plus protectrice et la mieux adaptée si vous envisagez de développer votre activité à moyen terme, mais elle se caractérise également par un fonctionnement plus complexe et par des obligations plus lourdes, notamment sur le plan comptable.

3. Immatriculer l’entreprise

Les démarches de création se déroulent exclusivement en ligne sur le guichet des formalités des entreprises. Pour ce faire, vous devez créer un compte personnel, cliquer sur la colonne « Entreprise » puis sur « Déposer une formalité d’entreprise », remplir le formulaire (en suivant le mode d’emploi), puis transmettre les justificatifs :

• Carte d’identité.
• Attestation de domiciliation de l’entreprise (facture, bail ou contrat de domiciliation).
• Attestation de non-condamnation et de filiation.
• Pour une société : copie des statuts datés et signés, attestation de publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales, justificatif de dépôt du capital social sur un compte, et déclaration des bénéficiaires effectifs.

4. Trouver un véhicule adapté à l’exercice de l’activité

Pour devenir chauffeur Uber, vous devez disposer d’un véhicule qui respecte les critères édictés par la plateforme. Vous pouvez avoir recours à :

• Un véhicule essence de moins de 7 ans conforme au cadre réglementaire des conducteurs privés : entre 5 à 9 places, 4,5 m de longueur et 1,7 m de largeur au minimum, au moins 4 portes et une puissance de 84 kW. Il doit figurer sur la liste des modèles de la section UberX.
• Un véhicule électrique ou hybride essence.
• Un véhicule diesel ou hybride diesel (exclusivement pour les gammes Berline, Van et Access) dans les mêmes conditions qu’un véhicule essence.

5. S’inscrire au registre des VTC

L’inscription au Registre des voitures de transport avec chauffeur est une obligation légale pour exercer. Vous pouvez l’effectuer en ligne sur ce portail en payant 170 € et en transmettant les documents suivants :

• Une attestation d’assurance responsabilité civile professionnelle.
• Un justificatif d’enregistrement de l’activité.
• Une copie de la carte de chauffeur VTC.
• Une copie de la carte grise du véhicule.
• Une preuve de propriété du véhicule, un contrat de location de plus de 6 mois ou un justificatif de capacité financière (d’un montant minimal de 1 500 €) accordée par une banque ou un organisme agréé par l’ACPR.

Cette formalité vous permet d’ouvrir un compte personnel où seront enregistrés tous les événements de votre vie professionnelle, comme un changement de situation ou un arrêt de l’activité. L’inscription doit ensuite être renouvelée tous les 5 ans.

6. Commander la signalétique pour le véhicule

Une fois l’inscription au registre de chauffeur VTC validée, la dernière étape consiste à commander la signalétique Voiture de transport via votre espace personnel, onglet « Commande macarons », pour un coût d’environ 35 €.

La vignette doit être placée à l’avant du véhicule, dans l’angle en bas à gauche du pare-brise, du côté du conducteur, ainsi qu’à l’arrière du véhicule, à l’opposé de la place du chauffeur.

Comment s’inscrire sur Uber ?

Une fois toutes les formalités précédentes effectuées, il est temps de procéder à votre inscription sur la plateforme Uber. Le processus est simple et suppose de suivre deux étapes :

• Créer un compte chauffeur sur le site ou sur l’application Uber Driver, en remplissant le formulaire. En fin de processus, vous devez ajouter vos coordonnées bancaires afin de recevoir les paiements.
• Soumettre les documents pour vérification : pièce d’identité valide, permis de conduire, attestation d’assurance pour le véhicule, extrait de casier récent et carte de chauffeur VTC.

Dès lors que votre compte est validé, vous pouvez commencer à accepter des courses via l’application.

Quelles sont les obligations réglementaires à respecter ?

Tout au long de votre activité de conducteur privé, vous devez respecter la réglementation en vigueur. En voici les principaux éléments :

• La réservation obligatoire de la course à l’avance. Vous n’avez pas le droit de prendre un client qui n’a pas réservé en amont. Le tarif de la course est aussi fixé à l’avance, dès la réservation.
• L’interdiction de stationner sur la voie publique, de marauder (c’est-à-dire de rouler lentement à la recherche d’un client) ou d’être hélé par un client dans la rue. Ces pratiques sont réservées aux taxis. Vous avez toutefois le droit d’attendre une personne autour d’une gare ou d’un aéroport pendant un maximum d’une heure, à condition qu’elle ait réservé à l’avance. En fin de course, si vous n’avez pas de réservation à honorer, vous devez retourner vous garer au lieu de domiciliation de l’entreprise ou sur une place de stationnement privée.
• L’obligation de prouver la validité d’une réservation en cas de contrôle via un justificatif papier ou électronique.
• L’obligation d’effectuer un contrôle technique du véhicule chaque année.