Devenir aide à domicile à son compte : comment faire ?

Le métier d’aide à domicile est en plein essor. Avec le vieillissement de la population, cette profession est devenue essentielle aujourd’hui. Que ce soit à travers des prestations de ménage, l’aide à la mobilité ou des activités ludiques, les aidants accompagnent de nombreuses personnes en perte d’autonomie. Devenir aide à domicile à son compte implique toutefois plusieurs démarches : choix du statut d’entrepreneur, immatriculation, paiement des cotisations sociales à l’Urssaf, voire demande d’agrément si vous proposez des prestations auprès de publics fragiles. Vous devrez également réfléchir à votre positionnement : serez-vous prestataire ou mandataire pour un organisme ? Acceptez-vous que vos clients vous paient via le CESU employeur pour bénéficier du crédit d’impôt ? Keobiz vous donne toutes les clés pour démarrer une activité indépendante solide et construire une vraie relation de confiance avec vos futurs clients !

Les compétences et formations pour devenir aide à domicile à son compte

Aucun diplôme ni formation n’est obligatoire pour exercer comme aide à domicile indépendante (indépendant), mais certaines compétences et qualités sont vivement recommandées pour remplir vos missions. Notamment :

• Savoir-faire technique : entretien du logement, préparation de repas équilibrés, assistance administrative, aide à la mobilité, etc.
• Qualités relationnelles : écoute, patience, empathie et discrétion sont incontournables.
• Organisation : vous devez faire preuve d’autonomie, gérer plusieurs interventions dans une même journée, tenir une comptabilité simple, etc.
• Connaissance des règles d’hygiène et de sécurité, surtout lorsqu’on intervient auprès de publics fragiles.

Pour acquérir ces compétences, plusieurs formations sont possibles comme :

• Le CAP assistant(e) technique en milieux familial et collectif.
• Le BEP carrières sanitaires et sociales, mention complémentaire aide à domicile.
• Le CAPA services aux personnes et vente en espace rural.

De plus, si vous souhaitez réaliser des soins de toilette et d’hygiène, vous devrez obtenir le statut d’auxiliaire de vie sociale (AVS). Il s’obtient en décrochant le diplôme d’État d’accompagnement éducatif et social (DEAES) ou un Bac pro accompagnement, soins et services à la personne, option à domicile.

Pourquoi le statut d’auto-entrepreneur est-il la forme juridique idéale pour exercer ?

Si vous souhaitez exercer votre activité d’aide à domicile à votre compte, le statut d’auto-entrepreneur (ou plus exactement micro-entrepreneur) est fait pour vous ! Le régime de la micro-entreprise offre de nombreux avantages :

• Facile à créer, une simple déclaration sur le site du guichet unique suffit.
• Vous bénéficiez d’un régime fiscal simplifié, avec des cotisations sociales relativement faibles (24,60 % de votre chiffre d’affaires).
• Sa gestion comptable est allégée : vous n’avez pas de bilan comptable à réaliser, seule la tenue d’un livre de recettes est exigée.
• Vous pouvez cumuler votre activité avec un emploi salarié, un RSA ou l’Are.

Quelques inconvénients sont toutefois à noter. Étant affilié au régime des travailleurs non-salariés, votre protection sociale est incomplète (pas de droits au chômage ni à la maladie professionnelle). De plus, vous ne pourrez pas déduire vos charges professionnelles et le statut est limité à un plafond de chiffre d’affaires de 77 700 euros.

Si votre activité décolle et que vous dépassez le plafond de chiffre d’affaires de la micro-entreprise, vous pourrez basculer vers une EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ou une SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle). Ces statuts permettent plus de flexibilité fiscale et sociale, mais impliquent une gestion comptable plus rigoureuse et les cotisations sociales sont plus élevées. Pensez à vous faire accompagner par un expert-comptable professionnel pour choisir le statut le plus adapté à votre évolution.

Comment devenir aide à domicile indépendante : les étapes clés

Se lancer dans l’aide à domicile à son compte ne se résume pas à créer son entreprise. Pour faire décoller votre activité en toute sérénité, vous devez suivre plusieurs étapes stratégiques.

Faire une étude de marché pour cibler les bons clients

Avant de vous lancer, vous devez absolument réaliser une étude de marché pour connaître vos clients cibles, leurs besoins et vos concurrents. Seule une analyse fine de votre marché vous permettra d’identifier les services sur lesquels vous positionner et les tarifs à appliquer.

Pour récolter un maximum d’informations, n’hésitez pas à interroger votre entourage, à rencontrer des professionnels et entrepreneurs dans votre domaine d’activité (aide soignante ou soignant, auxiliaire de vie sociale, etc.). Pensez à consulter les annonces d’emploi dans votre secteur géographique. Étudiez les services existants dans votre région et les tendances dans les services à la personne.

Vous pouvez également rédiger un business plan, notamment si vous cherchez des investisseurs. Pour être complet, votre document professionnel doit intégrer : une présentation de votre projet, votre étude de marché, votre modèle économique et vos prévisions financières.

Évaluer le budget nécessaire pour lancer votre activité

Même si le travail d’aide à domicile ne représente pas un gros investissement financier, certaines dépenses sont toutefois à prévoir :

• Les frais de formation : inscription aux formations notamment. Entre 50 et 150 €.
• Le matériel : produits d’entretien, tenues professionnelles, fournitures, etc. Entre 500 et 1 500 euros d’investissement.
• Les frais de déplacement : énergie (essence, électricité, diesel…), usure du véhicule, assurance auto, etc. Entre 100 et 300 euros par mois.
• Les assurances : assurance responsabilité civile professionnelle, assurance du véhicule, etc. Entre 50 et 100 € mensuels.
• La communication : flyers, cartes de visite, site internet, etc. Environ 300 € de budget de départ.

Fixer des tarifs justes et rentables

Déterminer ses tarifs est souvent un véritable casse-tête pour les entrepreneurs. Ils doivent être ni trop bas pour être rentables, ni trop élevés pour rester compétitifs. En moyenne, les aides à domicile indépendantes facturent entre 20 € et 25 € de l’heure, mais cela peut varier en fonction de votre région, des missions et tâches proposées et du niveau d’autonomie du client.

Par exemple, une intervention de 2 heures pour accompagner une personne âgée dans ses courses et son ménage peut être facturée 40 €. Par contre, une garde de nuit au forfait peut être facturée entre 120 à 150 € la nuit de 12 heures.

Se positionner sur des prestations spécifiques

L’univers du service à la personne englobe de nombreuses activités. Pour vous démarquer des autres prestataires, l’idéal est de se spécialiser sur quelques services en particulier. Par exemple :

• L’aide au lever, à l’habillage, au coucher, etc., des seniors dépendants.
• La préparation des repas équilibrés.
• Les tâches ménagères.
• L’accompagnement en extérieur (pour les courses, les rendez-vous médicaux, etc.).
• Le soutien administratif et numérique.
• Le divertissement : activités ludiques, sorties, etc.

Vous pouvez aussi cibler un public spécifique : personnes âgées, familles monoparentales, parents d’enfants en situation de handicap…

Faire une déclaration SAP ou demander l’agrément de qualité

En tant qu’aide à domicile, vous pouvez demander une déclaration de Services à la personne. Non obligatoire, cette déclaration permet à vos clients de vous payer en chèque emploi service universel (CESU) et de bénéficier d’un crédit d’impôt de 50 % sur les sommes versées. C’est aussi un argument commercial très attractif.

Par contre, en mode prestataire deux activités nécessitent un agrément dit « agrément de qualité » :

• Garde d’enfants de moins de 3 ans et de moins de 18 ans handicapés à domicile.
• Accompagnement d’enfants de moins de 3 ans et de moins de 18 ans handicapés.

Si vous souhaitez obtenir une déclaration ou un agrément SAP, la demande s’effectue sur le portail NOVA, le site dédié aux démarches en ligne des organismes de services à la personne.

Immatriculer son entreprise via le guichet unique

Si vous avez choisi le statut de la micro-entreprise, faites votre déclaration d’immatriculation sur le site du guichet unique de l’INPI. Depuis 2023, le site centralise l’ensemble des formalités d’entreprises (création, modification, cession, etc.). Vous recevrez ensuite votre numéro SIRET, indispensable pour commencer votre activité en toute légalité.

Si vous préférez créer une société, plusieurs démarches sont à effectuer au préalable. Vous devrez rédiger ses statuts, déposer son capital social à la banque et publier un avis de création dans un journal d’annonces légales.

Trouver ses premiers clients grâce à une communication efficace

La meilleure offre ne sert à rien si personne ne la connaît. Pour trouver vos premiers clients, activez tous les leviers à votre disposition :

• Distribuez des flyers dans les boîtes aux lettres, commerces et pharmacies.
• Inscrivez-vous sur des plateformes spécialisées (Yoopies, AlloVoisins, Care.com).
• Créez une page Google My Business pour être visible localement.
• Misez sur le bouche-à-oreille : chaque client satisfait peut en amener un autre.
• Réseautage local : échangez avec des professionnels du secteur, des assistantes sociales ou des associations locales.

Bien sûr, il ne suffit pas d’attirer des clients, vous devez aussi les fidéliser. Pour cela, misez sur des services et un travail de qualité !

Devenir aide à domicile en tant que prestataire ou mandataire ?

Si vous souhaitez vous lancer à votre compte, sachez pour finir que vous pouvez choisir entre deux modes d’intervention. Chacun présentant des avantages et inconvénients :

• Soit vous exercez en mode prestataire : vous réalisez vous-même les prestations pour un particulier-employeur. Vous êtes leur seul-e interlocuteur-trice. C’est aussi vous qui encaissez directement le paiement des services rendus.
• Soit vous exercez en tant que mandataire : vous jouez le rôle d’intermédiaire entre un client particulier et un ou plusieurs intervenants (salariés ou prestataires). Le client devient employeur de l’intervenant, et vous, de votre côté, vous vous chargez de la gestion administrative : recrutement, contrats, fiches de paie, suivi de la relation client, etc.

Devenir aide à domicile à son compte, c’est faire le choix d’un métier humain, utile et riche de sens. Mais pour réussir, il faut s’informer, s’organiser, et surtout ne pas rester seul-e. Que ce soit pour la création d’entreprise, l’immatriculation ou vos déclarations Urssaf, les experts-comptables Keobiz peuvent vous accompagner à chaque étape. Contactez-nous pour transformer votre projet en réussite concrète !