Le calcul des impôts repose sur plusieurs facteurs : votre régime d’imposition, votre secteur d’activité et votre chiffre d’affaires.
Le choix du statut juridique joue également un rôle clé sur votre fiscalité.
En freelance, les impôts à payer englobent l’impôt sur le revenu, la TVA, la CFE ou encore la CFP.
Si pour une entreprise individuelle au régime micro-fiscal la déclaration 2042-C-Pro suffit, d’autres formulaires sont à remplir au réel ou en déclaration contrôlée.
Pour réduire ses impôts en freelance, plusieurs stratégies d’optimisation fiscale sont possibles.
Les erreurs de déclaration sont courantes : mauvaise case cochée, confusion entre chiffre d’affaires et rémunération net, etc. Pour les éviter, faites appel à un expert-comptable.
Lorsqu’on exerce en freelance, il est essentiel de bien comprendre le fonctionnement de l’imposition sur les revenus. Comme tous les travailleurs indépendants, vous devez déclarer votre chiffre d’affaires, payer vos déclarations sociales, la cotisation foncière des entreprises (CFE), la contribution à la formation professionnelle, parfois la TVA, et bien sûr vos impôts si vous êtes imposable. Seulement, en tant que freelance, votre taux d’imposition varie en fonction de votre activité et de votre régime fiscal. Régime micro-fiscal, régime réel d’imposition, etc., Keobiz vous aide à comprendre vos impôts en freelance et vous dévoile les exonérations possibles pour optimiser votre fiscalité.
Les régimes d’imposition possibles pour les freelances
Le montant des impôts en freelance dépend du régime d’imposition auquel vous êtes soumis. Celui-ci varie en fonction de votre chiffre d’affaires (CA), de votre secteur d’activité et de la catégorie de vos bénéfices (BIC ou BNC).
Le régime micro-fiscal
Le régime micro-fiscal, spécifique à la micro-entreprise, s’adresse aux entrepreneurs dont le chiffre d’affaires est inférieur à :
- 188 700 euros pour les activités commerciales et d’hébergement BIC (bénéfices industriels et commerciaux).
- 77 700 euros pour les prestations de services BIC et les activités non commerciales BNC (bénéfices non commerciaux).
Ici, aucune déduction des charges réelles n’est possible. Par contre, l’administration fiscale applique un abattement forfaitaire sur le CA. Celui-ci varie en fonction de l’activité exercée :
- Pour une activité commerciale et d’hébergement, le taux d’abattement est de 71 %.
- Pour une activité de prestation de services en BIC, il est de 50 %.
- Pour une activité de location de meublés de tourisme : 50 % pour les meublés de tourisme classés et chambres d’hôtes, et 30 % pour les meublés non classés.
- Pour une activité libérale (BNC), il est de 34 %.
Dans tous les cas, l’abattement ne peut pas être inférieur à 305 €.
Une fois calculé, le bénéfice imposable est soumis à l’impôt sur le revenu (IR) avec les autres revenus du foyer fiscal.
L’entrepreneur indépendant peut également opter pour le versement libératoire de l’impôt. Dans ce cas, il paye un pourcentage de son chiffre d’affaires chaque mois ou chaque trimestre, au moment de sa déclaration Urssaf :
- 1 % pour les activités de vente ou de fourniture de logement.
- 1,7 % pour les prestations de services.
- 2,2 % pour les bénéfices non commerciaux.
Le versement libératoire est toutefois réservé aux freelances dont le revenu fiscal de référence n’excède pas un certain seuil. Pour 2025, le revenu fiscal de référence est de 28 797 € pour une personne seule (1 part de quotient familial), 57 594 € pour un couple (2 parts) ou encore 86 391 € pour un couple avec 2 enfants, soit 3 parts.
Enfin, le freelance en micro-entreprise peut bénéficier d’une exonération de TVA si son CA ne dépasse pas les seuils suivants : 36 800 € pour les prestations de services et 91 900 € pour les ventes.
Le régime réel d’imposition
Le régime réel peut être simplifié ou normal :
- Régime simplifié : pour les freelances avec un chiffre d’affaires compris entre 77 700 € et 254 000 € pour les prestations de services, ou jusqu’à 840 000 € pour les activités de vente.
- Régime normal : obligatoire au-delà de ces seuils ou sur option volontaire, avec une comptabilité plus détaillée.
Il s’adresse donc aux freelances qui dépassent les seuils du régime micro-fiscal, mais aussi à ceux qui souhaitent déduire leurs charges réelles.
Hormis les obligations comptables, il existe peu de différences entre ces deux régimes. Au réel simplifié, l’entrepreneur doit déposer un bilan comptable simplifié, ainsi que le formulaire n° 2031 (impôt sur le revenu) ou n° 2065 (impôt sur les sociétés). Au réel normal, l’entreprise ou la société doit déclarer un bilan comptable complet, accompagné de l’un des deux formulaires cités précédemment.
Le régime de la déclaration contrôlée
Ce régime concerne uniquement les freelances exerçant une activité libérale relevant des BNC.
Comme pour le régime réel d’imposition, tous les frais professionnels peuvent être déduits des recettes. L’entreprise est imposée sur son bénéfice net.
La déclaration contrôlée devient obligatoire dès que les recettes dépassent 77 700 € ou si l’entrepreneur décide d’y passer volontairement pour optimiser sa fiscalité. Contrairement au régime micro-fiscal, les obligations comptables sont plus importantes : tenue d’un livre-journal des recettes et des dépenses, et d’un registre des immobilisations et des amortissements.
Quelles sont les différentes taxes en freelance ?
Quel que soit votre régime fiscal, il n’y a pas que l’impôt sur le revenu à payer quand on exerce en tant que freelance. Voici la liste des principales charges à prévoir en plus :
- La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : si vous dépassez les seuils de franchise, vous devez facturer la TVA à vos clients et la reverser à l’État.
- La cotisation foncière des entreprises : taxe locale à payer chaque année, sauf si vous êtes exonéré (nouvelle activité la première année par exemple).
- La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) : cette taxe concerne les entreprises avec plus de 500 000 € de chiffre d’affaires. Peu de freelances sont concernés.
- La contribution à la formation professionnelle (CFP) : elle permet de financer vos droits à la formation. Elle est prélevée en même temps que vos cotisations sociales (entre 0,1 et 0,3 % de votre CA selon votre activité).
- Les cotisations sociales : elles financent votre protection sociale (retraite, santé, etc.). Leur pourcentage varie en fonction de l’activité.
Si vous êtes exonéré de déclaration de TVA (et donc de son paiement), vous devez toutefois respecter une obligation sur chaque facture en freelance. La mention « TVA non applicable art. 293B du CGI » doit effectivement apparaître sur vos factures pour informer vos clients que vous bénéficiez de la franchise en base de TVA.
L’impact du statut juridique sur les impôts en freelance
Le statut de freelance n’existant pas juridiquement, vous devez ou avez dû choisir un statut juridique pour créer votre entreprise ou votre société. Celui-ci influence directement le montant de votre imposition.
L’impôt sur le revenu pour l’entreprise individuelle
Si vous êtes en micro-entreprise ou en entreprise individuelle classique, vos revenus professionnels sont automatiquement soumis à l’impôt sur le revenu (IR). Le montant des impôts est calculé selon le barème progressif suivant :
Fraction du revenu imposable (pour une part)
Taux d’imposition à appliquer sur la tranche
Jusqu’à 11 497 €
0 %
De 11 498 € à 29 315 €
11 %
De 29 316 € à 83 823 €
30 %
De 83 824 € à 180 294 €
41 %
Supérieure à 180 294 €
45 %
L’impôt sur les sociétés
En freelance, si vous exercez sous forme de SASU ou d’EURL, vous pouvez être concerné par l’impôt sur les sociétés (IS).
Par défaut, la SASU est soumise à l’IS. Cependant, vous avez la possibilité d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR). Cette option n’est valable que sous certaines conditions et pour une durée maximale de cinq ans.
Pour l’EURL, le principe est inverse : vous êtes normalement imposé à l’IR, mais vous pouvez opter pour l’IS si vous le souhaitez.
En EURL ou en SASU, l’IS est calculé sur le bénéfice de la société, c’est-à-dire sur le résultat de l’exercice après déduction des charges. Le taux standard est de 25 %. Cependant, un taux réduit de 15 % est appliqué sur la première tranche de bénéfices jusqu’à 42 500 €, à condition :
- Que le chiffre d’affaires soit inférieur à 10 millions d’euros hors taxes.
- Que le capital soit entièrement libéré et détenu à au moins 75 % par des personnes physiques.
Au-delà de 42 500 €, le taux de 25 % s’applique sur le reste du bénéfice.
Ensuite, vous serez imposé personnellement si vous vous versez des dividendes ou un salaire. Si vous choisissez de percevoir des dividendes, vous avez deux options pour leur imposition :
- Le prélèvement forfaitaire unique (PFU), aussi appelé flat tax : 12,8 % d’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux.
- Le barème progressif de l’impôt sur le revenu : vous intégrez les dividendes à vos revenus après un abattement de 40 %.
Si vous optez pour le versement d’un salaire, un abattement de 10 % ou une déduction du montant des frais réels (logement, repas, déplacements, etc.) sera appliqué avant le calcul de l’impôt.
En tant qu’indépendant, vous pouvez aussi choisir le portage salarial en freelance. L’option offre certains avantages dont celui d’obtenir le statut de salarié et de profiter des avantages qui vont avec : couverture sociale complète, congés payés, etc. Concernant les impôts du freelance porté, comme tous les salariés, vous serez soumis à l’impôt sur le revenu.
Déclarer ses revenus en tant que freelance : échéances et formalités
En 2025, la déclaration de revenus des entrepreneurs freelances suit le calendrier fiscal classique :
- Déclaration de chiffre d’affaires mensuelle ou trimestrielle à l’Urssaf et paiement des cotisations sociales et de la CFP.
- Déclaration annuelle des revenus professionnels via la déclaration 2042-C-Pro pour tous les indépendants. En règle générale, d’avril à mai ou juin selon le département. Plus la déclaration mensuelle en cas de versement libératoire.
- À joindre à la 2042-C-Pro (au plus tard 15 jours après le 2e jour ouvré du mois de mai) :
- Au régime réel simplifié : déclaration de résultat 2031 (2065 en IS) et liasse fiscale 2033.
- Au régime normal : déclaration de résultat 2031 (2065 en IS) et liasse fiscale 2025.
- En déclaration contrôlée : formulaire 2035 et ses annexes.
N’oubliez pas non plus de déclarer la CFE avant le 15 décembre, et de respecter les échéances TVA si vous êtes assujetti.
Optimisation fiscale : nos conseils pour réduire vos impôts en freelance
Payer moins d’impôts légalement, c’est possible. Voici comment optimiser votre fiscalité en tant que freelance.
Choisir le statut juridique le plus intéressant
Prenez le temps de comparer les différents régimes en fonction de votre situation : niveau de chiffre d’affaires, frais professionnels, montant de rémunération envisagée, etc. Voici quelques éléments de comparaison.
- Micro-entreprise : simple à gérer, mais vous ne pouvez pas déduire vos frais réels. Idéal pour démarrer ou si vos charges professionnelles sont faibles.
- Entreprise individuelle au régime réel : vous pouvez déduire vos charges réelles, ce qui peut diminuer votre base imposable si vous avez des frais importants.
- EURL ou SASU à l’impôt sur les sociétés (IS) : les cotisations sociales sont plus élevées, mais vous pouvez optimiser votre rémunération grâce aux dividendes.
Déduire ses frais professionnels de ses revenus imposables
Beaucoup d’entrepreneurs freelances oublient de déduire leurs charges professionnelles. Si vous êtes au régime réel ou à la déclaration contrôlée, elles peuvent pourtant faire considérablement baisser le montant de l’impôt à payer.
Listez les dépenses qui peuvent être déduites en frais réels. Par exemple : les coûts de transport, les frais de restauration, les déplacements professionnels, l’achat d’équipement, etc. Gardez bien vos factures, vous devez être capable de justifier ces frais en cas de contrôle.
Profiter des réductions et crédits d’impôt possibles
Plusieurs dispositifs permettent de réduire vos impôts. Voici les principaux :
- Les dons à des organismes sans but lucratif.
- Le statut de jeune entreprise innovante (JEI) : exonération d’impôt sur les bénéfices pendant 2 ans et de taxe foncière pendant 7 ans.
- Le crédit d’impôt recherche (CIR) : pour les freelances qui investissent en recherche et développement.
- Le crédit d’impôt innovation : réservé aux PME qui conçoivent des prototypes ou développent des innovations technologiques.
- Le crédit d’impôt pour la rénovation énergétique : pour les entreprises réalisant des travaux d’amélioration énergétique de leurs locaux.
- Les avantages fiscaux liés à la localisation : installation en ZRR (zone de revitalisation rurale) ou en BER (bassin d’emploi à redynamiser) pour bénéficier d’exonérations d’impôt sur les bénéfices et d’impôts locaux.
Éviter les erreurs courantes au moment de la déclaration d’impôt
Beaucoup de freelances commettent des erreurs qui peuvent leur coûter cher :
- Mauvais choix de formulaire (2042-C-Pro, 2035, 2031…).
- Déclarations incomplètes ou erronées (mauvaise case cochée par exemple ou confusion entre CA et rémunération nette).
- Oubli de certaines charges déductibles.
- Retard dans les déclarations, ce qui donne lieu à des majorations d’impôt.
Vérifiez bien vos documents et les montants inscrits. Anticipez vos échéances et n’hésitez pas à demander conseil à un professionnel.
Utiliser un simulateur pour estimer ses impôts en freelance
Pour mieux prévoir vos charges fiscales, utilisez un simulateur d’impôt freelance. Cela vous permettra d’anticiper :
- Vos impôts sur le revenu ou sur les sociétés.
- La CFE ou la CVAE.
- Les cotisations sociales.
Keobiz met à votre disposition des calculateurs en ligne gratuits pour estimer votre fiscalité en fonction de votre situation.
Se faire accompagner par un expert-comptable
En France, les règles d’optimisation fiscale changent régulièrement. Pour optimiser vos impôts en freelance, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un expert-comptable spécialisé dans les métiers freelances. Il vous aidera à choisir le bon statut juridique, optimiser vos déclarations fiscales et éviter les erreurs fréquentes.
Vous connaissez désormais l’ensemble des impôts en freelance. Pour éviter les mauvaises surprises et mieux gérer votre trésorerie, pensez à anticiper le montant de vos impôts et vos paiements. Surtout, n’hésitez pas à contacter les experts-comptables Keobiz. Grâce à un accompagnement sur mesure, vous gagnerez du temps et de l’argent !
FAQ :
Quelle est la différence entre freelance et travailleur indépendant ?
Freelance est un mot anglais qui signifie en français « travailler en tant qu’indépendant ». Bien que le terme freelance soit surtout utilisé dans les secteurs du numérique, de la création ou du conseil, il n’existe aucune différence entre ces deux statuts.
Quelles sont les charges pour un freelance ?
Les charges d’un travailleur indépendant freelance incluent les impôts, les cotisations sociales, la CFP, parfois la TVA ainsi que les frais professionnels (achat de matériel, déplacements, assurances, etc.).
Quel salaire ne pas dépasser pour ne pas payer d'impôts ?
Pour ne pas payer d’impôt, vos revenus (salaire ou recettes) ne doivent pas dépasser 11 497 € du revenu imposable (après déduction et abattement) pour une part de quotient familial, c’est-à-dire une personne seule.