Un gîte est un logement meublé touristique qui est entièrement utilisé par les locataires. Il ne doit donc pas être confondu avec la chambre d’hôtes qui inclut le partage d’espaces communs avec les propriétaires.
Aucun diplôme n’est requis pour ouvrir un gîte.
Si les revenus annuels générés sont inférieurs à 23 000 euros et qu’il s’agit d’une activité complémentaire, il est possible d’avoir le statut LMNP. Au-delà de ce seuil, il est nécessaire de créer une entreprise.
Il est obligatoire de déclarer l’ouverture du gîte en mairie. Des démarches supplémentaires sont à réaliser si vous souhaitez vendre de l’alcool ou proposer de la nourriture aux locataires.
L’établissement doit répondre à des normes d’hygiène, de sécurité et d’accessibilité, ainsi que se conformer aux normes ERP si la capacité d’accueil est supérieure à 15 personnes.
L’engouement des voyageurs pour les gîtes, déjà bien installé avant la crise sanitaire, s’est renforcé ces dernières années grâce au développement de plateformes de location d’hébergements. Ouvrir des gîtes est ainsi devenu une opportunité attractive pour les entrepreneurs. Pour autant, avant de vous lancer, il est indispensable de bien vous préparer afin d’être en conformité avec les différentes réglementations en vigueur et assurer la réussite de votre projet. Comment ouvrir un gîte et quelles sont les formalités administratives à réaliser ? Keobiz répond à toutes vos questions dans cet article.
Qu’est-ce qu’un gîte ?
Un gîte est un logement meublé touristique qui est proposé à la location saisonnière pour une durée maximale de 90 jours. L’article D324-1 du Code du tourisme définit les meublés de tourisme comme étant « des villas, appartements, ou studios meublés, à l’usage exclusif du locataire, offerts en location à une clientèle de passage qui y effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois, et qui n’y élit pas domicile ».
La totalité du logement peut ainsi être utilisée par le locataire. Celui-ci doit aussi pouvoir disposer de l’ensemble des équipements nécessaires pour couvrir les besoins de la vie courante.
Quels sont les différents types de gîtes ?
Selon leur localisation et les prestations proposées, les gîtes se déclinent en plusieurs catégories, telles que :
- Le gîte rural, qui est implanté à la campagne, à la mer ou à la montagne.
- Le gîte de pêche.
- Le gîte urbain.
- Le gîte étape, qui est situé sur un itinéraire de randonnée ou de visite.
- Le gîte de groupe, qui peut accueillir jusqu’à 50 personnes et est composé de plusieurs chambres.
- Le gîte équestre, qui dispose de tous les équipements pour recevoir les voyageurs et leurs chevaux.
- Le gîte communal, qui peut être détenu par une ou plusieurs collectivités locales. Il dispose d’une grande capacité d’accueil.
- Le gîte de charme, qui est situé dans un environnement soigné, avec des installations de qualité.
- Le gîte d’enfants, qui permet d’accueillir des enfants entre 4 et 15 ans pour leur proposer des activités lors de séjours thématiques.
Ouvrir des gîtes peut également être l’occasion de labelliser son concept. Parmi les labels les plus connus figurent Gîtes de France et Clévacances, mais il en existe de nombreux autres, axés sur :
- Le tourisme durable : Écogîte, Dormir Vert, Écolabel européen, etc.
- La qualité des hébergements : Meublé de tourisme (géré par Atout France, l’opérateur officiel de l’État français), Clévacances, Gîtes de France, etc.
- Des spécialisations : Accueil Paysan, Gîte Panda, Tourisme et Handicaps, Relais & Châteaux, etc.
Quelle est la différence entre gîte et chambre d’hôtes ?
Le gîte et la chambre d’hôtes sont tous les deux des meublés de tourisme. Toutefois, le gîte est entièrement réservé à son locataire, contrairement à la chambre d’hôtes qui se limite à la location d’une chambre chez l’habitant. Les autres pièces de la maison sont ainsi partagées avec les propriétaires.
De plus, les chambres d’hôtes ne peuvent pas accueillir plus de 15 personnes dans une limite maximale de 5 chambres, tandis que le gîte peut recevoir autant de clients que lui permet sa capacité d’accueil. Le propriétaire d’une chambre d’hôtes doit également fournir le petit-déjeuner et accueillir le voyageur.
Les hôtels se distinguent d’un gîte et de la chambre d’hôtes en raison de leur réception et des services qu’ils proposent.
Quelles sont les conditions pour ouvrir un gîte ?
Contrairement à certaines professions réglementées, il n’est pas nécessaire de posséder de diplôme spécifique pour ouvrir des gîtes en tant que professionnel. Pour autant, si vous souhaitez développer vos compétences, vous pouvez suivre une formation avant de lancer votre projet, notamment dans l’hôtellerie, la communication ou la création d’entreprise, par exemple.
Vous pouvez également envisager de vous faire accompagner dans votre projet. La chambre de commerce et de l’industrie propose ainsi des stages relatifs à la création et à la gestion d’entreprise.
Si vous souhaitez vendre des boissons alcoolisées, vous devez obligatoirement suivre une formation. Celle-ci vous permettra d’obtenir une licence vous autorisant à commercialiser certains types d’alcool dans votre gîte selon que vous avez une licence III ou une licence IV.
Quelles sont les qualités requises pour ouvrir un gîte ?
Vous l’aurez compris, il n’y a pas de profil type pour gérer un gîte. Toutefois, certaines aptitudes sont un vrai plus pour garantir le succès de votre projet. Un bon relationnel et une bonne capacité d’organisation sont ainsi deux qualités essentielles dont dépendra la renommée de votre hébergement.
Quelles étapes pour ouvrir un gîte ?
Qu’un entrepreneur souhaite créer un projet de toutes pièces ou ouvrir une franchise, il est indispensable de procéder par étapes. Analyse de la concurrence, détermination de l’investissement nécessaire, évaluation de la rentabilité… la réussite de l’aventure entrepreneuriale repose sur de nombreux points, y compris pour ouvrir des gîtes.
L’élaboration du concept
La première étape consiste à réfléchir à votre concept. Pour cela, vous devez déterminer quel type d’hébergement vous comptez proposer. Réfléchissez à un projet qui vous correspond tout en mettant au point une offre qui vous distinguera de vos concurrents auprès des voyageurs.
Pour cela, vous devez établir le type de séjour que vous souhaitez mettre en place (éco-responsable, atypique, dédié aux enfants, etc.), mais également la clientèle que vous visez. Vous pouvez aussi réfléchir au niveau de standard de qualité de votre maison, ainsi qu’aux différentes prestations à proposer.
L’étude de marché et le business plan
Étape incontournable, l’étude de marché permet d’évaluer la viabilité de votre projet en analysant à la fois l’offre et la demande :
- Que proposent les concurrents et à quel tarif ? Quels sont leurs points forts et faiblesses ?
- Quel est le profil de la clientèle cible et quelles sont ses attentes ?
- Quel est le potentiel touristique du territoire dans lequel vous comptez vous implanter ?
Grâce à ces différents éléments, vous pourrez affiner votre concept et déterminer précisément une offre qui répond aux besoins des clients et vous distingue de la concurrence. Vos prestations doivent ainsi être attractives et compétitives auprès du type d’hôte que vous souhaitez cibler.
Une fois toutes ces informations collectées, vous pouvez vous atteler à la rédaction du business plan. Ce document est essentiel pour convaincre vos potentiels investisseurs de la faisabilité et du sérieux de votre projet.
Il permet à la fois de structurer vos idées, d’établir vos prévisions financières, de déterminer la rentabilité du projet, ainsi que de quantifier les financements dont vous aurez besoin pour commencer votre activité. Ces différents éléments prennent en compte un ensemble de données économiques et financières, comme l’investissement de départ, le business model ou le plan de trésorerie.
La recherche du gîte idéal
Le choix de l’hébergement dans lequel vous allez investir est primordial pour le succès de votre projet entrepreneurial. En effet, vous devez considérer de nombreux éléments afin de vous assurer que le bien immobilier est en adéquation avec votre projet et votre budget tout en étant adapté au type d’hôte qui constituera votre clientèle. Plusieurs critères sont ainsi déterminants :
- Le montant du bien.
- La correspondance entre le bien et votre concept.
- La localisation et l’environnement.
- L’accessibilité en voiture et en transports en commun.
- La superficie et la capacité d’accueil.
- La possibilité d’installer les équipements que vous envisagez.
- La présence ou non d’installations qui pourraient être pertinentes pour votre gîte.
- La présence de concurrents et de lieux touristiques alentour.
Avant d’acheter un bien, il est essentiel de déterminer précisément le montant des travaux et des aménagements nécessaires pour que votre gîte puisse ouvrir. Pour cela, faites appel à des professionnels du bâtiment et faites réaliser des diagnostics pour vous assurer que le bien immobilier puisse devenir votre futur gîte.
Le financement du projet
L’ouverture d’un gîte demande un budget relativement conséquent. Pour financer votre projet, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
- L’épargne personnelle.
- Le prêt bancaire : s’il est possible d’ouvrir un gîte sans apport, celui-ci est généralement demandé par les banquiers pour plus de garanties. L’apport représente en moyenne entre 10 et 30 % du montant total nécessaire.
- La love money, en sollicitant vos proches.
- Le crowdfunding, pour collecter des fonds auprès de particuliers.
- Les aides publiques et les subventions proposées par différents types d’organisme comme les collectivités territoriales et les départements.
La stratégie marketing
Vous avez terminé toutes les formalités administratives et votre gîte est prêt à ouvrir ? Il est temps de mettre au point une stratégie marketing pour vous faire connaître et accueillir vos premiers clients. Aujourd’hui, les réservations se font majoritairement en ligne. Vous devez donc élaborer une stratégie de communication pour accroître votre visibilité.
Pour cela, vous pouvez créer un site internet pour mettre votre gîte en valeur. Il permettra aussi aux voyageurs de réserver leur séjour chez vous. Les réseaux sociaux peuvent également être un outil de communication à part entière ; vous pouvez y diffuser différents types de contenus comme des photos ou des témoignages de clients. Pensez aussi à vous inscrire sur les plateformes de réservation les plus connues, comme Airbnb, Le Bon Coin ou Booking.com.
Il est également possible d’organiser des campagnes publicitaires sur différents supports. Des partenariats avec des acteurs du tourisme ainsi qu’un référencement auprès de l’office du tourisme ou de guides touristiques dans votre région peuvent se révéler très efficaces pour vous faire connaître auprès des vacanciers et des voyageurs.
Quel statut juridique choisir pour ouvrir des gîtes ?
Lors de la phase de création d’une entreprise, vous devez choisir son statut juridique. Vous avez alors le choix entre une entreprise ou une société. Chaque forme juridique présente des avantages et des inconvénients puisque celle-ci a une incidence sur le régime d’imposition à laquelle votre entreprise sera soumise. Afin de trouver celle qui correspondra le plus à votre projet, vous pouvez faire appel aux experts-comptables de Keobiz.
Si la gestion d’un gîte est une activité secondaire et que vos revenus annuels sont inférieurs à 23 000 euros, vous n’avez pas l’obligation de créer une entreprise. Vous devenez alors un loueur en meublé non professionnel (LMNP).
L’entreprise
Avec l’entreprise individuelle (EI), l’entrepreneur exerce en son nom propre. Les formalités administratives et fiscales sont allégées par rapport à celles de la société. En revanche, toutes les charges ne sont pas déductibles.
Si la micro-entreprise est idéale pour certaines activités entrepreneuriales, le plafonnement de son chiffre d’affaires peut limiter votre expansion dans le cadre d’une ouverture de gîte.
La société
La société entraîne la création d’une personnalité morale qui permet de protéger le patrimoine de l’entrepreneur et de ses éventuels associés. En fonction de votre projet, vous pouvez choisir de créer seul une société unipersonnelle (EURL, SASU) ou de vous entourer d’associés avec une SAS ou une SARL.
Il est à noter que les formalités sont plus lourdes pour une société que pour une entreprise. En effet, lors de la création de votre société, vous devez :
- Rédiger des statuts.
- Déposer un capital social.
- Publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales.
- Faire immatriculer votre société auprès du guichet unique.
Si vous décidez de créer un gîte avec des membres de votre famille, vous pouvez vous tourner vers une SARL de famille, qui a une fiscalité avantageuse.
Quelle est la réglementation des gîtes ?
L’ouverture d’un gîte repose sur le respect de la réglementation et de normes inhérentes à ce domaine d’activité, mais également sur la réalisation d’un certain nombre de démarches administratives.
Les formalités administratives à réaliser
Tenir un gîte est considéré comme une activité commerciale. Vous devez donc créer votre entreprise sur la plateforme du guichet unique et vous inscrire au registre du commerce et des sociétés (RCS). L’immatriculation de votre entreprise vous permettra de recevoir un numéro SIRET auprès de l’INSEE.
Vous devez également effectuer une déclaration à la mairie de la commune du gîte grâce au formulaire Cerfa n°14004*04. Si la commune applique une taxe de séjour, vous devrez la collecter auprès de vos clients et la lui reverser. Attention toutefois, une commune peut s’opposer à l’ouverture d’un gîte. Il est donc indispensable de vous renseigner à la mairie avant de lancer votre projet.
Si vous souhaitez vendre de l’alcool, vous devez obtenir une licence adaptée au type de boissons que vous voulez mettre à la disposition de vos clients (en fonction de leur degré d’alcool). Pour cela, il est nécessaire de suivre une formation à l’issue de laquelle vous recevrez un permis d’exploitation, puis de faire une déclaration d’ouverture à la mairie.
Enfin, vous devez souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle pour couvrir tout dommage pouvant être causé à des tiers dans le cadre de votre activité.
Labelliser son gîte est vivement recommandé pour gagner en visibilité. En effet, vous pouvez profiter de la notoriété de labels tels que les Gîtes de France par exemple. Vous pouvez également demander un classement pour intégrer le répertoire des meublés de tourisme avec Atout France (agence de développement touristique de la France). Celui-ci peut vous attribuer une note pouvant aller jusqu’à 5 étoiles pour une période de cinq ans.
Les règles à respecter
Outre ces démarches, la réglementation des gîtes repose sur plusieurs obligations :
- Respecter les normes ERP (établissement recevant du public) si la capacité d’accueil du gîte est supérieure à 15 personnes. Cela englobe les normes d’accessibilité, de sécurité et d’incendie. Vous devez constituer un dossier attestant la conformité de l’hébergement et le déposer à la préfecture.
- Respecter les normes d’hygiène.
- Posséder un agrément sanitaire si vous souhaitez servir des repas aux locataires.
- Rédiger un contrat de location saisonnière pour chaque location.
- Faire remplir une fiche de police à tous les clients étrangers.
- Afficher les tarifs du meublé et des prestations complémentaires.
Enfin, le Code du tourisme exige la présence d’un certain nombre d’équipements pour l’ensemble des locations meublées :
- Une literie avec couette et couverture.
- Des volets ou des rideaux dans les chambres.
- Des plaques de cuisson, un four ou un four à micro-ondes, un réfrigérateur, un congélateur (ou un compartiment à congélation dans le réfrigérateur), de la vaisselle en quantité suffisante par rapport à la capacité d’accueil, des ustensiles de cuisine, une table et des sièges.
- Des étagères de rangement.
- Des luminaires.
- Du matériel de ménage.
FAQ :
Quelles autorisations pour ouvrir un gîte ?
Plusieurs autorisations sont requises pour ouvrir un gîte :
- Une déclaration en mairie.
- Une inscription au RCS.
- Une immatriculation auprès du guichet unique.
- L’obtention d’une licence pour vendre de l’alcool et d’un agrément pour servir de la nourriture.
Votre établissement doit également répondre à un certain nombre de normes d’hygiène, d’accessibilité et de sécurité. S’il a une capacité supérieure à 15 personnes, il doit ainsi se conformer aux normes ERP.
Quel budget pour ouvrir un gîte ?
Le budget nécessaire pour ouvrir un gîte dépend de nombreux facteurs tels que le coût du bien immobilier, des travaux, des équipements à acheter, des frais administratifs ou encore de la communication. Il faut donc compter un investissement minimum de 100 000 €, qui peut aller jusqu’à 500 000 €.
Quelles aides pour ouvrir un gîte ?
En plus des différentes sources de financement (emprunt, crowdfunding, love money, épargne) courantes, il est possible de bénéficier d’aides des collectivités locales. Pour en savoir plus, il est conseillé de contacter la mairie de la commune dans laquelle vous souhaitez ouvrir un gîte pour voir si vous pouvez en bénéficier.
Tenir un gîte : est-ce rentable ?
L’ouverture d’un gîte nécessite un investissement conséquent. La rentabilité de votre projet dépend principalement de la tarification de vos prestations et du taux d’occupation de votre établissement. Vous devez donc anticiper les différentes charges pour déterminer le chiffre d’affaires à atteindre. Proposer des services variés et de qualité constante, avoir une bonne visibilité, gérer efficacement les coûts sont des éléments contribuant à assurer le développement de votre activité.