Ouvrir une station de lavage auto : les étapes à suivre en 2025

Les stations de lavage professionnelles ont la cote. En France, plus de la moitié des automobilistes ont déjà eu recours à ce type de service pour nettoyer leur voiture, et 35 % des usagers le font au moins une fois par mois. Vous souhaitez surfer sur ce marché favorable et ouvrir une station de lavage dans votre commune ? Du choix du statut juridique adapté à l’obtention des autorisations, ce projet implique de suivre un certain nombre d’étapes clés et d’effectuer des formalités administratives incontournables. Dans cet article, Keobiz vous explique comment définir les contours de votre projet et ouvrir votre lavage auto dans le respect de la réglementation.

Quels sont les prérequis pour ouvrir un lavage auto ?

En théorie, toute personne peut décider d’ouvrir une station dédiée au lavage des véhicules à moteur (voitures, motos, utilitaires, camping-cars et autres), sans obligation de détenir un diplôme ou de justifier d’une expérience professionnelle. Néanmoins, une formation dans le domaine de l’automobile, de la gestion d’entreprise ou de la comptabilité peut s’avérer utile pour exercer. Par exemple :

• CAP maintenance des véhicules.
• BTS assistant de gestion PME-PMI ou comptabilité-gestion.
• Diplôme de comptabilité et de gestion.
• DUT gestion des entreprises et des administrations.
• Formation en préparation esthétique des véhicules d’occasion.

Il est donc possible de se lancer sans compétences particulières. Mais le succès d’un tel projet repose sur une préparation rigoureuse et sur une compréhension approfondie des obligations administratives, juridiques et environnementales auxquelles tout centre de lavage doit se plier.

Par ailleurs, il est crucial de se faire une idée précise des investissements nécessaires à l’ouverture d’un lave-auto. En effet, les dépenses à prévoir doivent figurer en bonne place dans votre business plan. Elles englobent l’acquisition ou la location d’un terrain et d’un local, l’achat du matériel de lavage, mais aussi les démarches de création d’entreprise, les assurances obligatoires et la stratégie de communication. En tout, il faut compter entre 50 000 et 200 000 € pour une station clé en main.

Quelles sont les étapes à suivre pour ouvrir une station de lavage ?

L’ouverture d’une station de lavage automobile nécessite de suivre plusieurs étapes clés qui vont de la définition du projet à l’application des réglementations spécifiques de ce secteur d’activité, en passant par le choix de l’emplacement et par l’immatriculation. Voici ce qu’il faut savoir.

Définir son projet de station de lavage

Première chose à faire : définir clairement votre projet d’ouverture de station destinée au lavage des véhicules en tenant compte de toutes les possibilités qui s’offrent à vous. Ici, on peut distinguer deux grandes approches : le concept de votre établissement, et le choix entre franchise et indépendance.

Le choix du concept

Pour ce qui est du concept, il faut savoir qu’il existe différentes stations de lavage :

• Station de lavage dédiée aux particuliers ou aux professionnels (dans ce dernier cas, la structure doit être équipée pour accueillir des véhicules utilitaires, des camions et autres poids lourds).
• Station offrant des modes de lavage spécifiques : lavage sans eau, lavage à haute pression ou lavage aux rouleaux. Vous pouvez aussi laisser le loisir aux clients de laver eux-mêmes leur véhicule ou opter pour des systèmes automatisés.
• Centre de lavage proposant des services complémentaires au lavage haute pression classique : lavage intérieur des véhicules ou vente de produits associés à l’entretien.

L’étude de marché vous aidera à identifier le concept le plus attractif en fonction de votre zone de chalandise, de la concurrence présente sur le secteur, et des attentes de votre clientèle cible.

Le choix de l’indépendance ou de la franchise

Autre décision importante à prendre : celle d’ouvrir une station indépendante ou franchisée. Les deux solutions ont leurs avantages et leurs inconvénients.

• Les franchisés bénéficient d’un concept éprouvé, d’une notoriété établie, d’un savoir-faire technique indiscutable, et de meilleures conditions pour acquérir le matériel nécessaire. Le réseau est également susceptible de fournir des kits marketing et des outils métier, et de proposer des formations. En contrepartie, il faut verser un droit d’entrée, ainsi qu’une redevance mensuelle dont le montant varie selon la franchise.

• L’indépendance vous permet de développer votre projet en toute liberté, de prendre vos propres décisions stratégiques et d’établir votre plan marketing selon vos préférences. Vous fixez vous-même vos tarifs et percevez l’intégralité des fruits de votre travail. Mais cela suppose de bâtir votre clientèle à partir de zéro et de développer votre marque.

Réaliser une étude de marché

L’étape suivante est la suite logique de la définition de votre projet : il s’agit de le confronter aux réalités du marché afin d’évaluer sa viabilité commerciale. Autrement dit, vous devez réaliser l’incontournable étude de marché, découpée comme suit :

• Analyse de la clientèle cible : ses besoins, ses habitudes de fréquentation et les tarifs qu’elle est prête à accepter pour ce type de service.
• Analyse des opportunités de marché : les concepts de lave-auto qui fonctionnent et ceux qui ont peu de chances d’attirer des clients.
• Analyse des concurrents : les offres qui existent déjà sur le secteur et leurs caractéristiques (type d’enseigne, prix pratiqués, services proposés).
• Analyse du terrain : il s’agit de déterminer si les emplacements envisagés sont adaptés à ce type d’activité.

Établir un business plan

L’établissement du business plan est l’une des étapes les plus importantes pour créer une entreprise, qu’il s’agisse d’ouvrir une station de lavage ou de louer des biens meublés (voir à ce propos notre article « Business plan de gîte »). Ce document vise à présenter aux futurs investisseurs les détails de votre projet de création de station : prestations proposées, facteurs de réussite, coûts relatifs au projet, montant de l’investissement dans la station (avec votre apport personnel), équipements à acheter, installations à prévoir, et exigences à respecter en matière de réglementation. C’est aussi dans le business plan qu’il faudra justifier votre choix de statut juridique (sachant qu’il sera toujours possible de le modifier par la suite grâce au formulaire M2 à remplir en ligne, comme pour passer d’entrepreneur individuel à une forme de société) ou votre décision d’ouvrir une franchise par exemple.

En rédigeant votre business plan, pensez toujours à une chose essentielle : les personnes et les établissements que vous allez solliciter pour obtenir un financement attendent un retour sur investissement. Ce document doit donc leur démontrer la viabilité économique de votre projet en affichant des chiffres concrets : coûts prévisibles, rentabilité prévisionnelle, entrées et sorties d’argent, et perspectives financières à moyen terme (en somme, le chiffre d’affaires estimé).

Établir un budget prévisionnel

Le budget à prévoir pour ouvrir un lavage auto dépend de la nature de la structure et des services proposés. Pour l’établir, vous devez anticiper les nombreuses dépenses qui vous attendent :

• Les frais d’achat/de location du terrain ou du local existant.
• Les travaux de mise en conformité, de rénovation ou de raccordement (selon les besoins).
• Le prix du matériel de lavage : rouleaux, jets à haute pression, système vapeur, séchoir automatique, aspirateurs, système de recyclage des eaux usées, séparateur d’hydrocarbures, bornes de paiement et gonfleur automatique. À tout cela, il faut ajouter le coût des produits d’entretien.
• Le recrutement du personnel (charges patronales, versement des salaires, frais de formation et autres).
• Les charges d’exploitation et les impôts locaux.
• Les primes d’assurance.
• Le coût éventuel de l’adhésion à une franchise (le droit d’entrée varie en fonction de la marque).
• Le budget communication et marketing (conception d’un site web, présence sur les moteurs de recherche et sur les réseaux sociaux, prospection avec des supports physiques, publicité).

En moyenne, il faut prévoir entre 50 000 et 200 000 € pour reprendre un lave-auto existant, et donc beaucoup plus si vous devez faire édifier une installation par vous-même.

Choisir l’emplacement de votre station de lavage

L’emplacement de votre station ne doit rien laisser au hasard : c’est la clé de son succès. D’abord, parce que votre établissement doit se trouver à proximité d’une zone fréquentée (zone commerciale ou industrielle, station-service ou autre) ou d’un lieu de passage inévitable (à la sortie d’une ville par exemple), mais aussi être bien visible depuis la route.

Ensuite, parce que le terrain doit présenter des caractéristiques essentielles. Si vous envisagez de bâtir votre station de toutes pièces, vous devez choisir un terrain constructible, raccordé aux réseaux d’électricité et d’assainissement, offrant une superficie suffisante pour accueillir plusieurs pistes de lavage (tablez sur un minimum de 500 m²).

Opter pour la forme juridique adaptée

Une autre étape importante consiste à choisir le statut juridique de votre lave-auto. Cela aura des conséquences sur l’étendue de la responsabilité des associés, sur votre régime fiscal et social, et sur vos perspectives de développement.

De façon générale, le choix se fait entre deux grandes formes sociales :

• L’entreprise individuelle, qui est une forme juridique en nom propre caractérisée par sa simplicité de gestion administrative, fiscale, sociale et comptable. Les bénéfices de l’entrepreneur sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR).

• La société, qui peut être unipersonnelle (un seul associé) ou pluripersonnelle (plusieurs associés). Avec ce type de statut, la responsabilité est limitée aux apports versés au capital social, et l’encadrement juridique permet de sécuriser l’activité. De plus, votre activité gagne en crédibilité, ce qui facilite l’accès au prêt bancaire. En matière de fiscalité, les revenus sont soumis à l’impôt sur les sociétés, avec option possible pour l’IR dans certaines conditions. Quant au régime social, il dépend du statut du dirigeant.

Déclarer l’activité de votre centre de lavage

L’étape de la déclaration d’activité a été grandement simplifiée : depuis 2023, l’ensemble des formalités est à effectuer sur le guichet unique de l’INPI en remplissant un formulaire en ligne et en téléchargeant les pièces justificatives directement sur la plateforme.

Cependant, en fonction du statut juridique choisi pour votre lave-auto, vos obligations ne seront pas les mêmes. Pour une société, notamment, vous aurez à produire plusieurs documents plus complexes que pour une entreprise individuelle :

• Un exemplaire des statuts datés et signés par tous les associés.
• Un justificatif de domiciliation de l’entreprise.
• Une attestation de publication d’une annonce légale dans un support habilité.
• La déclaration des bénéficiaires effectifs.
• Une attestation de dépôt du capital social sur un compte bancaire.
• Les documents concernant le dirigeant : pièce d’identité, déclaration sur l’honneur de non-condamnation et de filiation, acte de désignation (s’il n’est pas nommé dans les statuts), et justificatif de mariage ou de Pacs en cas de conjoint ou de partenaire collaborateur.

À l’issue de la procédure d’immatriculation, vous recevrez un numéro SIRET d’identification de votre entreprise délivré par l’Insee.

Obtenir les autorisations nécessaires

La création d’un lave-auto suppose d’obtenir des autorisations ou de déposer des déclarations en lien avec les règles administratives qui encadrent ce type d’activité. Faisons le point sur les obligations à respecter.

• Obtention d’un permis de construire si vous édifiez un bâtiment ou un local, que vous installez des équipements fixes ou que vous modifiez l’aspect du terrain. Pour des travaux plus légers, une simple déclaration préalable de travaux peut suffire.
• Procédure de déclaration, d’enregistrement ou de demande d’autorisation au regard de la classification des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Compte tenu des spécificités locales, il est recommandé de se rapprocher de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) pour obtenir des informations sur la faisabilité environnementale du projet dans la zone que vous avez choisie.

• Obtention d’une autorisation d’implantation pour la collecte des eaux usées, qui suppose de prouver que votre station ne représente pas un risque de pollution. Cela nécessite de signer un contrat avec une société agréée pour la collecte et le traitement des boues, de raccorder votre installation au réseau public ou à un système indépendant de retraitement des eaux sur site, mais aussi de disposer d’un système de débourbage et d’un séparateur à hydrocarbures. Durant l’exploitation, un contrôle peut être effectué à tout moment par la mairie ou par la DREAL.

• Obtention des autorisations spécifiques prévues par la commune, par exemple pour l’installation d’une enseigne commerciale, pour l’ouverture d’un accès sur voirie publique, ou pour l’exploitation d’un local en zone protégée. Il convient de vous renseigner auprès de la mairie de la commune d’installation.

Respecter la réglementation liée à l’exploitation d’une station de lavage

Enfin, notez que votre station doit respecter des obligations relatives à l’exploitation d’un établissement commercial. Vous devez notamment afficher les tarifs toutes taxes comprises, ainsi que les horaires d’ouverture et les consignes d’utilisation des appareils, et tenir à jour votre registre des interventions techniques.

Par ailleurs, vous êtes dans l’obligation de souscrire au minimum une assurance responsabilité civile professionnelle qui couvre votre activité en cas de dommages causés à des tiers. Il est fortement recommandé d’y adjoindre une assurance multirisque pour le local et le matériel, une garantie contre les risques environnementaux, une protection juridique, et une assurance perte d’exploitation – même si ces assurances sont facultatives.