Devenir chauffeur VTC sans suivre une formation, est-ce possible ?
L’activité de conducteur de VTC est en plein essor. Vous envisagez de rejoindre la profession, et vous vous demandez s’il est possible de devenir chauffeur VTC sans formation préalable ? En réalité, il suffit pour exercer d’obtenir une carte professionnelle VTC et, pour cela, de passer un examen dédié – sans aucune obligation de s’y préparer par le biais d’une formation – ou de demander une équivalence si vous justifiez d’une expérience suffisante dans le même domaine. Keobiz vous dit tout ce qu’il faut savoir.
Pour devenir conducteur de VTC, il faut avoir un permis B valide, un casier judiciaire vierge, un certificat d’aptitude physique à la conduite, et une carte professionnelle dont la délivrance est conditionnée à la réussite d’un examen.
Il est possible d’obtenir la carte VTC sans suivre de formation : en passant l’examen comme candidat libre ou en demandant une équivalence professionnelle.
Une fois la carte obtenue, il faut encore créer l’entreprise, immatriculer l’activité, souscrire une assurance et préparer le véhicule.
Comment devient-on conducteur de VTC ?
Avant de nous intéresser à la formation, une question se pose : comment devient-on conducteur de voiture de transport ou de tourisme avec chauffeur ? Il faut savoir que l’exercice de l’activité de VTC en France ne nécessite pas de diplôme, mais que le candidat doit tout de même remplir plusieurs obligations.
En pratique, vous devez :
- Détenir un permis de catégorie B depuis 3 ans au moins. Cette durée est réduite à 2 ans si vous avez suivi la conduite accompagnée.
- Présenter un casier vierge (volet n° 2). En effet, la profession est interdite aux personnes ayant fait l’objet d’une condamnation pour vol, pour abus de confiance, ou pour tout délit routier sanctionné d’une peine de prison d’au moins 6 mois.
- Disposer d’un certificat d’aptitude à la conduite remis par un médecin agréé, à la suite d’un examen médical.
- Avoir obtenu une carte professionnelle délivrée par le préfet du département d’exercice.
Si vous envisagez de créer une entreprise dans le secteur du transport, vous devez également obtenir une autorisation spécifique (une « capacité de transport ») en passant un examen.
C’est la carte professionnelle relative au métier de chauffeur qui nous intéresse ici. Il existe deux manières de l’obtenir :
- En passant un examen VTC organisé par la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA), avec pour but d’évaluer la capacité du candidat à transporter des passagers dans les meilleures conditions – notamment en matière de sécurité. Les candidats peuvent suivre une formation préalable, mais celle-ci n’est pas obligatoire pour pouvoir s’inscrire.
- En devenant conducteur de VTC par équivalence, ce qui nécessite de justifier d’au moins 1 an d’expérience à temps complet dans le même secteur (par exemple, comme chauffeur de taxi ou comme salarié pour une entreprise de transport).
Le métier de conducteur de VTC est plus facilement accessible que celui de chauffeur de taxi. En effet, ce dernier doit passer un examen pour obtenir un certificat de capacité professionnelle de chauffeur de taxi (CCPCT), puis louer ou acheter une licence dont le prix peut atteindre 300 000 euros.
Peut-on devenir chauffeur sans formation VTC ?
La réponse est oui, car la formation préalable à l’examen VTC n’est pas obligatoire : vous avez la possibilité de passer cette épreuve en candidat libre, ou de demander une équivalence si vous avez suffisamment d’expérience professionnelle. La réussite de l’examen ou la justification de votre expérience vous permet d’obtenir la carte professionnelle indispensable à l’exercice de l’activité.
Passer l’examen VTC (en se passant de formation)
L’inscription à l’examen se fait directement en ligne, sur le site de la CMA du département concerné. Celle-ci est chargée d’organiser les examens destinés aux chauffeurs de VTC, de taxi et de véhicules motorisés à deux ou trois roues (VMDTR), comme le prévoit la loi du 29 décembre 2016 relative à la régulation, à la responsabilisation et à la simplification dans le secteur du transport public particulier de personnes. Plus d’informations sur le site de la CMA.
Le dossier d’inscription à transmettre comporte :
- Une copie d’une pièce d’identité valide.
- Une copie du permis B en cours de validité, avec un nombre de points suffisant.
- Un justificatif de domicile récent (moins de 3 mois).
- Le certificat médical obtenu auprès d’un médecin agréé.
- Une photo d’identité.
L’inscription coûte environ 200 euros, que vous avez la possibilité de payer en ligne.
Le déroulement de l’examen
L’examen VTC se déroule en deux parties : une épreuve théorique en guise de test de connaissances, et une épreuve pratique.
Le test de connaissances
Cette vérification des connaissances se déroule sous la forme d’un questionnaire à choix multiples (QCM) ou de questions à réponses courtes (QRC). Cinq épreuves sont communes aux trois activités (VTC, taxi et VMDTR) et deux sont spécifiques aux VTC. Pour réussir, vous devez obtenir une note minimale de 10/20, sans aucune note éliminatoire.
Épreuve
Durée
Coefficient
Note éliminatoire
Réglementation du Transport Public Particulier de Personnes (T3P)
45 min
3
6/20
Gestion d’entreprise
45 min
2
6/20
Sécurité routière
30 min
3
6/20
Langue française
30 min
2
6/20
Langue anglaise
30 min
1
4/20
Développement et gestion commerciale VTC
30 min
3
6/20
Réglementation nationale VTC
20 min
3
6/20
Notez que les annales des épreuves des années précédentes sont disponibles sur le site de la CMA : leur étude consciencieuse vous permettra de vous préparer à l’examen.
Le test pratique
La partie pratique de l’examen VTC consiste en une épreuve de conduite professionnelle. Le candidat joue le rôle du chauffeur devant deux examinateurs qui représentent des clients : un membre de la CMA et un expert, qui peut être un conducteur en activité ou un inspecteur du permis de conduire. L’épreuve s’étend sur une durée de 45 minutes.
Durant le parcours, les examinateurs vérifient plusieurs points :
- Votre connaissance du territoire parcouru.
- La qualité et la sécurité de votre conduite.
- Votre capacité à gérer un client.
- Votre aptitude à établir une facture et à encaisser un paiement.
Pour réussir, vous devez obtenir une note d’au moins 12/20, sachant qu’il existe des fautes éliminatoires.
Vous avez le droit de vous présenter jusqu’à 3 fois à l’examen pratique dans un délai de 12 mois suivant votre admissibilité aux épreuves théoriques.
En cas de succès, la CMA vous délivre une attestation que vous devrez intégrer à votre dossier de demande de carte professionnelle.
Quelle formation pour passer l’examen ?
Vous avez la possibilité de préparer l’examen VTC par vos propres moyens, mais aussi de suivre une formation dédiée. Celle-ci est facultative, mais fortement recommandée si vous voulez augmenter vos chances de réussir l’épreuve.
D’une durée variable en fonction de la zone géographique et du centre de formation choisi (entre 50 et 300 heures), elle vous forme aux épreuves théoriques et pratiques, pour un coût oscillant entre 400 et 1 500 euros, à payer sur place (en cas de formation en présentiel) ou en ligne. Notez que des aides au financement sont proposées par France Travail (ex-Pôle Emploi).
La préparation à l’examen VTC doit être assurée par un centre agréé, à trouver parmi la liste proposée par la CMA.
Comment obtenir la carte VTC sans suivre de formation préalable ?
Comme expliqué plus haut, il y a deux cas de figure : obtenir la carte suite à l’examen ou demander une équivalence.
Déposer une demande après l’examen
Une fois l’examen réussi, vous devez déposer une demande de carte professionnelle auprès de la préfecture de votre département. Cette procédure peut être réalisée en ligne, sur le site gouvernemental demarches-simplifiees.fr, en transmettant plusieurs pièces justificatives :
- Une copie recto verso d’une pièce d’identité valide.
- Une copie recto verso du permis de conduire en cours de validité.
- Un justificatif de domicile de moins de 3 mois.
- Une version numérique de la photo d’identité.
- Une copie de l’attestation médicale de capacité physique.
- Une copie de l’attestation d’admission à l’examen VTC.
- Une copie de la signature.
Vous devez également vous acquitter de la somme de 57,60 euros, plus les frais d’envoi au tarif « lettre expert ». La demande est instruite dans un délai moyen de 3 mois, et plus si vous présentez un dossier incomplet qui nécessite plusieurs échanges avec l’administration.
Déposer une demande par équivalence
Si vous pouvez justifier d’une expérience dans le domaine du transport de personnes d’au moins 1 an (au cours des 10 années qui précèdent), vous pouvez obtenir une équivalence pour devenir chauffeur VTC sans suivre de formation ni passer un examen. Il s’agit ainsi de demander une carte professionnelle en faisant reconnaître votre expérience. La liste des pièces à fournir dépend de l’activité exercée. En plus des documents cités plus haut, il faut présenter :
- Pour les conducteurs salariés : des fiches de paie et un contrat de travail, ainsi qu’un relevé de carrière tous régimes de l’Assurance retraite.
- Pour les indépendants : un extrait Kbis, une attestation de capacité physique, et tout document permettant d’établir la réalité de l’activité (bilan comptable ou liasse fiscale, par exemple).
- Pour les chauffeurs de taxi ou de VMDTR : une copie de la carte professionnelle et tout document permettant d’établir la réalité de l’activité.
Le prix de la carte est identique, mais la procédure est plus longue : il faut compter 1 an en moyenne.
Une fois la carte professionnelle obtenue, la réglementation contraint le conducteur de VTC à la renouveler tous les 5 ans en suivant un stage de formation continue de 14 heures.
Quelles sont les autres obligations pour devenir conducteur de VTC ?
En marge de l’obtention de la licence VTC, qui désigne la carte professionnelle spécifique au métier de chauffeur délivrée par la préfecture (à condition de présenter une attestation de réussite à l’examen de la chambre des métiers, avec ou sans formation VTC, et un casier judiciaire vierge), vous devez remplir d’autres obligations pour commencer à exercer une activité de chauffeur VTC. Pour devenir chauffeur Uber (par exemple), il vous faut :
- Choisir un statut juridique adapté. À ce titre, vous pouvez devenir chauffeur indépendant en auto-entrepreneur, avec des formalités et des obligations fiscales et sociales simplifiées (mais avec un plafond de chiffre d’affaires à ne pas dépasser, fixé à 77 700 euros par an pour une micro-entreprise de service), ou au régime de l’entreprise individuelle. Ou encore choisir la SASU pour exercer comme conducteur de VTC, une procédure plus complexe, mais qui vous fait bénéficier d’une forme sociale plus souple. Notez qu’il est possible de changer de statut juridique en VTC à tout moment.
- Immatriculer votre activité via le guichet unique des formalités des entreprises et vous inscrire au registre des VTC (voiture de transport avec chauffeur). Cette seconde démarche est payante : l’inscription au registre coûte 170 euros.
- Vous équiper d’un véhicule adapté, qui répond à des critères légaux : une voiture de moins de 6 ans (sauf auto de collection), comprenant minimum 4 portes et entre 4 et 9 places (chauffeur compris), dont le moteur affiche une puissance supérieure ou égale à 84 kW, et dont les dimensions sont au moins de 4,50 m x 1,70 m. De plus, vous devez afficher sur le véhicule une vignette rouge autocollante délivrée par le registre des VTC, pour environ 35 euros : deux exemplaires doivent être collés à l’avant et à l’arrière de la voiture. (Notez que les voitures VTC sont généralement des véhicules haut de gamme.)
Les véhicules électriques et hybrides sont dispensés de respecter les critères légaux.
- Souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle, spécifique à l’activité de transport de personnes. En cas de manquement, vous risquez une amende de 3 750 euros.
Lorsque ces démarches ont été accomplies, vous êtes paré pour démarrer votre métier de conducteur de VTC. Pour commencer, vous pouvez vous inscrire sur des plateformes de réservation comme Uber, spécialisées dans ce type de service, afin de trouver vos premiers clients. Mais attention, car sur ces outils, les avis postés par les passagers comptent beaucoup pour forger votre réputation : il est donc essentiel de fournir un service de qualité.
Obtenir un devis gratuit et sans engagement !
Pour exercer le métier de conducteur de VTC, vous devez obligatoirement être titulaire d’une carte délivrée par la préfecture à la suite d’un examen spécifique, ou d’une équivalence si vous justifiez d’une expérience suffisante. Il n’est donc pas possible d’accéder à cette activité sans cette carte, qui valide vos compétences en tant que chauffeur habilité à transporter des personnes. Par ailleurs, vous devez avoir le permis de conduire, présenter un casier vierge, justifier d’une attestation d’aptitude remise par un médecin, suivre toutes les étapes pour devenir entrepreneur (ou créer une société), et enfin disposer d’un véhicule adapté (acheté ou en location) au métier de conducteur.
L’accès au métier est réservé aux détenteurs d’une carte VTC. Pour devenir conducteur de VTC sans suivre de formation, deux solutions s’offrent à vous :
- Passer directement l’examen, la formation n’étant pas obligatoire pour vous inscrire.
- Demander une équivalence, si vous avez déjà de l’expérience comme chauffeur dans le transport de personnes (au moins 1 an).
Par ailleurs, l’inscription au registre VTC est obligatoire.
La rémunération d’un conducteur de VTC varie grandement en fonction de son statut et de la nature des courses prises en charge. Un indépendant peut gagner jusqu’à 3 000 euros par mois en s’investissant dans son travail, mais le salaire médian s’élève à 2 500 euros mensuels.
La carte professionnelle du conducteur de VTC est fabriquée par l’Imprimerie nationale et coûte 57,60 euros, toutes taxes comprises. À cela, il faut ajouter les frais relatifs à l’envoi au tarif « lettre expert ». Au global, la carte revient à 60 euros environ.