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Exercer un métier

Ouvrir un contrôle technique : le guide pas-à-pas

Sommaire :

1.Les certifications et agréments nécessaires pour ouvrir un contrôle technique
2.Les équipements réglementaires à acquérir pour l’ouverture d’un contrôle technique
3.Comment ouvrir un contrôle technique : les étapes clés
4.Ouvrir un contrôle technique franchisé ou en tant qu’indépendant ?
5.FAQ :
En résumé :
  • Pour ouvrir un contrôle technique, vous devez obtenir un agrément et suivre des formations obligatoires.

  • Des équipements certifiés et un local aux normes sont requis pour pouvoir contrôler les véhicules dans les règles établies par l’État.

  • L’investissement initial varie entre 120 000 € et 250 000 € selon la taille et le modèle choisi (indépendant ou franchisé).

  • La création d’une société est à privilégier pour lancer votre centre de contrôle technique dans de bonnes conditions.

  • Un business plan solide est indispensable pour convaincre les banques et structurer le projet.

  • Pour financer votre projet, plusieurs solutions de financement existent : prêt bancaire, aides publiques, leasing, etc.

  • Les contrôleurs techniques peuvent choisir entre deux modèles : la franchise ou l’indépendance.

Lancer son propre contrôle technique peut être une activité très rentable. Sauf pour les voitures de collection de plus de 65 ans, c’est une étape obligatoire pour tous les véhicules en circulation. Mais ouvrir un contrôle technique automobile, ce n’est pas simplement contrôler les défaillances possibles des feux, de la suspension ou de la carrosserie. Vous devez avant tout répondre aux exigences de la réglementation imposée aux contrôleurs, comme la formation, l’agrément, les installations et les équipements obligatoires. Vous vous demandez comment ouvrir un contrôle technique ? De la réalisation de votre étude de marché à l’immatriculation de votre entreprise, en passant par l’évaluation du budget pour ouvrir un contrôle technique, Keobiz vous aide à lancer votre activité !

Les certifications et agréments nécessaires pour ouvrir un contrôle technique

L’ouverture d’un contrôle technique est très réglementée. À commencer par les formations et les agréments obligatoires.

Les diplômes et formations pour devenir contrôleur technique automobile

Le métier de contrôleur technique fait partie des professions réglementées. Pour exercer la profession, vous devez posséder un diplôme au minimum de niveau CAP ou justifier d’une expérience professionnelle de plus de 5 ans dans la réparation automobile.

Les diplômes possibles pour devenir contrôleur technique sont :

  • Un CAP ou un BEP en mécanique automobile, carrosserie, électricité automobile ou tôlerie et deux ans d’expérience dans la maintenance ou la réparation automobile.
  • Un Bac Pro, un BTS ou un DUT dans l’industrie automobile.

En plus de ces formations, le gérant doit suivre la formation d’exploitant de 35 heures. Cette dernière est dispensée dans un organisme de formation reconnu par l’État tel que AFTEC, l’IFAP ou encore FORAUTO.

L’agrément obligatoire pour ouvrir un centre de contrôle technique

Avant toute ouverture, vous devez obtenir un agrément délivré par la préfecture. Plusieurs conditions sont à respecter pour l’obtenir :

  • Présenter un casier judiciaire B2 vierge (sans aucune condamnation).
  • Disposer des qualifications requises : un certificat de qualification professionnelle (CQP), un titre professionnel de contrôleur technique ou l’un des diplômes précités.
  • Les candidats diplômés d’un CAP, BEP, Bac Pro, etc., doivent en plus justifier d’une formation initiale. La formation comprend 245 heures pour la partie théorique et 70 heures de pratique en centre spécialisé pour les véhicules légers (105 heures pour les véhicules lourds).
  • Ne pas exercer une activité de commerce ni de mécanicien automobile au sein du centre de contrôle.

La demande doit être adressée au préfet, par la personne physique ou la personne morale qui exploite les installations du centre. Elle doit être accompagnée d’un dossier complet. Si le centre est affilié à un réseau de contrôle agréé, un avis du réseau doit y être joint. Pour les centres indépendants, c’est l’organisme technique central (OTC) qui fournit cet avis.

L’agrément peut être suspendu ou retiré, totalement ou partiellement, si les conditions qui ont permis sa délivrance ne sont plus respectées. À noter qu’il existe également un agrément spécifique pour les réseaux de contrôle, attribué par le ministère des Transports.

Enfin, ce dernier est délivré pour une durée illimitée, sauf pour les réseaux de contrôle (dix ans renouvelables).

L’attestation d’habilitation pour les contrôles techniques spécifiques

Le contrôle de certains véhicules dont les voitures électriques et hybrides nécessite une habilitation électrique spéciale avec mention contrôle technique. Les salariés qui réalisent ce type de contrôle, ainsi que leur employeur, doivent présenter une attestation d’habilitation à chaque demande des services de l’État. L’habilitation, délivrée par l’employeur, s’acquiert après avoir suivi une formation de 14 heures en centres spécialisés.

Bon à savoir :

Depuis le 15 avril 2024, le contrôle technique s’applique également aux véhicules de la catégorie L, c’est-à-dire les deux-roues, trois-roues et quadricycles motorisés. Sont désormais concernés : motos, scooters, cyclomoteurs, tricycles à moteur… Pour répondre à cette nouvelle obligation, une extension d’agrément est nécessaire.

Les équipements réglementaires à acquérir pour l’ouverture d’un contrôle technique

Pour pouvoir exercer légalement, les contrôleurs doivent disposer d’un matériel spécifique et d’un local aux normes.

Les exigences concernant le local

Le local doit être conçu pour accueillir en toute sécurité les usagers et leurs véhicules et permettre aux contrôleurs de travailler dans des conditions optimales. Il doit notamment :

  • Respecter les dimensions minimales de 7 m x 2, 5 m x 3 m pour les véhicules légers (VL) et de 18,75 m x 4,5 m x 2,6 pour les véhicules lourds (poids lourds – PL).
  • Être équipé d’une fosse ou d’un pont élévateur pour inspecter les parties inférieures des véhicules.
  • Respecter les normes de sécurité et d’accessibilité en vigueur (incendie, évacuation, signalétique).
  • Permettre une ventilation efficace, notamment lors des tests de pollution.
  • Offrir une zone d’attente pour les clients, séparée des zones de travail pour éviter tout risque d’accident.
  • Être couvert et hors gel.

Le matériel réglementaire obligatoire

Pour réaliser les prestations de contrôle technique, chaque centre doit s’équiper d’un ensemble d’appareils obligatoires, dont :

  • Un banc de freinage, pour mesurer l’efficacité du freinage.
  • Un dispositif de contrôle de l’usure des pneumatiques
  • Un analyseur de gaz d’échappement et un opacimètre, pour contrôler les niveaux de pollution.
  • Un dispositif de contrôle de suspension, afin de détecter les défauts d’amortisseurs.
  • Un projecteur de réglage des feux, pour vérifier l’éclairage et la signalisation.
  • Un outil de lecture OBD (On-Board Diagnostic) pour les véhicules les plus récents.
  • Un ordinateur avec logiciel agréé, pour enregistrer les résultats et générer les rapports de contrôle.
  • Du matériel de levage conforme à la réglementation (pont élévateur ou fosse).

Tous ces appareils doivent être homologués, régulièrement vérifiés et calibrés pour garantir leur fiabilité. Le non-respect de ces exigences peut entraîner un refus ou un retrait d’agrément.

Comment ouvrir un contrôle technique : les étapes clés

Après ce point essentiel sur les obligations et les normes à respecter, voici, étape par étape, la marche à suivre pour ouvrir un centre technique opérationnel et rentable.

Réaliser une étude de marché

Étape incontournable avant de lancer votre activité, l’étude de marché permet de vérifier s’il existe un réel besoin dans la zone d’implantation visée. Pour être efficace, votre analyse doit porter sur trois points :

  • Les centres de contrôle techniques concurrents présents dans le secteur et les prix pratiqués (visites et contre-visites).
  • Le type de clientèle, particuliers, professionnels ou les deux.
  • Le potentiel économique, c’est-à-dire le nombre de véhicules en circulation dans votre secteur. Vous pouvez obtenir ces données auprès des préfectures, des mairies ou de l’INSEE.

Évaluer le budget pour ouvrir un contrôle technique

Le budget pour ouvrir un contrôle technique dépend de plusieurs facteurs : la taille du centre, le type de véhicules contrôlés (VL ou poids lourds), le choix d’un modèle indépendant ou en franchise, et bien sûr le coût de l’immobilier.

Voici les principaux postes à anticiper :

  • Achat ou location du local : entre 2 000 € et 5 000 € par mois selon la localisation.
  • Travaux d’aménagement : de 30 000 € à 80 000 €.
  • Achat des équipements obligatoires : entre 70 000 € et 120 000 €.
  • Frais administratifs et juridiques : 2 000 € à 5 000 €.
  • Communication et marketing de lancement : 3 000 € à 10 000 €.

En moyenne, comptez un budget initial compris entre 120 000 € et 250 000 € pour un centre technique indépendant qui répond à 100 % aux exigences de la réglementation.

En plus de l’investissement initial, pensez à évaluer les frais de fonctionnement de votre centre. Cela vous aidera à déterminer plus précisément le prix de vos prestations. Les principaux pôles de dépenses sont : le salaire des employés, charges fixes et variables (entretien, réparation du matériel, remplacement des équipements après leur mise au rebut, consommables, etc.). Comptez en moyenne entre 50 000 et 100 000 € par an.

Si vous choisissez la franchise, chaque réseau de contrôle technique agréé pratique des tarifications différentes :

  • Autosur : apport personnel minimum de 30 000 € pour un investissement hors pas-de-porte de 60 000 €.
  • Dekra-Norisko : droits d’entrée de 2 400 euros, apport personnel minimum de 50 000 €, investissement hors pas-de-porte de 50 000 € et 3 % du chiffre d’affaires.
  • Auto Sécurité : investissement de 29 000 €, aucun apport personnel ni de droit d’entrée.
  • Sécuritest : apport personnel de 70 000 euros.
  • Autovision : investissements variables selon la zone d’implantation, apport de 40 000 euros, pas de droit d’entrée.

Choisir le statut juridique de l’entreprise

Le choix du statut juridique est déterminant, car il fixe les contours de votre entreprise, autant au niveau fiscal que social. La micro-entreprise est à éviter, son plafond de chiffre d’affaires est limité à 77 700 € pour les prestations de services et le régime ne permet pas de déduire les charges réelles (importantes dans ce type d’activité).

Le statut d’entreprise individuelle (EI) peut convenir dans certains cas. Il ne nécessite pas de capital minimum et protège votre patrimoine personnel. Par contre, toutes les charges ne sont pas déductibles. C’est une option adaptée à une petite structure, moins à un grand centre avec plusieurs salariés.

Pour ouvrir votre centre dans les meilleures conditions, l’idéal est de créer une société (SARL, EURL, SAS ou SASU). Les sociétés offrent une responsabilité limitée, plus de flexibilité fiscale et sociale, et une meilleure crédibilité auprès des banques. Si vous vous lancez seul, optez pour une SASU ou une EURL. Si vous prévoyez d’intégrer des associés, choisissez la SARL ou la SAS (plus attractive pour les investisseurs).

Rédiger un business plan convaincant

Un business plan solide est indispensable, non seulement pour vous aider à structurer votre projet, mais aussi pour convaincre vos partenaires financiers. Il doit contenir :

  • Un résumé du projet.
  • L’étude de marché.
  • Le plan de financement.
  • Le prévisionnel de chiffre d’affaires.
  • La stratégie commerciale.

Votre business plan est un outil stratégique, à construire avec rigueur. Si besoin, les experts-comptables Keobiz peuvent vous accompagner dans sa rédaction avec des modèles personnalisés et des conseils sur mesure.

Service Keobiz :

Quels que soient votre domaine d’activité et votre projet, les experts-comptables Keobiz sont à vos côtés à chaque étape de votre vie d’entrepreneur. Vous souhaitez devenir aide à domicile ? Ouvrir un garage automobile ? Obtenir l’agrément pour une activité de service à la personne ? Choix de l’organisme de formation, tarification des prestations, immatriculation de l’entreprise, comptabilité et gestion d’entreprise, etc., nos experts vous aident à transformer un rêve en activité viable et rentable, dans le respect de la réglementation.

Trouver des financements pour lancer son contrôle technique

Comme vous avez pu le constater, ouvrir un contrôle technique demande un investissement important. Pour financer votre projet, plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • L’apport personnel : souvent exigé par les banques, il permet de montrer votre engagement dans le projet. Comptez entre 20 % et 30 % de l’investissement total.
  • Le prêt bancaire professionnel : la solution la plus fréquente. Un business plan solide, des garanties réelles et une projection financière cohérente sont indispensables pour convaincre les établissements de crédit.
  • Les aides publiques : prêt d’honneur, subventions Bpifrance, aides régionales ou dispositifs spécifiques à la création d’entreprise dans certaines zones. Pensez à solliciter votre CCI pour connaître les dispositifs locaux.
  • Le crédit-bail (leasing) pour le matériel : intéressant pour alléger le besoin en fonds propres tout en conservant une trésorerie disponible.

Faire les démarches d’immatriculation de la société

Aujourd’hui toutes les démarches de création d’entreprise – et de société – s’effectuent via le guichet unique de l’INPI.

Si vous créez une société, plusieurs formalités sont à réaliser au préalable :

  • Rédaction des statuts de la société.
  • Dépôt du capital social sur un compte bancaire professionnel.
  • Publication de l’avis de constitution dans un journal d’annonces légales.

Une fois votre demande d’immatriculation validée, vous serez automatiquement inscrit au registre du commerce et des sociétés (RCS). Vous recevrez votre numéro SIREN, véritable carte d’identité de votre société.

Souscrire les assurances obligatoires pour les centres de contrôle technique

Comme toute entreprise, un centre de contrôle technique doit être couvert contre les risques professionnels. Certaines assurances sont obligatoires, d’autres fortement recommandées.

  • Responsabilité civile professionnelle (RC Pro) : obligatoire, elle couvre les dommages causés à des tiers dans le cadre de votre activité.
  • Assurance des locaux et des appareils : en cas d’incendie, de vol ou de dégâts des eaux.
  • Assurance perte d’exploitation : pour compenser une perte de chiffre d’affaires en cas d’arrêt temporaire de l’activité.

Ouvrir un contrôle technique franchisé ou en tant qu’indépendant ?

Pour lancer votre activité, vous avez le choix entre deux modèles économiques : en indépendant ou franchisé. Voici un aperçu des avantages et inconvénients de chaque modèle pour vous aider à faire votre choix.

Ouvrir un centre indépendant :

  • En tant que responsable, vous êtes libre de vos tarifs, de votre communication et de vos fournisseurs.
  • Vous ne payez ni redevance ni droit d’entrée.
  • En contrepartie : vous devez tout gérer vous-même, sans appui de réseau.

Rejoindre une franchise :

  • Vous bénéficiez d’une notoriété immédiate et de l’accompagnement du réseau (formation, logiciels, équipements…).
  • Vous êtes référencé dans les campagnes de communication nationale.
  • En contrepartie :  vous devez respecter une charte qualité, suivre les tarifs recommandés, payer des droits d’entrée, prévoir un apport personnel et verser un pourcentage de votre chiffre d’affaires.
Bon à savoir :

En France, il existe deux catégories de réseaux franchisés. Les réseaux de franchise agréés par l’État : Autovision, Dekra-Norisko, Sécuritest, Auto Sécurité et Autosur. Les centres indépendants rattachés à des groupements (Auto Securitas, Auto’Nome, Auto Bilan System, etc.).

Lancer un centre de contrôle technique ne s’improvise pas. Entre les obligations réglementaires, les investissements lourds et les démarches administratives, chaque étape demande rigueur et préparation. Que vous choisissiez un modèle indépendant ou franchisé, la réussite de votre projet repose sur une stratégie bien ficelée et un accompagnement adapté. Avec Keobiz, bénéficiez de l’expertise de professionnels pour vous guider dans la création de votre entreprise, du montage de votre business plan à votre gestion comptable.

FAQ :

Quel est le salaire moyen d’un gérant de contrôle technique ?

Le salaire d’un gérant varie selon le statut choisi et la rentabilité du centre. En moyenne, un exploitant peut espérer entre 2 500 € et 4 000 € net par mois, avec des écarts selon la localisation, le volume de véhicules contrôlés et les charges fixes.

Comment se démarquer des autres centres de contrôle automobile ?

La concurrence est forte sur le marché du contrôle technique. Pour faire la différence, vous devez proposer une offre unique :

  • Des créneaux d’ouverture larges et flexibles (soirées, samedis).
  • La prise de rendez-vous en ligne.
  • Un accueil client et des services de qualité.

Pensez à nouer des partenariats locaux (garages, entreprises) et soignez votre communication locale et votre présence digitale.

Comment trouver le local idéal pour ouvrir un contrôle technique ?

Le choix du local est stratégique. Privilégiez une zone à fort trafic, facilement accessible et bien visible. Vérifiez la conformité du bâtiment avec les normes techniques (mètres obligatoires, ventilation, sécurité) avant de signer tout bail.

Sources :

Contrôle technique (Articles R323-1 à R323-27)
Agrément des contrôleurs, des installations et des réseaux
Guichet unique de l’INPI, portail e-procédures

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