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Le coût du travail en France

Vous envisagez d’embaucher ? Il est important de déterminer combien vous coûtera votre futur salarié, et donc le niveau de rémunération que vous serez en mesure de proposer. Pour le savoir, vous devez tenir compte de ce que l’on appelle le coût du travail : l’ensemble des dépenses liées à l’utilisation du facteur travail, qui comprennent aussi bien le salaire que les charges patronales ou les frais de formation. Justement, comment calculer le coût du travail en France, et comment utiliser cet indicateur pour comparer le prix de la main-d’œuvre entre les différents pays européens ?

En résumé : 
  • Le coût du travail désigne la différence entre le montant total versé par l’entreprise et la somme perçue par le salarié (en brut). Trop élevé, il peut pénaliser les entreprises nationales face à la concurrence étrangère, mais aussi être compensé par une qualité du travail plus importante.

  • Le coût du travail en France est parmi les plus élevés des pays membres de l’Union européenne, avec un coût horaire moyen de 38,4 €. Cette situation s’explique entres autres par une forte protection sociale dans l’Hexagone.

  • Le salaire n’est pas le seul élément à prendre en compte dans le calcul : il faut également intégrer tous les frais associés au recrutement, à la formation et à l’exercice quotidien de l’activité, comme l’achat du matériel nécessaire ou les notes de frais.

Coût du travail : de quoi parle-t-on ?

La notion de “coût du travail”, ou “coût salarial”, désigne l’ensemble des dépenses liées à l’emploi d’un salarié au sein d’une entreprise. Autrement dit, il s’agit des sommes versées par l’entité en contrepartie du travail fourni par l’employé, qui perçoit un salaire brut, puis un salaire net.

Ces informations apparaissent sur la fiche de paie de l’employé. Celle-ci comprend la rémunération brute et nette, le montant et l’assiette des cotisations sociales à la charge de l’employeur et du salarié (avec les taux attribués à chaque composante, comme la protection sociale ou la formation professionnelle, et avec les déductions et autres exonérations – par exemple, la réduction accordée pour les employés au SMIC), la nature et le montant des autres versements et retenues (comme la prise en charge des frais de transport entre le domicile et le travail), la date de versement du salaire, et les éventuels congés payés. Cela concerne tous les salariés, y compris lorsqu’ils sont embauchés par une EURL ou par une SASU, ainsi que tous les dirigeants assimilés salariés comme c’est le cas du gérant de SARL lorsqu’il est minoritaire. En revanche, les dirigeants non salariés ne sont pas concernés, même s’ils se versent une rémunération : par exemple, un auto-entrepreneur ne peut pas établir de fiche de paie pour lui-même.

Que comprend le coût du travail ?

Ce coût du travail comprend les éléments suivants :

  • Les salaires et traitements bruts : ce qui revient aux employés.
  • Les cotisations sociales à la charge de l’employeur (obligatoires, conventionnelles ou facultatives), que l’on appelle plus communément les charges patronales. Elles servent à financer la protection sociale du salarié ainsi que l’assurance chômage. Il faut savoir que ces cotisations patronales varient entre 25 et 42 % du salaire brut et que leur part augmente en fonction du niveau de rémunération.
  • Les frais de formation professionnelle (taxe d’apprentissage et contributions patronales au financement de ladite formation).
  • Les taxes et les impôts sur les rémunérations (déduction faite des subventions perçues par l’entreprise, à l’image de l’ancien CICE remplacé en 2019 par des dispositifs spécifiques, ou encore des exonérations consenties dans le cadre de l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise – voir les conditions pour bénéficier de l’Acre en EIRL).
  • Les dépenses diverses liées à l’emploi d’un salarié, comme les frais de recrutement.
Bon à savoir :

En parlant de coût du travail, il faut différencier le coût salarial dû par l’employeur (qui comprend les charges patronales) et le salaire touché par l’employé. Celui-ci se divise en deux : le salaire brut (hors primes, indemnités et majorations) et le salaire net (avant et après impôt).

Le coût du travail peut être exprimé de deux manières : on peut tenir compte du coût salarial horaire ou annuel. Ces deux mesures intègrent différents paramètres, comme le temps partiel, les heures supplémentaires effectuées, ou encore le nombre d’heures travaillées dans l’année. Enfin, il est possible de calculer ce coût au niveau de l’entreprise, de l’établissement, de la branche, ou encore du pays.

Exemple de calcul :

Prenons l’exemple d’un employé touchant le salaire minimum, établi à 1 766,92 € (montant brut mensuel) au 1er janvier 2024. Compte tenu de la réduction générale des cotisations patronales dont bénéficient les employeurs pour les salaires inférieurs à 1,6 fois le SMIC, le coût total employeur s’élève à 1 844 €. Dans le même temps, le salarié touche un salaire net à hauteur de 1 377 €, après déduction de ses propres cotisations sociales. (voir aussi la méthode de calcul du salaire brut en net.) Pour estimer combien vous coûtera votre futur salarié, vous pouvez utiliser le calculateur mis en ligne par le gouvernement : https://entreprise.francetravail.fr/cout-salarie/.

Pourquoi est-il important de connaître le coût du travail en France ?

Le coût salarial est un facteur déterminant pour les entreprises et les économies nationales, dans la mesure où il influe sur la compétitivité : cette donnée peut faire toute la différence dans un budget prévisionnel. C’est aussi un indicateur pris en compte par les investisseurs qui envisagent d’acheter des parts dans des sociétés étrangères. À ce titre, on peut se référer aux statistiques établies par Eurostat pour comparer le coût du travail en France avec d’autres pays de l’Union européenne :

  • 6,9 € en Bulgarie (le plus faible).
  • 14,7 € au Portugal.
  • 28,5 € en Italie.
  • 37,3 € en Allemagne.
  • 38,4 € en France.
  • 42,7 € au Luxembourg.
  • 48,3 € au Danemark (le plus élevé).

(Source : coût horaire de la main-d’œuvre dans l’industrie, la construction et le tertiaire marchand pour les entreprises de 10 salariés ou plus, Insee.)

Par exemple, il est possible de comparer les chiffres de France avec ceux du Luxembourg (où le coût du travail est plus élevé) ou avec ceux de l’Italie (où il est plus faible), afin d’évaluer les différences au sein de l’Union européenne. Ces statistiques sont à suivre avec régularité, compte tenu de l’évolution à court terme des coûts horaires encourus par les employeurs.

Néanmoins, ces chiffres seuls ne disent pas tout. Un coût du travail élevé n’est pas forcément un obstacle, dans la mesure où il peut être compensé par une productivité forte, par des compétences spécifiques et/ou par la fabrication de biens de consommation de meilleure qualité. En ce sens, un indicateur plus pertinent est le coût salarial unitaire réel, qui permet de comparer les différents pays en tenant compte des différences de rendement du travail et des prix à la consommation.

Bon à savoir :

Le coût salarial unitaire réel est calculé en divisant le coût salarial réel (c’est-à-dire le coût salarial divisé par l’indice des prix) par les quantités produites.

Les coûts à prendre en compte au-delà du salaire

Par ailleurs, le montant du salaire n’est pas le seul élément à prendre en compte en matière de coût du travail en France. En effet, il y a d’autres frais directs et indirects à intégrer au calcul, ceux-ci étant susceptibles de varier en fonction des secteurs d’activité :

  • Les coûts liés au processus de recrutement et à la formation à l’activité professionnelle.
  • Le prix des équipements requis pour le poste (matériel informatique, outils spécifiques, tenue vestimentaire, véhicule de fonction ou autre).
  • Les notes de frais émises par l’employé. Les sommes remboursées dans ce cadre sont exonérées de cotisations sociales.
  • Le prix du matériel imposé lorsque l’effectif dépasse un certain plafond (comme l’obligation d’installer des fontaines à eau ou de créer des salles de repos).

Ce sont autant de composantes à inclure dans votre calcul afin d’évaluer avec plus de précision le coût de votre futur salarié. N’hésitez pas à vous faire aider par un expert-comptable spécialisé pour vous simplifier la vie.

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Quelle différence entre le salaire brut et le salaire net ?

Le salaire net correspond au montant réellement touché par l’employé, une fois ses charges déduites du salaire brut (environ 23 %). Cette différence est captée par l’Urssaf et sert à financer les organismes de retraite, d’assurance maladie, de prévoyance et de formation, ainsi que les allocations chômage. Il faut distinguer le salaire net avant impôt et le salaire net après impôt, ce dernier correspondant à la somme perçue une fois l’impôt à la source prélevé.

Quel est le taux horaire pour une heure de travail en France ?

En 2021, le coût moyen de la main-d’œuvre en France s’élevait à 38,4 € par heure travaillée, contre 38,7 € l’année précédente. Au global, les rémunérations et traitements bruts (les montants touchés par les employés) constituent les deux tiers du coût de la main-d’œuvre. Le tiers restant est consacré en grande partie aux charges versées par le dirigeant, dont il faut déduire les éventuelles subventions et exonérations. Enfin, notez que le coût horaire varie en fonction du secteur d’activité, de la taille de l’entreprise, ou encore de l’implantation géographique.

Sources :
Fiche de paie
Réduction générale des cotisations versées par les entreprises
Les cotisations salariales
Coût du travail en Europe