Ouvrir une entreprise de nettoyage étape par étape

Vous rêvez de lancer votre activité de nettoyage ? Que vous visiez les particuliers ou les professionnels, ouvrir une entreprise de nettoyage demande préparation et méthode. Le secteur du nettoyage possède des exigences de réglementation sur l’hygiène et la propreté à connaître. De plus, si aucun diplôme n’est obligatoire, certaines qualifications sont un atout de poids pour vous démarquer. En tant qu’entrepreneur, plusieurs démarches sont également nécessaires pour créer une entreprise de nettoyage : choix du statut juridique (entreprise individuelle, EURL, SARL, etc.), protection du patrimoine, financement des coûts d’investissement, immatriculation, souscription des assurances… Keobiz vous fournit un guide complet pour savoir comment ouvrir une société de nettoyage solide, ainsi que des conseils pratiques pour décrocher votre premier chantier facilement.

Ouvrir une société de nettoyage : diplôme et compétences

Aucun diplôme spécifique n’est obligatoire pour ouvrir une entreprise de nettoyage, mais certaines compétences sont indispensables pour réussir dans le métier. Pour les acquérir, plusieurs formations sont possibles :

• Le certificat de qualification professionnelle (CQP) Agent d’entretien et rénovation en propreté en 6 mois et en alternance.
• Le CAP Agent de propreté et d’hygiène en 2 ans.
• Le Bac pro Hygiène et environnement en 3 ans.
• Le BTS Métiers des services à l’environnement (niveau Bac + 2).

Si vous êtes en reconversion professionnelle, il existe également des formations qualifiantes telles que le titre professionnel d’agent d’hygiène et de propreté qui se prépare en 4 mois environ (525 heures).

Bien que la formation ne soit pas obligatoire, n’hésitez pas à obtenir une certification. Ces labels de qualité sont un atout précieux pour garantir votre sérieux et vous démarquer de la concurrence. Voici quelques certifications et qualifications à posséder absolument :

• Les certifications ISO 9001 (gestion de la qualité), ISO 14001 (management environnemental) et ISO 22000 (sécurité alimentaire).
• L’Écolabel européen ou le label NF Environnement qui prouve la qualité écologique des produits utilisés.
• La qualification Qualipropre qui garantit à vos clients que votre entreprise fournit une prestation de qualité et qu’elle répond aux exigences réglementaires.

Enfin, selon les prestations proposées, certains agréments et formations peuvent être exigés :

• Le nettoyage spécialisé (médical, industriel, post-sinistre) nécessite un agrément spécifique qui prouve que votre entreprise est formée aux protocoles et équipée pour intervenir dans des contextes à haut risque.
• Le nettoyage en hauteur : pour utiliser des nacelles ou travailler sur des façades, vous devrez suivre une formation au travail en hauteur et obtenir une attestation de capacité.
• La collecte et le traitement des déchets : si vous manipulez ce type de déchets, un agrément de gestion des déchets est indispensable.
• L’utilisation de produits chimiques : bien que non obligatoire, une formation à la manipulation sécurisée des produits est fortement conseillée.

La réglementation spécifique au secteur du nettoyage

Se lancer dans le domaine du nettoyage professionnel implique de respecter la réglementation propre à l’entreprise cliente. Dans certains secteurs, les normes sont très strictes.

Par exemple, dans le milieu médical, les protocoles d’hygiène sont rigoureux : entretien des zones selon leur niveau de contamination, port de tenues spécifiques et désinfection obligatoire.

Dans l’agroalimentaire, les règles liées à la sécurité alimentaire imposent l’utilisation de produits compatibles avec le contact alimentaire. Quant aux industries de haute technologie, elles exigent un nettoyage de précision conforme aux normes ISO 14644.

La sécurité est aussi centrale dans le secteur du nettoyage :

• Port des équipements de protection individuelle EPI (gants, masques, chaussures antidérapantes) obligatoire dans certains cas.
• Achat de machines adaptées pour limiter les troubles musculo-squelettiques.
• Stockage sécurisé et étiquetage clair pour les produits d’entretien qui peuvent présenter un risque chimique.
• Si vous employez des salariés : informations obligatoires sur les risques spécifiques de la profession (règles de sécurité en cas d’accident ou de sinistre, posture de travail à adopter pour éviter les troubles musculo-squelettiques, etc.).

Quel choix de statut juridique pour son entreprise de nettoyage ?

Le choix du statut juridique est une étape clé pour bien démarrer. Il impacte votre fiscalité, votre protection sociale, vos responsabilités et votre capacité à évoluer. Selon que vous êtes seul ou plusieurs, plusieurs options s’offrent à vous.

Ouvrir une entreprise de nettoyage en micro-entreprise

La création d’une entreprise individuelle de nettoyage en micro-entrepreneur (ex-auto-entrepreneur) est idéale pour débuter rapidement, avec peu de formalités. Le régime convient aux entrepreneurs qui souhaitent tester leur activité ou proposer des prestations sans embauche immédiate.

Ses avantages sont multiples : cotisations sociales réduites (24,6 % du chiffre d’affaires en prestation de services), comptabilité ultra-simplifiée, possibilité de versement libératoire de l’impôt sur le revenu, franchise en base de TVA si vous respectez les seuils, etc.

Malgré tout, le régime présente quelques limites : plafond de chiffre d’affaires limité à 77 700 euros, pas de déduction des frais réels, faible protection sociale, etc.

Ouvrir une société de nettoyage, seul ou à plusieurs

Si vous prévoyez de recruter ou de travailler en équipe, privilégiez la création d’une société. Professionnellement, elle bénéficie d’une meilleure image de marque et inspire davantage confiance. Plusieurs choix sont possibles :

Si vous voulez exercer seul :

• L’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) est une bonne option. Elle offre un cadre sécurisant et protège votre patrimoine personnel. Vous relevez du régime des travailleurs indépendants.
• La SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) : plus souple dans son fonctionnement, elle facilite l’évolution vers une structure avec plusieurs associés. Vous êtes affilié au régime général, comme un salarié.

Si vous envisagez de vous associer :

• La SARL (société à responsabilité limitée) est adaptée pour un projet familial ou entre partenaires de confiance. La responsabilité des associés est limitée aux apports et le dirigeant peut bénéficier du régime social des salariés.
• La SAS (société par actions simplifiée) : très flexible, notamment sur la rédaction des statuts. Elle est idéale pour attirer des investisseurs et de nouveaux associés.

Comment ouvrir une entreprise de nettoyage : les étapes clés

Créer une entreprise de nettoyage ne s’improvise pas. Pour construire un projet viable et rentable, voici la marche à suivre.

Réaliser une étude de marché pour évaluer la demande et la concurrence

L’étude de marché est une étape essentielle dans toute création d’entreprise, surtout dans un secteur aussi concurrentiel que celui du nettoyage.

• Commencez par analyser votre environnement : qui sont vos clients potentiels (particuliers, entreprises, syndics, marchés publics, etc.) ? Quels types de prestations recherchent-ils ?
• Examinez également la concurrence locale : les tarifs, les services proposés et la réputation des entreprises de nettoyage concurrentes.

Plus votre étude sera précise, plus vous pourrez affiner votre positionnement et identifier des opportunités de spécialisation.

Évaluer le budget nécessaire pour l’ouverture

Même si les frais de départ sont plus légers que dans d’autres secteurs, il faut prévoir un budget de démarrage réaliste. Listez tous les investissements nécessaires : matériel de ménage, produits, véhicule, vêtements professionnels, outils de gestion, etc. Sans oublier les frais d’immatriculation, d’assurance, de communication, ou encore de formation.

• Si vous démarrez seul et sans employé, comptez en moyenne entre 3 000 et 10 000 euros de budget initial.
• Si vous optez pour une société, avec recrutement de personnel, le budget peut s’élever entre 30 000 et 80 000 €.

Prévoyez aussi un fonds de roulement pour couvrir les premières dépenses avant d’encaisser vos premiers paiements.

Rédiger un business plan solide pour convaincre les investisseurs

Le business plan formalise votre projet : il présente vos objectifs, vos stratégies commerciales, vos prévisions financières et vos besoins en financement. Véritable feuille de route, il vous aidera, en tant qu’entrepreneur, à garder le cap sur vos objectifs. C’est aussi un document stratégique pour convaincre des banques, partenaires ou investisseurs de vous suivre.

Trouver des financements pour amortir les coûts

Selon votre situation, vous allez peut-être avoir besoin d’aide pour financer votre projet. En France, plusieurs sources de financement sont envisageables :

• Le prêt bancaire (un apport personnel compris entre 20 et 30 % de la somme demandée est souvent exigé des banques).
• Les aides et subventions : l’Arce (Aide à la reprise et à la création d’entreprise), les subventions régionales, les aides de la Carsat dédiées aux petites entreprises de nettoyage (TPE et PME), etc.
• Le financement participatif est également une option à envisager.

Vous pouvez aussi opter pour la location longue durée (leasing) de certains équipements.

Immatriculer son entreprise ou sa société de nettoyage

Une fois votre projet structuré et potentiellement financé, place aux démarches administratives. Si vous voulez créer une société, plusieurs formalités sont à effectuer avant de faire votre déclaration d’immatriculation.

• La rédaction des statuts de la société.
• Le dépôt du capital social sur un compte bancaire professionnel.
• La parution d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales.

Ensuite, l’immatriculation des sociétés et des entreprises s’effectue auprès du guichet unique sur le site de l’INPI. Quelle que soit la forme juridique de votre entreprise, complétez votre demande sur le site, accompagnée des documents justificatifs exigés.

Lorsque votre déclaration sera validée, vous recevrez votre numéro SIRET. C’est à partir de là que vous serez officiellement autorisé à proposer vos prestations de nettoyage.

Souscrire les assurances indispensables

Enfin, protégez votre activité avec les assurances professionnelles adaptées. La responsabilité civile professionnelle (RC Pro) est obligatoire : elle couvre les dommages causés à des tiers pendant votre activité. Selon votre activité, pensez aussi à une assurance véhicule pro, à une garantie décennale (si applicable), ou à une assurance multirisque pour vos locaux ou équipements.

Nos conseils pour créer une entreprise de nettoyage à succès

Vous voici au bout des démarches d’ouverture de votre projet. Il ne vous reste plus qu’à le transformer en activité rentable. Pour signer vos premiers contrats rapidement, mettez en place les stratégies suivantes :

• Optimisez votre présence en ligne : créez un site internet informatif et convivial, complétez votre fiche d’établissement Google et soyez actif sur les réseaux sociaux.
• Faites une déclaration SAP (Services à la personne) : si vous proposez du ménage à domicile, vous pourrez faire bénéficier vos clients d’un crédit d’impôt de 50 %.
• Spécialisez-vous : nettoyage de vitres, à domicile, industriel, en milieu hospitalier, de chantier, etc. Plus vous êtes pointu, plus vous vous démarquez.
• Adoptez une démarche écologique : utilisez des produits écologiques et investissez dans des équipements écoresponsables.
• Misez sur un service et une relation client de qualité : ponctualité, rigueur, politesse. Le bouche-à-oreille se construit sur la qualité.

Vous savez désormais comment ouvrir une entreprise de nettoyage. Seulement, se lancer dans le secteur, c’est bien plus qu’acheter du matériel et proposer ses services. C’est construire un projet d’entreprise structuré, conforme à la réglementation, rentable et pérenne. Et si vous souhaitez un accompagnement sur mesure, nos experts-comptables sont là pour vous épauler à chaque étape.