Charges patronales : combien coûte réellement un salarié à son entreprise ?
Coût réel d’un salarié avec les charges patronales comprises
La totalité des coûts doit être prise en compte pour bien mesurer ce qu’un salarié coûte réellement à une entreprise. Certaines cotisations et contributions sont à la charge de l’employeur et elles apparaissent sur le bulletin de paie. D’autres sont à la charge du travailleur et sont déduites du montant brut de la rémunération. Pour cela, il faut chiffrer le coût du salaire mais aussi les charges patronales afférentes : les charges directes et les charges indirectes viennent s’additionner au salaire.
Il s’agit généralement de frais de formation, de primes spécifiques, de frais professionnels remboursés par l’employeur, frais d’équipement, de frais de recrutement…en plus du salaire, des charges salariales et des charges patronales. Tout cela sans compter sur d’éventuelles heures supplémentaires, le nombre d’accidents du travail, la taxe d’apprentissage et tout autre taxe sur les salaires.
Le calcul des charges est complexe pour connaître le coût total d’un salarié en plus des salaires versés. En matière d’emploi, la scission perdure entre syndicats et gouvernement qui ne parlent pas le même langage. Si le pouvoir s’essaie à quelques timides mesures telles que les « aides à l’embauche », au Medef Pierre Gattaz tempère que, faute de baisse de charges, les entreprises ne sont pas en mesure d’embaucher. Les charges patronales et salariales pèsent lourd sur la balance dans l’hexagone. Même si la « réduction Fillon », réduction générale des cotisations patronales, doit permettre de réduire les cotisations sociales (charges destinées aux allocations familiales et aux assurances sociales pour maternité, maladie, invalidité, vieillesse, décès) sur les salaires inférieurs à 1,6 SMIC, le coût réel d’un salaire et notamment les charges patronales restent très élevés. Prestations sociales, solidarité-autonomie, cotisation d’assurance, maladies professionnelles, financement de la sécurité sociale, assurance-chômage, assurance vieillesse, AGIRC, ARRCO, retraite complémentaire, CSG, CRDS, la liste est longue et les taux de cotisations font débat.
3 exemples de calcul basés sur des taux horaires variant du SMIC à son double
Le salaire net perçu par le salarié, c’est le calcul d’un salaire brut auquel on ôte le pourcentage de charges salariales, les fameuses cotisations salariales qui viennent donc en déduction de la rémunération brute négociée lors de la signature du contrat de travail. Le coût d’un salarié pour une entreprise n’est pas uniquement le salaire qui lui est versé.
Il est ainsi primordial de connaître le coût global d’un salarié avant même de songer à embaucher.
Exemple n°1 : calcul du coût d’un salarié gagnant le SMIC
Coût réel mensuel d’un salarié qui gagne le SMIC = 1 573,25 € = salaire brut : 1 466,65 € + charges patronales : 194,60 € – crédit d’impôt compétitivité et emploi : 88 €
Exemple n°2 : calcul du coût d’un salarié gagnant 1,5 le SMIC
Coût réel mensuel d’un salarié qui gagne 1,5 SMIC = 2 901,67 € = salaire brut : 2 200 € + charges patronales : 833,67 € – crédit d’impôt compétitivité et emploi : 132 €
Exemple n°3 : calcul du coût d’un salarié gagnant 2 SMIC
Coût réel mensuel d’un salarié qui gagne 2 SMIC= 4 009,71 € = salaire brut : 2 934 € + charges patronales : 1 251,71 € – crédit d’impôt compétitivité et emploi : 176€
Pour aider toujours plus les entreprises à embaucher, le gouvernement a pensé rajouter une prime de 2 000 € aux entreprises qui comptent moins de 250 salariés et qui envisagent d’embaucher de nouveaux salariés. Le site du gouvernement met à disposition un outil de simulation pour évaluer le coût réel d’une embauche. Cela permet de connaître rapidement les aides ou réductions fiscales auxquelles votre entreprise peut prétendre.
Mais cette mesure est jugée « inutile » selon les propos de Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière qui ajoute que ce serait « un gaspillage de l’argent public ». Inadaptée, cette mesure ne semble donc toujours pas répondre aux attentes des entreprises, CGPME en tête, d’autant que ces dernières ont par ailleurs, selon Pierre Gattaz « peur d’embaucher parce qu’on ne sait pas licencier » en France. La part patronale une fois calculée (sans compter d’éventuelles primes, indemnités ou majorations) fait augmenter le coût du travail et malgré les allègements, une baisse des cotisations et autres charges sociales patronales, voire une exonération de charges, revient régulièrement sur le devant de la scène. Et bien que les contributions patronales peuvent bénéficier de réduction des charges sous conditions, l’ensemble des cotisations et autres retenues sur les rémunérations versées semblent être un frein à l’embauche. Vaste débat, débat amplifié en période de forte inflation.
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